XALIMANEWS : Dans un long entretien avec Enquête repris ici par seneweb, le directeur général de la Sénégalaise des eaux (SDE), Abdoul Ball, donne les vraies causes de la pénurie d’eau qui, depuis plusieurs semaines, plusieurs mois pour certains, indispose les populations de Dakar et ses environs, une partie de Thiès et Louga.
La cause principale est structurelle. «Les ressources d’eau disponibles ne couvrent pas les besoins de la population de la région de Dakar, signale Ball. Cela veut dire que quand on prend la quantité totale d’eau produite par toutes les usines et les forages, cela ne permet pas de satisfaire la demande en eau. Il y a un déficit de 50 000m3/jour. Ce déficit est davantage senti pendant les périodes de pointe, pendant les périodes de chaleur qui ont commencé en juin.»
Retard
La deuxième cause est conjoncturelle. Le directeur de la SDE : «La principale usine qui alimente Dakar ne fonctionne pas à sa pleine capacité depuis le 15 mai dernier parce que la Société nationale des eaux du Sénégal (Sones) avait entrepris des travaux de réhabilitation du système anti-béliers.»
Le problème, souligne Abdoul Ball, c’est que les travaux en question ont pris plus de temps que prévu.
Il précise : «Cette réhabilitation devait durer 48 heures, mais malheureusement depuis qu’on a fait ces travaux, l’usine n’a pu fonctionner qu’à 75% de sa capacité. L’entreprise, la Sade, qui avait en charge ces travaux pour le compte de la Sones, n’a pu les achever dans les délais initialement prévus. Finalement, l’ouvrage n’a été mis en service que depuis quatre jours.»
Pourquoi la pénurie est davantage sentie dans certains quartiers que dans d’autres ? «Cela s’est accentué dans des zones soit à topographie élevée soit qui sont à bout de réseau comme les Parcelles Assainies, Niary Tally, Ben Tally», indique le directeur de la SDE.
Solutions
À quand la fin du calvaire ? Abdou Ball s’est gardé de fixer une date. Se bornant à «répéter le chronogramme de la Sones et du ministère de l’Hydraulique». En substance : il y a les solutions pérennes (Usine de Keur Momar Sarr 3 et usine de dessalement des eaux marines de Dakar), qui seront mises en place entre 2021 et 2022, pour couvrir la demande jusqu’en 2035, et celles d’urgence, en cours, comme la réalisation de forages.
Le patron de la SDE croise les doigts : «Nous espérons qu’avec tout ce qui a été fait jusque-là, dans les prochains jours les ouvrages seront mis en service et vous allez voir que cela va contribuer nettement à l’amélioration de la distribution de l’eau à Dakar.»