Fourrage, patate douce, gombo, tomate, oseille, oignon : le périmètre maraîcher de Séwékhaye, en exploitation dans le cadre du Programme d’urgence de développement communautaire (PUDC) livre sa première récolte avec une spéculation phare le piment.
Séwékhaye (Thiès), 11 avr (APS) – Fourrage, patate douce, gombo, tomate, oseille, oignon : le périmètre maraîcher de Séwékhaye, en exploitation dans le cadre du Programme d’urgence de développement communautaire (PUDC) livre sa première récolte avec une spéculation phare le piment.
Grâce au PUDC, Séwékhaye dispose d’un système d’alimentation en eau multi-villages avec un château d’eau d’une hauteur de 25 mètres. D’une capacité 200 m3 et un débit de 40 m3 heure, l’ouvrage alimente, en plus de Séwékhaye, les villages de Keur Ibra Kane, Shine, Thiallé, Keur Ibra Faye, Keur Ndiogou, Keur Sombel, Keur Malamine Ndiaye, Keur Kholé, Keur Serigne Mbacké Madina, Ndiané et Keur Morry.
Erigé sur une surface de 5 hectares, le périmètre maraîcher est exploité par les 12 villages regroupés au sein de la Société agricole rurale (SAR) de Séwékhaye dont le bureau comprend un président, un vice-président, une trésorière, un secrétaire général.
Dans le cadre de son volet « chaine de valeurs », le PUDC a mis en avant le modèle entrepreneurial pour la gestion des périmètres horticoles. Une société coopérative est mise en place et ses membres sont les villageois qui adhèrent librement à titre individuel en achetant des parts sur la base de critères retenus après un processus participatif.
Chaque société dispose de ses instances de gouvernance et de contrôle constituées de l’Assemblée générale, du comité de gestion, du bureau, des commissions, etc. Cette vision s’inscrit dans « une logique de mise en place d’un processus d’autonomisation des femmes et de favoriser l’emploi des jeunes ».
A Séwékhaye, cette vision s’est matérialisée par l’exploitation depuis juin 2017 d’une superficie de 5 hectares par la Société agricole rurale qui compte 400 membres.
« Nous avons organisé des Assemblées générales au cours desquelles, il y a eu beaucoup d’échanges. Nous avons mis en place la coopérative et nous avons vendu 400 parts en raison de 15 000 francs CFA la part. Ce qui nous a permis de récolter 6 millions de francs CFA. C’est avec cette somme que nous avons pu démarrer le projet », explique Thierno Kandji, Secrétaire général de la coopérative.
Ils ont également bénéficié d’une assistance technique par l’animation, l’accompagnement pour la mise en place de la SAR, l’encadrement de la production, la recherche et la formation. A cela s’ajoutent la mise à disposition d’intrants : des boutures de Neema (fourrage), patate douce, des plants de piments, etc. Dix ouvriers agricoles travaillent sur le périmètre maraîcher.
Aujourd’hui, la Société agricole rurale (SAR) de Séwékhaye vit à l’heure de sa première récolte dont le produit emblématique est le piment. Cette récolte se déroule les mardi et jeudi, ce qui plonge le périmètre maraîcher dans une petite animation avec un groupe de femmes qui enlèvent le produit et un autre, assis sous un arbre, qui fait le tri avant le pesage et la mise en sac.
Ce mardi, Rokhaya Gningue est venue de Keur Sombel avec son GIE qui possède 15 parts dans la coopérative. « Nous sommes là depuis 9 heures et on peut rester jusqu’à 14 heures. Cette coopérative donne de l’activité aux femmes. Ici, on est dans le monde rural. L’agriculture domine, donc forcément, ce périmètre maraîcher est une bonne chose pour les femmes », salue-t-elle.
Une fois récolté, le produit est vendu sur place ou dans les marchés. Selon la trésorière, les chiffres de la vente s’élèvent pour le moment à 600 000 francs CFA. « L’argent est mis dans un compte. A la fin, il faudra déduire les frais de fonctionnement et on verra ensuite comment seront répartis les bénéfices. C’est une assemblée générale qui devra en décider », explique Ndèye Marième Kandji.
De son côté, le chef de village de Séwékhaye ne cache pas sa satisfaction. « C’est un projet qui est venu à son heure. Jusqu’ici, il y avait surtout de petites exploitations. Ce projet est important car il permettra de fixer les jeunes sur place », salue Modou Kandji, non sans évoquer des « difficultés » liées à l’absence d’unité de transformation et de tracteur.
Le Secrétaire général de la SAR plaide pour plus de soutien de la part des autorités. « Il y a trop de charges. Nous avons beaucoup dépensé. Nous avons dû emprunter 3 millions de francs CFA sur un an pour faire face aux frais de fonctionnement. Les retombées ne viendront pas tout de suite, c’est pour cela que nous sollicitons un appui des autorités. Il nous faut par exemple une unité de transformation et un véhicule pour assurer la livraison des produits dans les marchés », souligne Thierno Kandji.
« Actuellement, nous avons 10 ouvriers dans le périmètre. Mais il nous en faut au moins 30 pour faire le travail nécessaire. Cela demande des moyens dont nous ne disposons pas aujourd’hui », ajoute-t-il.
aps.sn