(APS) – De très longues files d’attente se sont formées dimanche devant les bureaux de vote installés au stade Iba Mar Diop de Dakar où 25.000 Guinéens résidant au Sénégal doivent voter pour l’élection présidentielle présentée comme la plus libre depuis l’indépendance de ce pays, a constaté l’APS.
Les 25 bureaux de vote de l’unique centre du scrutin dans la capitale sénégalaise ont été littéralement pris d’assaut, au point que les files d’attente se sont formées autour du site du stade Iba Mar Diop.
Ce qui ne semble pas du reste perturber le déroulement des opérations de vote. ‘’Nous avons commencé les opérations de vote à 8 heures. Le vote se passe dans de bonnes conditions. Et nous espérons que cela continue jusqu’à la fermeture des bureaux fixée à 18 heures’’, a confié au reporter de l’APS, le consul de Guinée à Dakar, Jean-Jacques Faber.
D’ailleurs, en plus des pièces qui servent de bureaux de vote, des isoloirs ont été installés sous des tentes montées dans l’enceinte du stade pour contenir cette affluence et permettre à tous de voter.
En effet, 52 ans après l’accession du pays à l’indépendance, les électeurs guinéens semblent avoir pour la première fois la possibilité d’élire dans des élections libres un président de la République parmi 24 candidats.
24 candidats sont en course pour cette élection présidentielle. Alpha Condé, leader du Rassemblement du peuple de Guinée (RPG), Cellou Dalein Diallo, président de l’Union des forces démocratiques (UFD), Sidya Toure de l’Union des forces républicaines (UFR), Lansana Diabaté du Parti de l’espoir pour le développement national (PEDN), et l’ancien Premier ministre, François Fall leader du Front uni pour la démocratie et le changement (FUDC), sont cités parmi les potentiels vainqueurs du scrutin.
‘’Nous sommes dans les rangs et nous attendons tranquillement notre tour. C’est difficile avec toute cette affluence mais nous sommes obligés de faire preuve de patience. C’est un jour historique et le peu de difficultés auxquelles nous sommes actuellement confrontés ne doit pas nous décourager’’, a souligné Boubacar Barry.
Photographe de son état, l’homme qui se prévaut à la fois d’une nationalité sénégalaise et guinéenne révèle que c’est la première fois qu’il se rend aux urnes pour élire un président en Guinée.
‘’J’avais l’habitude de voter ici au Sénégal où je suis né. Mais je pense que cette élection permettra à la Guinée de sortir définitivement du giron des militaires et de la dictature. C’est tout ce que nous souhaitons’’, ajoute l’homme de 55 ans.
Il n’est pas le seul à avoir ce sentiment. En dépit de la chaleur et des difficultés pour accéder aux bureaux de vote, beaucoup de citoyens font part de leur enthousiasme et restent déterminés à accomplir leur devoir civique.
Il en est ainsi de Thierno Bâ, qui devise tranquillement avec ses compatriotes. ‘’Nous pensons que cette élection permettra à la Guinée de partir sur de nouvelles bases. Nous sommes décidés à attendre s’il le faut jusqu’à la tombée de nuit pour pouvoir voter’’, affirme-t-il.
‘’Ça ne nous coûte rien d’attendre. J’ai fermé mon salon de coiffure uniquement pour voter. J’aurai certainement un manque à gagner car qui connaît la coiffure c’est que les affaires ne marchent que les dimanches’’, fait valoir l’homme d’une trentaine d’années qui revendique une dizaine d’années de présence au Sénégal.
Une affluence que tentent tant bien que mal de gérer les organisateurs du scrutin. Une Commission d’orientation des électeurs constituée d’étudiants pour la plupart a été mise en place pour l’occasion.
‘’J’avoue que ce n’est bien ordonné tout cela. Nous éprouvons des difficultés avec les gens qui arrivent surtout pour retirer leurs cartes d’électeur, alors qu’il y trop de monde à gérer’’, a fait savoir Aïssatou Bah, qui fait partie des 17 étudiants qui constitue ladite commission.
Le travail de ces étudiants arborant des T-shirt de couleur blanche consiste notamment à orienter les électeurs vers les bureaux où ils doivent accomplir leur devoir civique.