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Plaidoyer pour une PSE…… Presse Sénégalaise Emergente ! (Par Alioune Badara NIANG)

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« Journalistexit », Ouf ! De la télé à la réalité, mais pour autant je ne cesse de porter mon petit panonceau «Je suis la presse », car ce qui me gêne dans cet épisode, c’est que tout est faux, mais tout a les apparences de la vérité, ou plus exactement de la vraisemblance… Mais une question me taraude l’esprit : Cette actualité brûlante de l’interpellation des trois journalistes Alioune Badara Fall, Mamadou Seck (dirpub et grand reporter de l’obs.) et Mohamed Gueye (dirpub du quotidien), pour des raisons qui font débat, ne vient–elle pas nous rappeler avec une force inouïe, que la liberté de la presse dans notre pays, a pas mal de plomb dans l’aile, avec cette persistance de lignes jaunes immuables à ne jamais franchir ? Poser la question, c’est y répondre. Chiche !
En vérité, il est somme toute essentiel que la liberté d’opinion, d’expression et d’information, ainsi que la liberté des médias, qui constituent l’un des fondements essentiels d’une société démocratique, ne puissent aucunement être limitées par ces valises de « faux secrets » (secret de défense, secret de l’instruction etc…). Ces libertés sont des droits et non des privilèges, et sous ce prisme, elles doivent être absolument garanties.
Donc, il est inquiétant de constater que des journalistes sont arrêtés simplement parce qu’ils ont fait leur travail. Cette véritable atteinte à la liberté de l’information et du traitement des journalistes, fait que la situation de la Presse se détériore dans notre pays sous couvert de ces « secrets » ….de polichinelle. C’est que le pire déficit est le déficit de bon sens. Quelque chose m’échappe certainement… !
Cependant, le journalisme sénégalais doit s’affranchir d’un certain amateurisme qui le caractérise parfois et faire (enfin) sa révolution. Loin de moi, l’idée d’incriminer toute une profession. C’est que tout se passe comme dans un cancer, une seule cellule maligne n’engage pas la vie du patient mais sa multiplication et ses métastases vont mettre en péril la vie de l’hôte qui l’héberge ! Est-il déjà trop tard pour appliquer d’urgence les thérapies adaptées ? Evidemment, la réponse est non.
Et (c’est d’actualité) la Presse Sénégalaise doit (re)prendre conscience que le changement, c’est maintenant. Mais cet essor est conditionné par davantage de rigueur et de professionnalisme et par le respect des règles de la déontologie :
D’abord, combattre le manque de professionnalisme qui découle d’une absence de formation et d’un amalgame entre information journalistique et militantisme politique. Jusqu’à présent, on devient journaliste par défaut ou par militantisme politique. Cela a pour conséquence entre autre, une absence d’analyse sérieuse ou de critiques sur l’actualité, de manière objective, construite et argumentée.
Ensuite, le journaliste dans l’exercice de son métier, doit s’employer à jeter un regard autocritique sur tout ce qu’il dit, écrit et leur finalité. C’est le cas des titres ronflants au contenu vide, des titres presque identiques, qui indiquent qu’il n’y a pas un média qui ne soit la redondance de son concurrent, des contre-vérités postées en manchette pour se sublimer dans le sensationnel etc.
Enfin, une presse libre et efficace doit veiller à ses devoirs. Notamment celui d’être honnête et intègre, de ne pas tomber dans la facilité et les articles fracassants qui font d’abord vendre sans pour autant bien informer.
« Un homme, ça s’oblige » disait Camus, un journaliste aussi. Ce n’est pas parce qu’on a le micro, la plume, la camera ou le stylo que l’on a le droit de tout dire, tout écrire ou tout filmer. Les libertés auxquelles aspire une presse émergente et bien ancrée dans sa posture informative et objective, sont contreparties de tout autant de responsabilités.
Aujourd’hui, la Presse nationale doit consacrer plus de temps à fouiller les vraies questions de développement, à demander des explications au gouvernement sur la situation de l‘énergie, de l’hydraulique, de l’emploi des jeunes, des réformes agricoles et bien d’autres, c’est en cela, qu’elle prendra une part active dans le développement de ce pays, bien décliné dans le plan Sénégal émergent en route et cher au Président de la République, Macky Sall.
Le Sénégal a besoin d’une presse publique et privée, capable d’épouser, au-delà des clivages politiques et idéologiques, les devoirs d’un contre-pouvoir (une presse téméraire et critique, une presse qui risque et va au-delà du visible). Elle doit donner la parole aux personnes indiquées pour faire entendre à nos dirigeants les profondes aspirations du bas peuple. Elle doit être le porte-voix de ceux-là qui sont au plus bas de l’échelle, de ces âmes vaillantes qui se battent sans succès contre le quotidien, de ces hommes et femmes qui sont dans la fosse, ceux-ci participent encore plus à la vie sociale et culturelle du pays autant que nos « communicants » en costume et col blanc.
Le cap de l’émergence n’est pas aisé, ni donné. C’est un combat de tous les instants, surtout un travail incessant contre la routine, la facilité, le confort, l’ordre trop parfait. In finé, pour l’édification d’une démocratie forte et enracinée dans les valeurs du pays, il nous faut une Presse plus professionnelle et soucieuse de sa responsabilité. Ce que les Sénégalais attendent des médias n’est pas si compliqué à leur fournir : du divertissement d’un côté, de l’information et de l’analyse de l’autre.
Par manque de bon sens, nous allons dans le mauvais sens. Alors, plaidons pour une Presse Sénégalaise émergente, pilier majeur d’un Sénégal émergent !

Alioune Badara Niang
[email protected]

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