Il en parle comme si c’était sa propriété ou plutôt, comme un père qui punit son enfant parce que celui-ci n’a pas de bons résultats scolaires. « je n’ai pas aidé le tourisme », a déclaré le Chef de l’Etat. Ou encore, « Je ne m’étais pas préparé pour développer le tourisme ». Grave déclaration ! Pourquoi alors avoir inscrit ce secteur entre autres priorités dans la Stratégie de croissance accélérée(Sca), serait-on tenté de dire. Mais quand on sait que le Chef de l’Etat a même eu, à l’entame de son magistère, à supprimer ce département ministériel pour la réduire à une simple Délégation qui a d’ailleurs attendu en vain un Délégué, on comprend mieux ses propos d’aujourd’hui. Car il n’a véritablement jamais cru à ce secteur, le Président de la République.
Aujourd’hui, les conditions sont « réunies », dit-il, « pour soutenir davantage le tourisme au Sénégal » et sa conviction, a-t-il indiqué, est que le tourisme peut développer le Sénégal « parce qu’on a le potentiel ». Si c’est seulement maintenant qu’il s’en rend compte…
Sauf que le potentiel, il a survécu à tous les ministres qui ont précédé Ndiawar Touré, premier ministre du Tourisme sous l’alternance, mais aussi à ses successeurs comme Malick Sy « Souris », Mamadou Makalou, Fatou Gassama, Masseck Ndiaye, Aminata Lô Dieng et il survivra certainement à un autre Lô, Thierno, actuellement aux commandes. C’est certainement avec le potentiel que le tourisme sénégalais s’est hissé jusqu’en 2003, au deuxième rang des activités d’exportation du Sénégal, après la pêche, se plaçant même avant les phosphates et les arachides qui furent longtemps les deux leviers de la croissance du pays. Seulement, son évolution erratique s’est traduite, depuis, par une désaffection de la destination, notamment entre 2008 et 2009 en passant par 2006, le nombre de touristes au Sénégal est passé de 491 552 à 366 244 (données aéroportuaires).
Quant à la Teranga (hospitalité en wolof), c’est certes une ressource mai qui, à elle seule, n’a jamais développé un tourisme. Par conséquent, si ce sont-là les conditions « réunies » dont parle le Président Wade, il y a fort à craindre que le tourisme sénégalais ne fasse du surplace.
Il faut bien plus que cela. Le développement du tourisme, comme bien d’autres secteurs de services, est basé sur des avantages comparatifs et compétitifs car c’est un secteur hautement concurrentiel. Or, à ce niveau, il y a à faire face à des pays comme le Maroc, la Tunisie, la Côte d’Ivoire, entre autres, qui développent un tourisme bien plus structuré et donc réfléchi. Mais surtout, un tourisme dont les autorités croient depuis toujours aux énormes possibilités de développement.
Seulement, avec des taxes aéroportuaires en grande partie responsables du coût élevé du transport aérien en direction du Sénégal, une TVA de 18 % qui s’ajoute à la taxe passager, passée de 22 euros (14 000 FCfa) en 2005 à 65 euros ( 42 500 FCfa) en 2009, sans oublier l’instauration en 2005 d’une Redevance pour le développement des infrastructures aéroportuaires (RDIA), de 60 euros, pour financer une partie des travaux de construction de l’aéroport international Blaise-Diagne de Diass, on ne voit pas comment le Sénégal pourrait compétir avec ses concurrents.
Quant aux plages et autres atouts dont se réclame la destination, on les retrouve par ailleurs au niveau de ces destinations concurrentes. Si on y ajoute l’absence, depuis avril 2008 d’une compagnie aérienne, la coupe est pleine, malgré l’émergence, depuis à peu près un an, de deux ou trois établissements hôteliers haut de gamme, à Dakar.
Lorsqu’on aura réglé au Sénégal tous ces obstacles et surtout la sempiternelle question de l’instabilité institutionnelle qui caractérise le secteur du tourisme, avec des objectifs clairs et une politique de suivi-évaluation, là, les conditions seront certainement réunies.
sudonline.sn
Alors wade la mise en place du ministere du tourisme,l’aeroport balise diagne,ton monument de l’integration,la creation d’une compagnie aerienne tout ceci c’est du pipo donc.Que dieu nous tire de tes griffes le plus rapidement possible,plus fou que ce type tu meurs