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[Enquête] Nafissatou Diallo: cette jolie Africaine aux allures de princesse

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Plongée parmi la communauté peule de New York sur Nafissatou Diallo, la femme de chambre du Sofitel.

Le port de tête est altier. Les cheveux bruns élégamment coiffés ont été lissés et légèrement crantés sur les côtés. Le portrait évoque un cliché des années 1950 aux couleurs retouchées. Cette jolie Africaine aux allures de princesse est la femme la plus recherchée de la planète. C’est elle, l’accusatrice de Dominique Strauss-Kahn. Vendredi, peu après 16 heures, une journaliste duDaily Mail, un tabloïd britannique, débarque dans le bureau de Maladho Diallo, l’un des porte-parole de la communauté guinéenne de New York. Tout le monde sait qu’il connaît Nafissatou Diallo, la femme de chambre sans visage qui affirme avoir été violée par le patron du FMI. La journaliste lui présente cinq photographies qu’il balaye d’un revers de la main. « Non, ce n’est pas elle ». Puis son regard se fige devant le dernier visage. « Elle lui ressemble beaucoup », répond Maladho sans lever les yeux. « Il faut être sûr, supplie la visiteuse, un de nos correspondants l’a récupérée en Guinée chez un homme qui prétend être son frère ». Sans quitter des yeux la photocopie, il refuse de confirmer avec certitude.

Maladho a reconnu « Nafi ». Ils ont grandi dans le même village des hauts plateaux du nord de la Guinée. La photographie est ancienne. Elle date d’il y a une dizaine d’années. Les traces d’acné qui marquent sont visage ont été effacées. « Je viens de trahir un secret, se lamente-t-il, j’aurais dû mentir. Je n’ai pas pu. J’ai trahi sa famille ». Depuis le début de l’affaire, la consigne avait été passée dans toute la communauté. Ne pas révéler l’identité de la jeune femme. Le nom a d’abord « fuité » depuis la Guinée… Malgré ses 35 ans et son look d’étudiant, Maladho Diallo, avec Souleymane et l’imam Bah, est un des piliers de l’association du Pottal Fii Banthal, les chefs de la « tribu » peule de New York. Ils sont entre 3.000 et 5.000 venus pour la plupart du Fouta-Djalon, en Guinée, à vivre regroupés entre trois blocks au nord du Bronx. Un îlot africain en terre latino. Le destin et la vie de la communauté se décident à l’angle de la Third Avenue et de la 166th Street. Entre la mosquée, un grand bâtiment de brique rouge, ancien entrepôt aménagé en lieu de culte, les hommes à l’étage, les femmes au rez-de-chaussée, et le bureau de l’association, au pied de l’immeuble voisin.

Arrivée aux Etats-Unis il y a sept ans

Depuis une semaine, la communauté attend l’arrivée de Mamadou, le frère aîné de Nafissatou, pour prendre les décisions juridiques qui s’imposent. Ce chauffeur routier a quitté New York depuis plusieurs années pour s’établir dans l’Indiana, un État du Middle West. En l’absence du père de Nafi, mort au pays, il est le chef de famille. C’est lui qui décide, Hassanatou, la grande sœur de Nafi, qui vit dans le Bronx, est pour l’instant son seul soutien. Mais elle n’a aucune autorité. C’est une femme peule et musulmane. Les chefs de la communauté n’ont même pas le droit de s’adresser à elle directement. C’est son mari qui sert d’intermédiaire. « Le frère a tardé à venir, regrette Maladho, nous l’attendions déjà jeudi. Je ne pense pas que la famille ait mesuré l’ampleur du drame ».

Pour comprendre le mystère qui entoure la personnalité de la femme de chambre du Sofitel, il faut faire le voyage inverse à celui de ces immigrés africains et retourner sur les hauts plateaux de Guinée. Aujourd’hui âgée de 32 ans, Nafissatou est née à Thiakoullé, non loin de Labé, dans une famille d’agriculteurs, des gens pieux et austères. Encore aujourd’hui, la route s’arrête bien avant les premières maisons du hameau qu’il faut rejoindre à pied. Mariée à 17 ans, Nafi n’a pas été à l’école et ne parle correctement que le peul. « Elle a pris quelques cours en arrivant ici, explique Souleymane, le président de l’association du Pottal Fii Banthal, pour pouvoir écrire son nom. C’est tout ». Avec son mari, elle aurait rejoint la capitale, Conakry, où le couple aurait vécu quelques années. Mais elle s’est rapidement retrouvée veuve avec une petite fille à élever. Son époux décédé de maladie, Nafissatou a alors décidé de rejoindre à New York, sa sœur d’une dizaine d’années plus âgée. Il y a sept ans, la jeune Guinéenne a d’abord fait le voyage seule. Elle a obtenu le statut de réfugiée politique. Ce qui signifie qu’elle a déclaré en arrivant aux États-Unis avoir été victime de persécutions dans son pays.

Ses papiers en règle, elle a immédiatement fait venir sa fille dans le cadre du regroupement familial. L’administration américaine est traditionnellement généreuse envers les Peuls en matière d’asile. L’ethnie a été victime de nombreuses campagnes de violences ouvertes, prenant parfois la forme de viols collectifs des femmes par les différents régimes au pouvoir. La mère et la fille avaient finalement trouvé refuge dans un immeuble social du Bronx, dans une chambre qu’elle sous-louait à une Africaine. Pour les responsables de l’association, la réputation de Nafissatou est sans tâche. « Comme toutes les Africaines elle est un peu orgueilleuse », sourit Maladho.

Condamnée à jamais à l’obscurité

« Elle fréquentait peu les gens de la communauté, confie un de ses voisins, elle travaillait tout le temps. Sa fille, âgée de 16, est une élève brillante dans une high school du quartier ». Pour joindre les deux bouts, Nafissatou Diallo travaillait au Sofitel de Manhattan, à deux pas de la Fifth Avenue, à trente-cinq minutes de son domicile par la ligne express du métro qui relie le Bronx à Wall Street, et occasionnellement dans un take away africain du Bronx, tenu par un couple de Gambiens, l’African American Restaurant. « Elle est très sérieuse et très discrète, raconte le propriétaire, Barole Jabi, elle aidait ma femme de temps en temps le soir à partir de 17 h 30 quand elle rentrait de son travail. Elle ne m’a jamais volé. Elle ne cuisinait pas mais servait les clients et tenait la caisse ». L’homme ne lui connaît ni copine ni petit copain. « Elle était toujours seule », poursuit-il. Le voile blanc protecteur dont les policiers de Harlem l’ont recouverte au lendemain du viol dont elle prétend être victime tombe peu à peu. On devine son destin, la fatalité d’une vie d’exil sans homme, dans une communauté où la femme seule n’est qu’une ombre.

Le viol qu’elle prétend avoir subi la condamne à jamais à l’obscurité. « Nous sommes persuadés qu’elle n’a rien fait de mal, raconte Maladho, mais plus personne ne voudra d’elle aujourd’hui. Elle est salie et ne trouvera jamais plus de mari. Certaines femmes la jugent déjà sévèrement. Elles considèrent qu’elle n’aurait jamais dû aller travailler dans un hôtel. Ce n’est pas bien vu chez nous ». À quelques rues de là, une Guinéenne malinké, l’ethnie guinéenne rivale, couverte d’un niqab noir qui ne laisse voir que ses yeux, ne cache pas son mépris : « Il faut se méfier de ces Africaines qui disent avoir été violées pour récupérer de l’argent ». Depuis une semaine, Nafissatou Diallo vit sous protection policière, dans le cadre d’un programme d’aide aux victimes. Mais cette protection n’aura qu’un temps. Bientôt, elle devra affronter celui qu’elle accuse et qui nie l’agression, ses avocats prêts à tout pour affaiblir son témoignage, les médias du monde entier, avides de découvrir la femme de chambre par qui le scandale est arrivé. Et surtout le regard implacable de sa communauté.

lejdd.fr


2 Commentaires

  1. je uois nulldment pas ? elle peuj plus avoir d mari… cette brave femme mérite bcp d rerpects et apport moral et psychologique. Est â st bourreau, lttes formes d’actes extrmts pènibles et cooercisives à vie est en prison tt cours.

  2. mais je ne comprends pas : On dit qu’elle ne sait pas lire, et seule ecrire son nom et elle tenait une caisse.. une caisse ou on paye par carte de credit, cash etc…? ensuite je ne savais pas qu’elle avait un frere aux Etats Unis?? et pourquoi elle a appele BLAKE DIALLO? l’autre chose.. etre dans la communaute Guineene et n’a pas d’amie ( femme) cela veut dire que cest une femme louche et cachotiere.. si tu n’as pas d’amie tu as au moins ta grande soeur, des cousines etc… cette affaire est louche.. je suis Peule moi meme.. mais franchment petite soeur… il y a anguille sous roche.. tu n’as pas encore dit la verite alors … ce nest pas trop tard pour la dire car la justice americaine ne blague pas.. les enqueteurs.. vont fouiller partout dans ta vie.. cetait une relation consentie… tu le sais tres bien.. tu etais venue chercher des histoires… avec cet homme.. Ahn ko modiani… wana dimo…. ko rowandou tioubdouh tigui

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