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Plainte contre TELIKO : l’incroyable naïveté de Madiambal DIAGNE (Par Seybani Sougou)

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Il y a quelques jours, Madiambal DIAGNE s’épanchait dans les médias, exhibant comme un trophée de guerre, une autorisation de poursuite signée le ministre de la Justice, Malick Sall lui permettant de pouvoir porter plainte contre le Juge TELIKO. En réalité, cette lettre brandie pour manipuler l’opinion n’est rien d’autre qu’un banal acte administratif qui n’a aucune incidence du point de vue judiciaire. 

Vendredi 02 juillet 2021, Madiambal DIAGNE s’est littéralement effondré lorsqu’il a appris que les déclarations du juge Souleymane TELIKO, lors du procès en date du 3 juin dernier, ne figurent pas dans l’extrait du plumitif d’audience. Dans cette affaire, ce qui surprend, c’est l’extraordinaire naïveté de Madiambal qui a initié une procédure mort-née.

Il existe un principe élémentaire en droit qui s’appelle l’immunité d’audience selon lequel à l’audience les parties ou leurs conseils disposent de la liberté de parole. L’alinéa 3 de l’article 269 du code pénal dispose « Ne donneront lieu à aucune action en diffamation, injure ou outrage, ni le compte rendu fidèle fait de bonne foi des débats judiciaires, ni les discours prononcés ou les écrits produits devant les tribunaux ». L’article 5 dudit article précise « Pourront toutefois les faits diffamatoires étrangers à la cause donner ouverture, soit à l’action publique, soit à l’action civile des parties, lorsque ces actions leur auront été réservées par les Tribunaux ». Autrement dit, seuls les tribunaux peuvent désigner les faits étrangers à la cause et réserver l’action en diffamation. 

Le Juge N’Dary DIOP qui assurait la police de l’audience et dirigeait les débats a agi en parfaite conformité avec la loi : le tribunal décide en toute souveraineté ce qui doit être consigné dans le plumitif d’audience ou pas d’ailleurs. La publicité des débats judiciaires est un principe fondamental du fonctionnement de la justice et implique que la presse puisse rendre compte des débats. Il n’appartient pas à Madiambal (un récidiviste condamné à plusieurs reprises par la justice) de s’offusquer de la manière dont les débats ont été retranscrits par les médias (coupures de presse) ou d’ordonner au tribunal ce qui doit figurer dans un plumitif d’audience. 

Il ne faut jamais confondre le tribunal avec les plateaux de télévision ou les colonnes du journal le Quotidien.

Madiambal DIAGNE a fait preuve d’une légèreté, et d’un amateurisme criard en mettant la charrue avant les bœufs : il a demandé l’autorisation de poursuite au ministre de la justice sans disposer d’une base pour asseoir sa plainte ; une plainte irrecevable et totalement vouée à l’échec, du fait du principe de l’immunité d’audience tel que défini par l’article 269 du code pénal. Le piège s’est refermé sur lui car l’autorisation du ministre de la justice, ne lui sera d’aucune utilité.

Conscient tardivement que sa plainte est dans une impasse, Madiambal DIAGNE fait feu de tout bois, et tente de régulariser « sa procédure » par une « sommation ». Une démarche totalement ridicule, insensée et illusoire. En s’attaquant frontalement aux juges qu’ils accusent de collusion, Madiambal verse dans une forme d’enfantillage et aggrave son cas. Quand on a été condamné à 3 mois de prison ferme, 600 000 F CFA d’amende et 5 millions de F CFA de dommages et intérêts par le tribunal correctionnel de Dakar, la décence impose de se taire et de faire profil bas. 

La question qui taraude de nombreux sénégalais est de savoir comment un journaliste comme Madiambal qui a une société civile immobilière « SCI Pharaon », a pu bénéficier d’une ligne de crédit de 5 milliards de francs CFA de la CBAO pour la construction d’une tour aux Mamelles ? Quels sont les journalistes au Sénégal qui peuvent bénéficier d’un prêt de plusieurs milliards ? 

C’est une certitude : la CREI aura beaucoup à faire après 2024.

Les juges ont la mémoire longue, très longue et lorsque Macky Sall ne sera plus au pouvoir à la fin de son mandat en 2024, le châtiment risque d’être cruel pour celui qui a troqué sa veste de journaliste contre la tunique d’homme d’affaire, au service d’un pouvoir déviant et corrompu.

Un conseil Madiambal DIAGNE : faites profil bas, car les magistrats sont très en colère !Seybani SOUGOU – E-mail : [email protected]

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