Pour obtenir une place de choix au sein de la Fédération sénégalaise de football, l’ex-international sénégalais, Jules Bocandé, vedette de l’expédition de la Coupe d’Afrique des Nations «Caire 86», a été roulé dans la farine par un charlatan gambien et son acolyte.
Le sieur Amadou Diao, de nationalité gambienne, a comparu hier au Tribunal des flagrants délits pour répondre de l’infraction d’escroquerie et d’abus de confiance, commise sur la personne de l’ex-international de football, Jules François Bocandé
De l’enquête préliminaire, il ressort que le prévenu s’est rapproché de la partie civile Jules Bocandé comme étant un faiseur de miracle, un talent caché. Ainsi, il lui a proposé de promouvoir son statut personnel particulier au sein de la fédération et même du football sénégalais, en baisse de popularité. Après lui avoir remis une bouteille contenant de l’eau bénite et miroité par une mallette remplie d’argent, l’ex-star, sans doute sous l’hypnose et sans langue délier versa au total 14 millions de francs à Amadou Diao via Western Union.
Devant la barre du tribunal, le prévenu qui n’avait pas commis d’avocat a nié en bloc toutes les accusations formulées contre sa personne et chargé le nommé Ablaye Bâ comme étant le seul interlocuteur de Bocandé, qui était absent hier à l’audience : «Je le jure au nom de Dieu, je ne lui ai pris aucun sou.» Il renchérit : «Je ne faisais que récupérer les chèques que Bocandé envoyait et les remettais à Ablaye, car il n’a pas de carte d’identité.»
«Des types et Bocandé ont débarqué un jour chez moi. Ils m’ont amené à la plage d’où j’ai été bien tabassé et menacé avec un couteau, qu’ils ont fini par enfoncer dans ma cuisse pour que je leur dise où se trouve Ablaye Bâ», indique le prévenu.
«Et pourtant à la Police tu as dit avoir dépensé l’argent avec les nommés Amadou Diallo et El Hadj Bâ», lui dit le président du tribunal. Le prévenu a répondu, sur ce, avoir signé sous la contrainte car ayant été menacé d’électrocution.
A la question du président du tribunal à savoir quelles relations le lient avec Ablaye, il a rétorqué : «Il était une de mes connaissances et devait m’aider à obtenir un visa. Quant à Bocandé, je ne l’ai vu qu’à travers la télé et ça s’arrête là.»
«Comment se peut-il qu’un Gambien puisse récupérer ici de l’argent via Western Union pour le compte d’un Sénégalais, c’est parce que vous vous connaissez sans doute ! Et quelle est la plus grande somme que tu as reçu de lui», a demandé le procureur. Après avoir tergiversé, le prévenu répond : «Une fois, j’ai récupéré plus d’un million et je ne sais pas exactement combien. Car, je le remettais aussitôt à Ablaye qui venait toujours avec moi.»
Après les débats d’audience tenus sans la partie civile et vu que le prévenu n’a pas commis d’avocat, le procureur a requis 2 ans de prison ferme.
L’affaire a été mise en délibéré jusqu’au jeudi 25 novembre.
lequotidien.sn
