Du talent à revendre. Maria Sylla  en a sans doute. La preuve, la jeune prodigue de la musique guinéenne va sortir sur le marché sénégalais, au mois de septembre, son troisième album. « Barmos », le titre de cette nouvelle production, de huit chansons, épouse une orchestration traditionnelle avec en toile de fond des gammes modernes. Le thème central qui préoccupe Maria Sylla est la condition féminine.
Lorsqu’elle interprète le morceau « Diyamané », elle dénonce la prostitution, les filles faciles. Dans le même registre, Maria les invite à la persévérance, à l’endurance, devant les difficultés de la vie. Et c’est l’une des motivations qui a amené les frères Bâ, propriétaire d’une entreprise à Conakry,  à appuyer la jeune chanteuse dans son projet musical.
Un retour d’ascenseur pour la chanteuse qui a dédié le titre éponyme « Barmos » à ces frangins. Maria Sylla chante en peul et en portugais. Elle est issue d’une double culture fruit d’un métissage entre un père de la Guinée Conakry et une mère originaire de Bissau. Et cette mixité transparaît dans ses compositions avec des couplets qui sonnent juste. Même si par endroit la tonalité pêche par manque d’envergure.  De quoi s’inspirer de la renommée culturelle du Sénégal comme rampe de lancement d’une carrière internationale. La chanteuse, présentement à Dakar, annonce qu’elle va dédicacer son troisième album à Bissau le 12 septembre, avant d’entamer une tournée sous régionale. Ce, en s’appuyant sur un orchestre composé de Portugais, de Guinéens et d’Espagnols.  Maria Sylla vit actuellement en Espagne. Avec une formation initiale en art dramatique, la jeune chanteuse s’est essayée au cinéma. Elle a interprété le rôle principal dans « Si je savais ».  Un film qui raconte les cas d’épouses d’immigrés qui abandonnent leurs époux une fois qu’elles les rejoignent. Et c’est à partir de là que Maria s’est inspirée pour réaliser son deuxième opus « Décalé Fout », sorti en 2010, après le premier album sorti en 2008.  La jeune guinéenne chante la paix, l’amour, tout en dénonçant l’hypocrisie, les hommes trompeurs. Dans un  élan philanthropique, elle mène son cursus musical avec des actions humanitaires en Guinée.