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Pour lutter contre la pauvreté féminine : Les femmes du monde rural prônent l’accessibilité des terres

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Les réseaux de femmes évoluant dans le secteur de l’agriculture ont décidé d’accorder leurs violons et trouver des solutions idoines pour accéder facilement à la terre afin de mettre un terme à la crise alimentaire dans leur région.

Au Sénégal, les femmes produisent près de 60 % de la nourriture, s’occupent de l’alimentation des enfants et représentent, malgré tout, plus de la moitié de la population souffrant de la faim. Pour y remédier, les femmes agriculteurs ont décidé de s’unir pour réclamer leur plus grande implication dans la définition et l’opérationnalisation des politiques agricoles. Mais, aussi pour s’approprier d’un quota de terres cultivables important pour pouvoir faire face à la crise alimentaire. Seulement, en plus de vouloir accéder aux terres, les femmes proposent la libération des échanges de leurs produits agricoles dans la sous-région. ‘C’est ainsi que nous pourrons lutter contre les déficits alimentaires dont souffrent nos populations’, explique l’initiatrice du projet, Aïssata Sow.

Profitant de la présence de ses pairs, venues répondre massivement à son appel, Aïssata Sow a émis son souhait de voir les femmes sénégalaises mettre en place des stratégies pour la pérennisation de leurs œuvres en matière d’économie rurale. D’après elle, ces femmes sont aussi aptes que les hommes à développer un processus de sortie de crise. Toutefois, suggère-t-elle, il faudrait au préalable mettre fin aux modèles discriminatoires d’héritage, aux violences, à l’appropriation et la privatisation des terres et des autres ressources naturelles par les hommes, qui empêchent les femmes d’avoir accès à la nourriture. D’après, elle, ce ne sont pas seulement les femmes sénégalaises qui souffrent de ce genre de situation. ‘Le problème de l’accessibilité aux terres touche l’ensemble des femmes africaines qui vivent dans le monde rural, alors que c’est grâce à leur dévouement, que les champs sont productifs’, déclare-t-elle. Par conséquent, Aïssatou Sow demande aux gouvernements africains d’éliminer toutes les lois culturelles, religieuses et traditionnelles discriminatoires qui les empêchent d’être sur un pied d’égalité avec les hommes.

Le développement durable ne pourra se faire en Afrique qu’avec la participation active des femmes. ‘Sans l’implication des femmes dans tous les domaines rentables de la vie, leurs rendements seront réduits’, a-t-elle martelé. Ce que confirme une des participantes venant de la région de Tambacounda, Fatou Sakho. Mais, précisera-t-elle, pour faciliter la participation massive des femmes, il est impératif que les Etats africains, particulièrement ceux de l’espace de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), repensent à moderniser leurs programmes de subventions agricoles, car ‘la hausse des prix des denrées alimentaires d’aujourd’hui présente une opportunité unique pour réduire les subventions et les tarifs douaniers sur les produits agricoles. Ce, pour faciliter le libre-échange dans l’espace Cedeao’, lance Fatou Sakho.

Cependant, pour rendre pérenne leur secteur d’activité, le réseau des femmes agriculteurs compte sur l’appui de l’Etat pour la mise en place d’une micro finance qui prendra en charge les préoccupations propres à la branche.

Paule Kadja TRAORE
WALF.SN

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