XALIMANEWS- Quatre personnes, dont le tireur présumé, ont été interpellées depuis dimanche soir, cinq jours après la mort du brigadier Eric Masson. Selon nos informations, l’arme du crime n’a toujours pas été retrouvée.
Nouvelle avancée dans l’enquête sur la mort par balles du brigadier Eric Masson, mercredi soir à Avignon. Après l’arrestation de deux hommes qui tentaient probablement de fuir vers l’Espagne dimanche, on apprenait ce lundi matin qu’un troisième homme, le chauffeur du véhicule qui convoyait le tireur présumé et son complice, a également été interpellé, confirmant une information de BFMTV.
Quelques minutes plus tard, sur le plateau de BFMTV, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a fait état de l’arrestation d’une quatrième personne, sans en dévoiler les conditions d’interpellation. Le Parisien fait le point sur ce que l’on sait de ces suspects, cinq jours après le drame qui a coûté la vie à un brigadier de police de 36 ans, père de deux enfants.
Un tireur présumé et son complice
Les deux premiers hommes dont on a appris l’arrestation dès dimanche soir sont soupçonnés d’avoir pris la fuite mercredi, après que l’un d’eux a tiré sur le brigadier Eric Masson, décédé peu après. Le drame s’est produit à la suite d’une intervention policière autour d’un point de deal dans le centre-ville d’Avignon.
Alors qu’une consommatrice de stupéfiants venait d’être interpellée par deux fonctionnaires, « deux individus s’avançaient […] et l’un des deux, porteur d’une sacoche, (leur) demandait ce qu’ils faisaient là », a expliqué lors d’une conférence de presse organisée après le drame le procureur de la république d’Avignon Philippe Guémas. « Eric Masson déclinait sa qualité de policier et l’individu sortait son arme de poing et faisait feu à deux reprises, l’atteignant au thorax et à l’abdomen », a-t-il expliqué. Il est mort sur place, quelques minutes plus tard.
Appréhendés par les hommes de la BRI de Montpellier (Hérault), au soir de l’hommage rendu au policier tué, le tireur présumé et son complice sont âgés d’une vingtaine d’années et sont connus des autorités notamment pour des affaires de stupéfiants.
A la sortie de son audition ce lundi matin, l’avocat de l’homme soupçonné des tirs a clamé que son client « se dit totalement étranger aux faits qui lui sont reprochés ». Il était, lors de son arrestation « complètement abattu, étonné » et « conteste formellement les faits ».
Selon Me Louis-Alain Lemaire, le jeune homme assure qu’il « était chez lui avec des membres de sa famille, pas dehors », lors des tirs. « Lorsqu’il a été arrêté cette nuit, il a cru qu’on était en train de l’enlever », a ajouté l’avocat, au micro de BFMTV.
Un chauffeur et la soeur d’un suspect
Le troisième suspect dont l’arrestation n’a été dévoilée que ce lundi matin est un homme qui leur tenait lieu de chauffeur, lorsqu’ils ont été appréhendés par la BRI au niveau du péage autoroutier Remoulins, sur l’autoroute A9, à Fournès (Gard). Il a une trentaine d’années.
Enfin, la quatrième interpellée, évoquée directement par le ministre de l’Intérieur sur le plateau de BFMTV serait, selon nos informations, la sœur du tireur présumé, soupçonnée d’avoir pu jouer un rôle logistique. Ce lundi matin, de nombreuses perquisitions liées à ces suspects sont en cours, a appris Le Parisien. Toutefois, l’arme n’a pas été retrouvée à ce stade, d’après une source proche de l’enquête qui précise qu’Eric Masson a été tué avec des « munitions très particulières ».
Les quatre gardés à vue ont été cueillis après un important travail technique. Après avoir été identifiés, ils ont été placés sous surveillance par les enquêteurs qui ont attendu « le moment opportun » – leur fuite potentielle – pour les interpeller, explique cette source.
Les quatre suspects sont « liés au trafic de drogue »
« Ils ont déjà été arrêtés plusieurs fois par la police nationale, pour détention de stupéfiants par exemple », a dévoilé Gérald Darmanin, en direct, à propos des quatre suspects, en précisant qu’ils « cherchaient à échapper aux nombreux contrôles » de police et souligne que « des moyens très importants, de police judiciaire, de police scientifique et technique et de la BRI (brigade de recherche et d’intervention) ont été mis en œuvre » pour les retrouver.
« Tout nous laisse penser qu’ils sont directement liés à cet assassinat ignoble. […] Il aurait été insupportable que ces personnes puissent continuer à vivre en toute liberté », a-t-il aussi insisté, en rappelant que ces quatre suspects sont « liés au trafic de drogue », « Français » et « jeunes, âgés de moins de 30 ans ». Ils seront présentés ce lundi à la justice.
« Ce crime ne doit en aucun cas rester impuni », clame Darmanin
« Les trafiquants de stupéfiants ont cru pendant trop longtemps qu’ils pouvaient avoir une police, une loi parallèle », a fustigé également Gérald Darmanin. Dimanche soir, le ministre de l’Intérieur s’était félicité de l’annonce de la double arrestation sur Twitter. « Je félicite la police nationale pour l’interpellation de deux suspects, quatre jours après cet assassinat ignoble. Ce crime ne doit en aucun cas rester impuni », avait-il écrit.
Ce lundi matin, une enquête a été ouverte selon la Direction départementale de la Sécurité publique, après la découverte sur un mur d’une école de la ville d’un tag menaçant la police lyonnaise. « Balle dans le front pour Éric Masson, prochaine cible : BST du 8e », était-il écrit, ciblant directement la Brigade spécialisée de terrain (BST) dédiée au 8e arrondissement de Lyon.
Avec le Parisien