Comme s’ils savaient d’avance que Malick Noël Seck allait écoper d’une lourde peine d’emprisonnement, dans la nuit de mercredi à jeudi, Pikine et Guédiawaye ont été quadrillés par les éléments de la Police centrale, appuyés par l’Escadron de surveillance et d’intervention de la Gendarmerie, ainsi que par les Renseignements généraux. Au niveau des commissariats, c’est un gros dispositif sécuritaire qui a été mis sur pied au point d’inquiéter les populations. Les éléments de la Police et de la Gendarmerie ont jalonné des artères comme la Route nationale, Bountou Pikine et le rond-point du Poste de Thiaroye. D’autres ont été dispersés dans d’autres points de la banlieue. Ils étaient armés jusqu’aux dents avec leur tenue de combat, prêts à toute éventualité. Durant toute la journée, un hélicoptère de l’Armée a sillonné la banlieue pour un éventuel repérage de manifestants.
Certains habitants de Pikine et Guédiawaye ont déploré cette présence des forces de l’ordre. «Ce n’est pas la solution. Pourquoi toute cette armée après avoir condamné Malick Noël Seck ?», s’étonne Aziz Faye, enseignant dans un établissement privé à Guédiawaye. A Pikine, les réactions vont dans le même sens. Gorgui Sakho, tailleur de profession, soutient que le Sénégal est en train d’emprunter une pente dangereuse. «On emprisonne un opposant et on utilise l’Armée contre la Nation. Et pourtant, je me souviens que le Président Wade en faisait plus, lorsqu’il était opposant», tient-il à rappeler. Le vieux Demba Kandji, quant à lui, demande à Me Wade d’être «plus compréhensif». Malgré l’impressionnant dispositif sécuritaire déployé, les populations ont vaqué tranquillement à leurs occupations. Du côté des responsables de l’opposition, c’est le silence qui règne. Cependant, des sources concordantes confient que des réunions ont été tenues mercredi. «Il était question de dégager des stratégies contre une éventuelle condamnation injuste de Malick Noël Seck», précise un responsable de l’opposition basé à Guédiawaye.