E. L. H. Santiago âgée de 31 ans et L. A. E. Palacci, âgé de 54 ans, respectivement ressortissants cap-verdien et français ont vécu en concubinage de 2004 à 2007. Filant le parfait amour, les concubins photographiaient et filmaient leurs moments intimes. Mais voilà que les photos et films pris dans un cadre strictement privé se retrouvent dans le courrier électronique de 12 proches de Palacci !
Elsa et Palacci vivaient sous un même toit à la rue Victor Hugo. Une situation que supporte difficilement Sylvie, la mère des deux enfants de Luc, qui vivait en face du domicile du couple, plus précisément à la rue Jules ferry.
Ce voisinage a fini par créer un climat très tendu, obligeant ainsi Elsa à quitter Luc. Ainsi A. E. Palacci est retourné revivre avec la mère de ses deux enfants, Elsa de son côté, a refait sa vie en se liant avec le directeur général de Sococim Industrie, M. D. Leising.
Après leur séparation, Elsa continuait à se rendre non loin de là où elle vivait avec son ex-amant, pour rendre visite à une de ses amies qui travaille dans une boutique de prêt-à-porter. Considérant cela comme une provocation, la compagne de Luc s’en ouvre à ce dernier. Luc menace alors de lever la main sur elle et son amie. Pis, il menace de diffuser les photos et images de leurs ébats amoureux sur le Net.
Menaces qu’il finira par mettre à exécution, après qu’il ait découvert que Lisa conduisait un véhicule identique à celui de sa femme. C’est ainsi qu’il va envoyer par courrier électronique des photos nues d’Elsa. Une amie d’Elsa, Chahnaz qui a reçu le 3 mars dernier, dans son e-mail des images de sa copine nue, les montre à une de ses copines, Ramatoulaye. Ces images sont envoyées à partir d’une adresse électronique intitulée « sexy… »
Entendue à la police, Elsa reconnaît les photos et indique que Luc les avait prises à Toubab Dialaw et dans sa chambre à Dakar. Elle fait également savoir aux policiers que son ex-amant avait menacé de les publier sur le Net. A cet effet, Elsa cite comme témoin, un certain Bocar Ndiaye qui confirmera les déclarations de la plaignante. D’après sa déclaration, un jour, Luc avait dit à un de ses amis, lui montrant son portable : « Tu vois, si elle continue à me faire ch…, je la mettrai sur le Net ».
Interpellé et conduit à son bureau, Luc ouvre son mail, en donnant le mot de passe. Dans sa boîte, les policiers découvrent les images incriminées et expédiées à douze destinataires. Dans l’envoi, il n’a pas mis d’objet, mais précise : « No comment !…faire suivre sans modération ». Et à la première page des 17 images, il est écrit : « Elsa copine de l’actuel directeur de Sococim ».
Interrogé sur son acte, il soutient avoir envoyé ces photos « dans un but artistique » et pour démontrer à ses amis qu’il a définitivement rompu avec Elsa. Il a confirmé avoir mis ces photos sur le Net en mettant sur la dernière diapositive cette mention : « A suivre bientôt en vidéo ».
D’ailleurs dans le cadre de l’enquête, toutes les personnes qui ont reçu les images, ont été entendues. Elles ont ouvert leur courriel en présence des policiers et il leur a été intimé l’ordre d’effacer séance tenante les images. En outre, il leur a été notifié qu’elles n’avaient pas le droit de garder les images sur un autre support ou de les transmettre à quelqu’un d’autre.
Entendu lui aussi, le Dg de la Sococim, a fait savoir que c’est une amie de sa compagne qui l’a informé que des photos titrées : « La copine du Dg de la Sococim circulaient sur le Net ».
« Je regrette mon acte, mais les images ne sont, ni pornographiques, ni obscènes, c’est du charme »
Jugé ce vendredi au tribunal des flagrants délits de Dakar, Luc a été le seul à comparaître puisque lorsque l’affaire avait été retenue pour être jugée le 09 mars dernier, Elsa avait eu un malaise, 15 minutes avant le démarrage du procès. A en croire son avocat, Me Khalil Sèye, son état s’est empiré et Elsa a été évacuée au Maroc pour des soins médicaux.
Seul à la barre, M. Palacci a reconnu les faits sans ambages. Si lors de l’enquête, il a expliqué avoir commis son acte uniquement à des fins artistiques, devant les juges, il a indiqué qu’il voulait que la partie civile arrête de le harceler et de provoquer sa famille.
Réfutant avoir agi par jalousie, le prévenu s’est confondu en excuses. « Je regrette mon acte et je fais mon mea culpa », a-t-il déclaré. Même s’il reconnaît avoir mal agi, M. Palacci ne juge pas les images obscènes. « Elles ne sont pas pornographiques, ni obscènes, c’est uniquement du charme », déclare-t-il.
Un argument balayé d’un revers de main par l’avocat d’Elsa qui estime que le prévenu avait la volonté de « faire très mal » et qu’il a agi par jalousie. C’est pourquoi, Me Khalil Sèye a réclamé 50 millions de Fcfa, à titre de dommages et intérêts pour sa cliente.
C’est ce même montant que réclame l’avocat de M. Leising, Dg de la Sococim. En effet, soutient Me Pape Leyti Ndiaye : « c’est le mois de mars qu’il a choisi pour tuer une femme. On n’est en plein dans la violence faite aux femmes. Il n’ y a pas pire violence que de diffuser une photo de femme nue sur le net ». Et l’avocat de poursuivre : « il y a aussi une violence faite à un homme et M. Leising se cache. Or, c’est M. Palacci qui devrait le faire. Il faut qu’il paie ».
Le substitut du procureur a requis l’application de la loi au moment où, les avocats de la défense ont sollicité la clémence du tribunal. Ils ont expliqué que leur client a agi sous le coup de la colère et a voulu protéger sa famille.
Le verdict sera rendu le 16 mars prochain.