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Point de presse des maires des collectivités locales contre la senelec : Bennoo s’oppose au hold-up

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L’«erreur» contenue dans le texte liminaire était si grave que Khalifa Sall, le maire de Dakar, ne pouvait pas la laisser passer. Dénonçant les velléités du gouvernement de vouloir «retirer la gestion des ordures ménagères aux collectivités  locales»

Le projet de loi en gestation relative à la taxe sur l’électricité serait-il le coup d’estocade que le pouvoir voudrait porter aux maires de l’opposition ? Ces derniers en sont convaincus. Face à la presse, hier, le Collectif des maires de Bennoo Siggil Sene­gaal pense que cette «réforme ini­que» ne vise qu’«à retirer les bénéfices de la taxe sur l’électricité (2,5%) aux collectivités locales pour alimenter un autre fonds à détourner». Un?«hold-up fiscal doublé d’un déni de démocratie», que le Collectif ne saurait accepter, car «c’est une question d’existence», fait savoir Alioune Ndoye, le maire de Dakar-Plateau, coordonnateur dudit Collectif. «La taxe sur l’électricité, explique-t-il, est l’une des rares ressources listées par le Code des collectivités locales pour financer le fonctionnement de ces dernières et la principale ressource de la commune.» Une ressource que les maires ont d’ailleurs du mal à percevoir, puisque la Senelec doit «plusieurs dizaines de milliards aux collectivités locales, sans parler du détournement des deniers publics auquel se livre de tout temps cette société et en toute impunité». En effet, indique l’édile de Dakar-plateau, «cette taxe prélevée sur la consommation des usagers (…) est collectée par la Senelec pour le comptes des collectivités lo­cales sans aucun mécanisme de con­trôle». Ce que confirme Barthé­lé­my Dias. Le maire de Mermoz-Sa­cré-cœur, qui a vu sa mairie privée de courant à cause de «3 millions», ne s’explique pas cette facture.
«La Senelec, dit-il, est incapable de nous démontrer que nous leur de­­vons de l’argent.» C’est pourquoi M. Dias interpelle le chef de l’Etat pour qu’il intervienne comme il l’a fait avec les lieux de culte.?«Autant les mosquées, les églises sont im­portantes, autant les mairies le sont. S’il n’y a pas de courant, on ne pourra pas établir les certificats», ajoute-t-il. Si la situation ne revient pas vite à la normale, le responsable des Jeunesses socialistes ne compte pas rester passif. Il avertit : «Que ceux qui coupent le courant au po­teau ne soient pas surpris que le cou­rant soit rétabli au poteau?!» Une position guerrière que semble partager Me Aïssata Tall Sall. La mairesse, qui a vu sa mairie délestée de courant, souhaite l’élargissement du «cercle» aux autres maires pour «s’opposer au pouvoir». Pour la por­te-parole du Parti socialiste, l’attitude de la Senelec n’est ni plus ni moins qu’un «un acte de voie de fait».

LE STRATAGEME DE L’ETAT

Comme si cela ne suffisait pas, l’Etat cherche un «stratagème» pour les priver de taxe sur l’électricité. Là où, compare Aminata Mbengue Ndiaye, le Maroc prélève 33% com­me taxe sur l’électricité qui sont reversés dans un fonds au profit des communes. Ce qui lui a permis, dit la mairesse de Louga, d’être l’un des plus beaux pays d’Afrique. Autant d’arguments que Khalifa Sall pourra mettre sur la table du Premier ministre qu’il devrait rencontrer prochainement. Prenant fait et cause pour les maires de l’opposition, le maire de Dakar trouve «incohérent» et «inopportun» ce projet de loi,?«par­ce qu’on ne peut pas prélever une taxe, alors que l’on laisse aux maires la chose pour laquelle la taxe est prélevée». C’est pourquoi le maire de la capitale ne comprend pas l’attitude du président de l’Association des maires du Sénégal (Ams), Abdoulaye Baldé. Selon lui, ce dernier a laissé faire Aliou Sow, ministre des Collectivités locales qu’il qualifie de «potentat». Il en veut pour preuve le dernier acte de ce ministre qui a déclaré avoir remis à Aïda Mbodji, maire de Bambey une enveloppe de 100 millions, là où les maires de Bennoo n’ont reçu chacun que 6 millions.
Interpelé sur son audience avec le Président, suite au litige foncier au Cerf-Volant, le maire de Dakar a fait savoir que ce dernier lui avait «promis de le soutenir».?«Mais, il n’a pas tenu promesse», fait remarquer un militant dans la salle. Contrarié, Kha­lifa Sall, réplique?: «Soit?! Mais, c’­est la parole d’un chef d’Etat?; je ne peux que m’en tenir à ce qu’il dit.»MARCHE DE GRE A GRE ATTRIBUE : Khalifa Sall rectifie ses pairs

L’«erreur» contenue dans le texte liminaire était si grave que Khalifa Sall, le maire de Dakar, ne pouvait pas la laisser passer. Dénonçant les velléités du gouvernement de vouloir «retirer la gestion des ordures ménagères aux collectivités  locales»,  le coordonnateur du Collectif  des maires de Bennoo Siggil Se­ne­gaal (Bss) a déclaré, hier, lors de la conférence de presse, que «le président de la République autorise la conclusion d’un marché de gré à gré avec un privé pour la fermeture de la décharge de Mbeubeuss et la réalisation du Centre d’enfouissement technique pour un montant de plus de 7 milliards de francs Cfa». Ce qui a fait réagir le premier magistrat de la capitale qui «rectifie» :?«C’est moi qui ai signé le contrat de gré à gré et non le président de la Ré­publique. C’est ce qu’on appelle Bot (Built operate transfert).» D’ailleurs, souligne Khalifa Sall, «le contrat a été autorisé par le Conseil de régulation des marchés. Et dans six mois, les travaux devront démarrer».
Une curiosité : comment Alioune Ndoye qui se trouve être adjoint au maire de la ville de Dakar, censé donc connaître les tenants et les aboutissants d’un tel contrat, a-t-il pu ignorer cela?? Quelle est la société bénéficiaire de ce marché ? Mystère et boule de gomme…

source: lequotidien.info

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