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PLAN TAKKAL, MANŒUVRES BUDGETAIRES PRE-ELECTORALES… Les mises en garde du Fmi

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Le Fonds monétaire international (Fmi) a demandé au ministère des Finances d’éviter des changements de politiques économiques préjudiciables à l’atteinte des objectifs du programme. Au cours d’une mission au Sénégal, tenue du 24 mars au 6 avril, la délégation du Fonds a émis de nombreuses réserves sur le financement du Plan Takkal.

Cette mission du Fmi, dirigée par Norbert Funke, a effectué la première revue de l’accord triennal au titre de l’Instrument de soutien à la politique économique (Ispe), approuvé en décembre 2010. Dans son rapport de mission, le Fonds n’a pas manqué d’étaler ses inquiétudes en cette période préélectorale. « La reprise économique se poursuit, mais les goulots d’étranglement de l’offre du secteur énergétique ainsi que l’envolée des prix internationaux des produits alimentaires et pétroliers présentent des risques », avertit le Fmi. Le Fonds précise que le taux de croissance de 2010 est estimé à 4,2 % et qu’il est tiré principalement par les secteurs des télécommunications, du transport et le secteur financier.

Sur la base des évolutions récentes de l’activité économique et de l’ambitieux programme d’investissements publics dans le secteur des infrastructures, la croissance devrait se hisser à environ 4 % en 2011, alors que l’inflation moyenne annuelle devrait s’établir à quelque 3,8 %. « Cependant, dans un contexte préélectoral, il sera important d’éviter des changements de politiques économiques préjudiciables à l’atteinte des objectifs du programme », met en garde le Fmi.
« Depuis le début du programme, de nouveaux besoins en financement sont apparus, en particulier dans le secteur énergétique. Les autorités, assistées par un cabinet de consultance internationale réputé et des partenaires au développement, ont préparé un plan de restructuration pour le secteur de l’énergie, qui comprend des mesures d’urgence à court terme et des investissements à moyen terme (Plan Takkal). Pour financer en partie le plan énergétique d’urgence, les autorités ont adopté des nouvelles mesures fiscales et réaffecté des ressources budgétaires moins prioritaires », note le Fmi. La mission estime cependant que « pour accommoder les dépenses additionnelles liées au secteur énergétique, il serait possible d’envisager un déficit budgétaire en 2011 légèrement supérieur à l’objectif initialement programmé ». Cependant, « pour préserver les gains de stabilité macroéconomique et limiter les risques de surendettement, il convient d’adopter une politique d’endettement prudente, en particulier s’agissant de l’accès aux emprunts extérieurs non concessionnels pour financer les investissements dans l’infrastructure », note la mission.

Le Fmi a aussi « souligné l’importance de maintenir la transparence budgétaire et d’améliorer la qualité des dépenses. Les réaffectations de dépenses très tôt dans l’année suggèrent quelques faiblesses dans les finances publiques. Dans ce contexte, il est impératif que toutes les recettes, les dépenses et le financement liés au secteur de l’énergie soient rapportés et suivis de manière transparente. Ces opérations devront être pleinement prises en compte dans le calcul du critère d’évaluation du programme relatif au déficit budgétaire global. L’exécution des projets d’investissement devrait reposer sur des plans réalistes. Les importants besoins en investissements dans le secteur énergétique exigeront des choix budgétaires difficiles ainsi que le report de dépenses moins prioritaires ».

Mais ce que ne dit pas le rapport de mission du Fmi, c’est que Norbert Funke et ses collaborateurs ont aussi conseillé aux autorités de procéder à un réajustement des prix des factures d’électricité, pour ne pas dire une hausse. Mais sur ce plan, l’Etat, acculé depuis 2008, ne compte pas satisfaire cette demande, au vu de la situation sociale tendue.

C.M. G

La Bid pose ses conditions pour le financement des barges

Le « Plan Takkal » prévoyait aussi, en dehors de la location de groupes, la location de deux barges pour venir en appui à la Senelec. Les experts de la Senelec travaillent en ce moment sur le dossier d’appel d’offres piloté par l’Apix. Ils estiment le projet à 80 milliards de F Cfa, soit 40 milliards de F Cfa par barge. Pour autant, la Banque islamique de développement (Bid) qui a promis de financer le projet a posé d’abord une condition. À savoir une étude sur la rentabilité du projet, non sans préciser qu’elle devra être faite par un cabinet indépendant. « Ce sont les procédures de la Bid », soutient une source de la Senelec.

C.M.G

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