WEEK-END CITOYEN A LYON
En pleine « Primaires citoyennes » des socialistes français, la caravane de «Diplomatie Préventive» des leaders du « Mouvement du 23 », pour informer et sensibiliser les sénégalais de l’extérieur et les institutions internationales sur les projets du président Wade de briguer un troisième mandat s’est arrêtée à Lyon. La délégation composée d’Ahmat Dansokho, d’Alioune Tine, de Cheikh Tidiane Gadio, de Mme Katy Cissé Wone, et de Bara Tall s’est entretenue pendant plus d’une heure avec une audience de sénégalais élargie aux ressortissants de quelques pays voisins.
Ce marathon citoyen à Lyon a débuté avec le collectif «Gaalgui»
Le samedi, les activistes du collectif «Gaalgui» investirent la «Maison Sopé» pour leur «Journée d’accueil et d’intégration» en faveur des étudiants.
L’objectif de cette journée était de rassembler les étudiants sénégalais «primo-arrivants» afin de les expliquer sur les différentes démarches inhérentes à leur installation dans la capitale des Gaules.
Cette journée scindée en plusieurs ateliers permit des échanges entre les «Anciens» et les «Wathie bees».
C’était l’occasion pour l’une des toutes premières sorties publiques du nouveau Consul Général du Sénégal à Lyon. Il a saisi l’occasion pour rappeler aux étudiants de s’organiser au sein d’une association afin d’établir avec la représentation consulaire une relation de franche collaboration. Il faut dire que depuis quelques années, les étudiants sénégalais de Lyon sont orphelins d’organisation qui leur représente. Ainsi depuis la disparition de l’A.E.S.L., (Association des Etudiants Sénégalais de Lyon), que les anciens rappellent avec beaucoup de nostalgie, aucune autre structure n’a repris le relais.
Cette journée de capitalisation d’expérience, d’échange et de réflexion avait posé les bases annonciatrices de la rencontre avec les leaders du «Mouvement du 23 Juin». Ainsi les jeunes du collectif Gaalgui ont interrogé des représentants de partis politiques sénégalais à Lyon sur le projet qu’ils proposent aux sénégalais à l’orée des échéances électorales à venir.
A la rencontre du Mouvement 23
Même si cela ne nous excuse pas, les sénégalais de la diaspora, de par éloignement de l’actualité du pays posent parfois des questions en total décalage. Cependant cela n’a pas désarçonné leurs interlocuteurs dont la plupart ont connu cette situation surtout à une période où l’information ne circulait pas aussi rapidement entre Djollof et Kaww-bi.
Ainsi Cheikh Tidiane Gadio a eu, à plusieurs occasions, revenir sur son implication au sein du gouvernement sans complexe tout en précisant les différentes raisons qui ont à la séparation d’avec son mentor.
Bien sûr, les critiques du président Wade sur l’«emprise» d’Alioune Tine sur le M23 ont eu échos sur les berges du Rhône. Ce dernier prit sans difficulté sa casquette de professeur pour faire un retour dans l’histoire et rappeler leur implication avant-gardiste dans les pays où la démocratie souffrait à se faire respecter par les régimes en place. Mais aussi, l’histoire, pourtant pas si ancienne que cela du Sénégal, avec leur action auprès de Maitre Wade à l’époque leader de l’opposition sénégalaise que le gouvernement du président Abdou Diouf avait trouvé un abonnement pour Ndougoussine.
L’infatigable doyen Ahmat Dansokho à travers son intervention rappela que le «M23» est une plateforme sur laquelle on retrouve tous les segments de la société sénégalaise. Le «vieux combattant», même affaibli par la maladie garde encore sa verve et ses convictions intactes. Il martela avec énergie que ce mouvement est une école et une action sans précédent et la matérialisation d’un projet de société réfléchi qui puise ses origines dans les «Assises Nationales».
Bara Tall et Katy Cissé Wone finirent par rassurer l’auditoire que le « M23 » n’est pas une association de « mécontents » ou de « frustrés » du « système Wade ». Mais plutôt le résultat d’un processus structurel qui a rencontré un niveau élevé d’indignation au sein de la population du Sénégal. Sans oublier de saluer l’implication significative des femmes et des jeunes du pays dans ce mouvement.
Les sénégalais présents à cette rencontre ont montré leur envie de peser dans le débat politique le social. Ils ont aussi validé collectivement et unanimement cette démarche entreprise par les leaders du «M23» tout en faisant des recommandations allant dans le sens d’ouvrer afin que ce mouvement survive après l’élection de février 2012 et qu’il continue son action de veille démocratique au Sénégal.
Bacary GOUDIABY
Journaliste
Collaborateur Xalima.com
Vice-président Radio Pluriel Lyon