Plan Orsec: quand Aly Ngouille Ndiaye et Abdou Mbow se contredisent

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XALIMANEWS- Voilà les risques quand les politiciens se mettent à parler des choses qu’ils ne maîtrisent pas. En effet, le député Abdou Mbow qui était l’invité de l’emission Faram Facce a soutenu mordicus qu’il n’y a pas eu de Plan Orsec depuis 2012. Mais, le lendemain, le ministre de l’intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, a dit sur le plateau de Infos du soir de la TFM que l’année dernière il y’a eu un Plan Orsec mais il n’ont pas dépensé beaucoup d’argent.

1 COMMENTAIRE

  1. On devrai commencer par créer des étangs en nombre suffisant à la périphérie et même au centre de chaque ville , village, pour recueillir toutes les eaux de pluies. En Europe, France particulièrement, chaque ville dispose d’étangs assez importants pour qu’on y pratique des sports : voile, planche à voile, régate etc. Feu Djibo Kâ ( RTA) nous avait promis de créer le plus grands lac artificiel de l’Afrique de l’Ouest quand il était ministre de Wade chargé de l’environnement et des Lacs(?).

    UN PEU D’HISTOIRE
    SUR L’ÉTANG DE BERRE
    Carte d’identité de l’Étang de Berre

    • Lagune composée de différents espaces dont l’étang principal, l’étang de Vaïne à l’Est et l’étang de Bolmon au Sud-Est et de nombreuses zones humides périphériques.
    • L’étang est alimenté par L’Arc, la Touloubre, la Cadière, la Durance. Son origine date de -12 000 et -8000 av. J.C.
    • Superficie : 155 km²
    • Largeur : 16 km
    • Longueur : 20 km
    • Profondeur : 6 à 9 m
    • Contenance : 900 millions m³
    • 2ème plus grand lac salé d’Europe
    • Communique avec la Méditerranée par le chenal de Caronte (Martigues)
    • Bordé par 10 communes : Istres, Miramas, Saint-Chamas, Berre-l’Étang, Rognac, Vitrolles, Marignane, Châteauneuf-les-Martigues, Martigues et Saint- Mitre-les-Remparts, rassemblant près de 238 000 habitants
    • Bassin versant naturel :1700 km².
    Un site qui possède un riche passé préhistorique

    On estime que la présence humaine y remonte à 7000 ans. Historiquement, l’intervention humaine est avérée depuis -125, quand les légions romaines creusent le chenal de Caronte, abaissant ainsi de 2 mètres le niveau de l’étang. Elle continuera jusqu’à la période contemporaine, les travaux d’aménagement étant permanents. Il est intéressant de s’appuyer sur la chronologie établie par le GIPREB pour bien comprendre les changements intervenus dans l’étang de Berre et dans son environnement.

    Avant 1863 l’étang de Berre est un milieu saumâtre très riche, avec des peuplements denses et étendus de macrophytes (1). La salinité y est relativement constante, soumise aux 5 variations des régimes des différents cours d’eau. La zone de l’étang connaît une économie rurale avec de nombreuses petites exploitations d’autosubsistance et seulement quelques grandes exploitations tournées vers une économie d’exportation. Dans les zones les plus littorales, la pêche, le commerce maritime, le travail et le commerce du sel supplantent l’agriculture traditionnelle. L’identité culturelle reste forte, comme l’est la cohésion sociale au sein des villages.

    L’étang connaît une première phase d’industrialisation avec la production de soude pour l’industrie provençale du savon qui réduit la production de sel alimentaire. Cette première industrie chimique est fortement polluante.
    1 Macrophytes : c’est l’ensemble des plantes aquatiques macroscopiques, visibles à l’œil nu.
    La période 1925-1965

    La biodiversité des écosystèmes marins n’est pas encore touchée par les industries : les biocénoses (2) SMVC et LEE sont florissantes, avec d’importantes zones de moulières et d’herbiers. Elles gagnent les eaux du tunnel-canal du Rove. Le stock ichtyologique est abondant et se compose d’espèces typiques des milieux lagunaires accompagnées d’espèces à affinité marine. Cependant, en raison de la pollution chimique croissante, la contamination de la matière vivante entraîne en 1957 l’arrêt de la pêche professionnelle.

    Dans les années vingt, l’essor de l’aéronautique correspond à une nouvelle phase de l’industrialisation qui enserre l’intégralité de l’étang de Vaïne. Dans les années trente, le développement des industries de raffinage inclut l’étang de Berre dans une logique productiviste nationale.

    Les infrastructures pétrolières prolifèrent, amenant la création de nouvelles villes à l’est et la constitution d’un réseau de transport de grande envergure : l’approfondissement du chenal de Caronte et l’ouverture du tunnel du Rove permettent de créer une voie navigable protégée majeure, du port de Marseille à la vallée du Rhône.

    Au niveau culturel, l’ère du tourisme commence : la côte méditerranéenne attire été après été, un nombre croissant de touristes du nord de la France qui découvrent la culture provençale.
    2 Biocénose : En écologie, la biocénose est l’ensemble des êtres vivants coexistant dans un espace écologique donné, plus leur organisation et leurs intéractions. Le biotope et la biocénose forment un écosystème.
    La période 1966-1992

    Deux événements vont sinistrer les écosystèmes aquatiques qui commencent à être lourdement affectés par les pollutions urbaines, industrielles et agricoles.

    En 1963 le tunnel du Rove s’effondre et en 1966 la centrale hydroélectrique de Saint-Chamas est mise en activité.

    À partir de cette mise en service, ce sont environ 4 milliards de mètres cubes d’eau douce par an qui sont rejetés dans l’étang de Berre. Sa salinité chute brutalement, entraînant une diminution importante de la salinité de l’étang de Bolmon. Une stratification haline (1) se met en place de manière quasi permanente, induisant des épisodes anoxiques (2) de grande ampleur en isolant les eaux de fond, plus salées, du reste de la masse d’eau.

    Les espèces inféodées au milieu marin disparaissent tandis que les assemblages benthiques (3) régressent fortement. Les pollutions industrielles, urbaines et agricoles entraînent une dégradation de la qualité de l’eau, les métaux lourds entrent dans des processus de bio accumulation. La chute de la salinité entraîne la disparition des salins en 1966.

    L’industrialisation et l’urbanisation s’accompagne d’un bouleversement culturel : après la pêche professionnelle, l’héritage rural, vieux de trois millénaires, est mis à mal par le gigantisme industriel portuaire.

    En particulier avec l’aménagement du canal de Provence, la perception des cours d’eau et de l’étang change, les ruisseaux et l’étang de Berre ne sont plus perçus que comme des réceptacles à déchets.

    L’étang de Berre et son pourtour constituent « un territoire à enjeux ». Depuis près de 20 ans sa réhabilitation est à l’honneur et il est aujourd’hui nécessaire de poursuivre et valoriser cette action et la porter à la connaissance du grand public.

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