Directeur de l’école de l’Alliance pour la République (Apr) et compagnon de la première heure du chef de l’Etat, Me Djibril War ne se prive pas de dire tout haut ce que d’aucuns pensent tout bas. Dans cet entretien à bâtons rompus qu’il nous a accordé, à son domicile niché dans le paisible quartier des Maristes, le responsable politique à Biscuiterie revient sur plusieurs sujets sensibles de l’heure: le fonctionnement de l’Apr, les premiers actes posés par Macky Sall, le compagnonnage au sein de la coalition Benno Bokk Yaakaar et «l’équation Youssou Ndour ».
Le président de la République, Macky Sall, fêtera sous peu ses cent jours au pouvoir. Comment analysez-vous les premiers actes qu’il a posés ?
Permettez-moi de préciser, d’emblée, que je suis un vieux compagnon du chef de l’Etat Macky Sall, avec qui j’ai cheminé avec lui sur le plan politique. Mais, dans le cadre de son action politique, en peu de jours quand même, je crois qu’on ne peut même pas parler de bilan. Et je crois que les Sénégalais ont toutes les raisons de garder espoir. Il a posé des actes forts à tous les niveaux sur le plan des relations internationales notamment avec les voisins. Il a également posé des actes d’urgence dans les secteurs de la vie économique et sociale. Le brasier qui était allumé par l’ancien régime, par mépris des revendications et qui sont légitimes et de la non-prise en compte de la demande sociale des élèves et des étudiants et en si peu de temps, je crois qu’on n’est pas loin d’une solution heureuse. La liste est longue, il y a la question de la santé, le monde rural où quand même, il y a lieu de saluer la volonté du Chef de l’Etat. J’insiste toujours du fait que le Président n’a pas encore pris ses quartiers. Comme tout bon Sénégalais, il quitte le matin chez lui, il va à la présidence et revient l’après-midi gérer les affaires familiales. Malgré toutes ses contraintes, il parvient quand même à être à la hauteur des attentes de nos compatriotes. Lesquels n’ont pas eu tort de porter leur choix en lui. Je ne note pas d’actes ou de comportements quand même qui seraient en porte à faux avec ses orientations.
D’aucuns ne manquent pas de donner une connotation politique à la façon dont les audits sont conduits. Ne pensez-vous pas que le contexte leur donne raison ?
Oui il est vrai que des personnes dont je reconnais quand même leur liberté de jugement et de ton, ont eu à déplorer les audits, non pas par rapport à leur opportunité ou par rapport à leur obligation républicaine, parce que quand même je pense qu’une personne qui a eu à gérer des derniers publics se doit de rendre compte. D’aucuns ont décrié à tort ou raison la manière. Mais surtout, leurs familles ou l’entourage de ceux qui ont fait l’objet de poursuite, se plaignent souvent, dirait-on. Je crois alors qu’il serait bon de recadrer les choses et de rappeler à ces plaignants que le calendrier judiciaire ne colle pas forcément au calendrier politique. Le droit a sa froideur. La justice n’a pas de sentiment, n’a pas d’état d’âme. Il y a des faisceaux d’indices ou d’éléments qui, une fois ils sont constitués, mettent forcément en branle la machine judiciaire. La justice transcende la volonté ou l’humeur des personnes. Dans le cas d’espèce, il convient de signaler que ce n’est pas sous le magistère de Macky Sall que les audits ont été faits. Nous n’entendons ménager aucunement les spoliateurs de nos deniers.
N’est-on pas là en face d’une chasse aux sorcières qui ne dit pas son nom ?
On dit qu’on ne fait pas une chasse aux sorcières, mais de tout le temps les sorciers ont pour vocation d’être chassés. C’est dans la tradition. Il faut donc avoir intérêt à ne pas être sorcier. On ne peut pas se permettre que des gens qui étaient dans toutes les conditions pour mener une vie descente aux frais de l’Etat se moquent quand même de la République. Mais encore faut-il préciser que les missions d’audit, qui avaient déjà été initiées sous l’ancien régime, seront poursuivies tout en respectant les libertés individuelles des uns et des autres. Tous les droits seront sauvegardés, mais aussi les droits de l’Etat. Pour ma part, connaissant le Président de la République Macky Sall, je le vois mal exercer une quelconque pression au mépris de la descente républicaine pour demander au Garde des sceaux de déclencher des poursuites contre d’anciens responsables à des fins d’humiliation. Et quand à Ousmane Ngom, on a beaucoup cheminé jusqu’au moment où nos chemins se sont séparés en 1998. Il est resté un frère à moi, parce qu’il a été notre sénior dans le cabinet de Abdoulaye Wade où j’ai effectué un bref passage en tant que stagiaire. Mais quand même j’avais regretté ses sorties. Je crois que c’était l’ambiance du moment mais c’est quelqu’un qui m’est très cher malgré les contingences politiques. Il est membre à part entière de la grande famille judiciaire.
Revenons-en à votre Coalition, où le débat fait rage entre Apéristes et Progressistes autour de la question du perchoir. Quelle est votre position ?
Je crois quand même qu’il serait bon que les gens abordent ce sujet avec sérénité. De quoi s’agit-il ? Je crois que le Président de la République a été, lors du lancement de la campagne de la Coalition Benno Book Yakaar, sans ambigüité, lorsqu’il disait à ses alliés qu’il n’a pas les pouvoirs, au regard du principe sacro-saint de la séparation des pouvoirs, de désigner le futur président du parlement. Cela est du ressort des députés. Ces derniers, une fois élus, vont créer leur bureau et nommer le Président de l’Assemblée nationale. D’autant plus qu’il y a une loi scélérate, mais elle reste une loi qui dispose que désormais le Président de l’Assemblée nationale est élu pour un an renouvelable. Que ce soit Moustapha Niasse qui remplit tous les critères, ce n’est pas Macky Sall qui va l’élire. Je crois que le système rotatif est une bonne chose, parce que ça a permis au Président de l’Assemblée de redoubler d’effort pour être réélu. Donc cette loi inique de Sada Ndiaye, à l’époque conçue dans le dessein de briser la jambe à notre si fragile démocratie, aura été un mal pour les urgences de l’heure. Dans la mesure où on pourra même calmer les ardeurs à certains.
Dans un passé récent, vous aviez rappelé Youssou Ndour à l’ordre. Est-ce que cet appel est toujours de rigueur ?
En fait, je voudrai déplorer un fait. Les responsables du journal l’Observateur ont voulu me faire passer pour un bourreau de la liberté de la presse. Ce qui n’est pas vrai. Moi, je suis un libéral. J’ai dit que qu’il y a une question de pudeur et de décence républicaine. Qu’on ne me parle pas de droit car, moi, je suis juriste. Mais, il y a des domaines où le droit est impuissant. C’est la morale. Il y a des règles non écrites que l’on ne saurait transgresser, comme disait Birago Diop. Dans le cas de Youssou Ndour et de son équipe, nous sommes bien dans cette situation, nous sommes en Afrique. En Europe, c’est moins compliqué, car c’est une société d’anonymat. On parle d’alliance et encore, à mon corps défendant, je regarde mes frères de parti droit dans les yeux. Lorsque Youssou Ndour a été pressenti pour être ministre, beaucoup s’y étaient opposés. Mais je faisais partie des rares personnes qui se sont levées pour dire qu’il le mérite. Mais la vocation des alliances, c’est de renforcer l’allié dans le cadre de votre union. Même si juridiquement il n’est plus leur employeur, si par bonheur sa télé récolte un milliard de bénéfice, mais ça n’irait pas aux œuvres de charité. S’il y avait des pertes également, et que la société n’arrive pas à payer le passif, c’est des cas que le droit prévoit. On peut engager des poursuites jusqu’au patrimoine de Youssou Ndour, au cas où il ne le sait pas, je le lui rappelle. Mais le problème qui se pose, c’est que l’image de Youssou Ndour restera éternellement collée à ce médium. Elle a même contribué à la promotion de son groupe notamment de sa télé. Vous croyez que l’Observateur est plus percutant à notre endroit. Mais Le Pays, vous ne nous épargnez guère, des fois et de façon objective. Mais l’Observateur, excusez-moi du terme, c’est une goutte d’eau dans l’océan de ce gotha médiatique. Je dis pas qu’il embauche la trompette du thuriféraire, nous n’avons même pas besoin de ça.
Qu’est-ce que vous lui reprochez alors dans ce cas ?
En fait, là où le bât blesse, c’est lorsqu’ils disent qu’ils sont indépendants et qu’ils se pourfendent d’un grand titre à la une de leur journal pour dire que Macky Sall zappe « Fekké maci Bollé et investit son griot ». Est-ce qu’on peut parler d’indépendance ? Ce qui est plus grave, et j’interpelle le CNRA, c’est que traiter quelqu’un de griot, en ce 21ème siècle, est stigmatisant. D’ailleurs, je n’ai pas pu comprendre que Youssou ou le responsable puisse sanctionner. Farba Ngom, dont on parle, a plus de mérite dans le parti pour avoir vendu tous ses biens. Il allait porter plainte en prenant dans la cause toute la communauté « Gnénio » : ça été un affront. Mais c’est Macky Sall qui l’a dissuadé. Il n’a pas honte d’être griot, mais c’est la manière qui a été excessive voire péjorative. Le même journal disait que Macky Sall est en train de prendre langue avec Souleymane Ndéné et un autre article très grave dans lequel le même journal dit que les jours de Moustapha Niasse sont comptés, parce que l’APR est en train d’affûter ses armes pour s’en prendre à lui. Et bizarrement ces articles ne sont relayés que par son journal. Si c’était vrai, y a-t-il un délit d’initié ? Le petit maure ne dit-il pas ce qu’il a appris sous la tente ? Moi, je n’ai jamais vu un autre journal et maintenant il y a un problème de conflit d’intérêts. Aujourd’hui, on aurait fait un d’appel d’offres, mais son journal ne pourrait souscrire, il serait pénalisé. Le conflit d’intérêts, c’est dans un sens comme dans un autre. Si Seydou Gueye a le complexe de Youssou Ndour, moi je vois en Youssou Ndour un homme politique membre d’un gouvernement dont il est débiteur d’une obligation. Je crois qu’il y a un malaise qui commence à se faire sentir et j’en appelle à sa naissance, son éducation, son sens de dépassement, car il faut qu’il mette à l’aise les gens. En quoi faisant, à rendre le tablier. A sa place je démissionnerai du gouvernement, mettre à l’aise et le gouvernement et le Président de la République et ses alliés et son journal. La directrice du BSDA, qui a été remplacée par un proche de Youssou Ndour, a été une dame très compétente, au parcours sans faute. Même Ouza Diallo lui a rendu hommage. On dit même que Youssou Ndour a profité de son nouveau statut pour solder des comptes, parce que cette femme a eu par le passé à entrer en conflit avec, je crois, « Jololi » pour des histoires de piratage. Je peux même penser qu’il ne pense pas à ça, mais les gens sont libres de penser.
La question autour du mandat présidentiel a fait couler beaucoup d’encre et de salive. Peut-on dire qu’avec le communiqué de la Présidence de la République, le débat est clos et définitivement ?
Effectivement, la question du mandat m’a valu beaucoup de foudres, encore que certains propos je les mets sur le compte de simples jappements de petits choux alimentaires politiques. Pour moi, ce sont des jeunes qui sont en train de vivre leur passage à la puberté politique. Je veux juste quand même les inviter à un bain aseptisé avec un peu de poudre talc, un lange bien étanche pour contenir leur diarrhée verbale, quoi. Ceci étant, je crois qu’ils ont l’excuse. En matière de courage, Jean Paul, Moustapha Cissé Lô comme moi n’avons pas de leçon à recevoir de personne.
J’ai entendu Ibrahima Sene dire que si Macky Sall revient sur ce mandat, il lui rentre là dedans. Il en est pleinement conscient, même Moustapha Diakhaté n’est pas en reste. Si Macky Sall revient sur sa décision, je l’attaque. Je crois qu’il n’y a pas lieu de se frapper la poitrine, il faut respecter le Président. Je déments les gens qui sont en train de raconter leur vie, en disant les Sénégalais ont élu Macky Sall sur la base de la réduction de ce mandat, ce sont des mensonges. Il ne faut pas que les gens nous prennent pour des demeurés. Et lorsque Ibrahima Sene soutient que Macky est un homme de gauche, c’est du larbinisme. Macky doit tout à son parti libéral qui lui a tout donné. Il a le mérite par contre. Tous les hommes de gauche dépassés sont devenus des mendiants. Je respecte beaucoup Magatte Thiam, je respecte beaucoup Dansokho. On ne peut réduire le mandat que par voie référendaire. Mais il ne faut pas non plus se voiler la face, la période de sept ans semble longue pour ces gens-là. Que ce soit Niasse, Tanor, Idrissa Seck. On ne peut pas vouloir une chose et son contraire. Est-ce que vous les entendez maintenant parler de suppression du Senat ou du Conseil économique et social ? Actuellement, ce qui se passe c’est de la transhumance qui n’a pas son nom. Les alliances je ne suis pas contre, mais lorsqu’ils parlent de pluralité, c’était ça l’exigence des assises. Mais au moment des législatives, tous viennent se regrouper au sein de Benno Book Yakaar. Mais Book Yakaar n’est pas un parti politique à ce que je sache.
Au regard des vagues des frustrations nées des investitures notamment des militants et autres cadres qui se disent sacrifier en faveur de Book Yakaar et des transhumants, ne craignez-vous pas de connaître le même sort que le PDS ?
On reprendra l’APR an main, Macky Sall ne sera pas en otage. S’il est tombé dans un guêpier qu’on lui a tendu ou s’il est dans pétrin où il s’est lui-même empêtré, je crois que nous nous devons de le sortir de là. Une fois que les législatives seront passées, je convierai toute la base « apérienne ». Des gens qui n’ont rien fait dans ce parti se permettent d’avoir droit au chapitre et ils ont le culot même de nous dire de nous taire. Je crois que ces gens-là n’ont ni la légitimité politique, ni la légitimité historique, ni le courage politique ni encore la moralité pour clore un débat quel qu’il soit. Fussent-ils des ministres, des porte-paroles ou des porteurs d’eau ou des conseillers, je n’ai de leçon à recevoir de personne, la plupart ce sont des transhumants. Qu’ils jouissent de leur strapontin en bons jouisseurs qu’ils sont. Ils sont mal placés pour clore un quelconque débat. D’ailleurs, j’en profite : autant j’avais dit à Abdoulaye Wade de préserver son fils de ces gens-là, autant je suis tenté de dire à Macky Sall : « M. le Président, préservez votre épouse de ces gens-là ». La femme du Président est une femme exemplaire dans tous les sens du mot. On se permet d’afficher le repas qu’ils prennent avec Madame la première Dame. Il y a un moment où ce bol avait du mal à avoir cinq personnes autour. Je prends à témoin Abdoulaye Ngom, Aziz Mbaye, qui a pris sur ses épaules toute la communication et la logistique de l’APR, ainsi que Mambaye Niang. Quand ce monsieur Thiam, que je vois récemment et qui était avec Gadio, se permet de me dénigrer, je me demande dans quel monde nous sommes. La fumisterie et la pagaille vont cesser dans l’APR. D’ailleurs, l’APR a commencé là où le PDS a fini. Il serait bon quand même que le Président Macky sache qu’il n’a plus de parti. Ses ministres ont déserté le terrain politique, parce qu’ils sont enivrés par le pouvoir.
DJIM MOMATH KIDIERA
plus bête que ce monsieur tu meurs!farba senghor bis! et c est lui qui a l’école de l’apr?? je les plains alors.
Avec moins de 30% un parti ne peut pretendre au pouvoir tout seul….
La morale c’est surtout le sens de la mesure. relisez les principes du « Pencc » et vous vous rendrez compte que vous vous ridiculisez…..
la situation a l apr pose propleme l arrogance est de mire les ministre sont absents sur le terrain et ferment leur portable cequi est arrive au pds nous guette
le problème de macky, c’est son entourage qui provient justement de l’entourage de wade. Ce sont des repoussoirs et macky doit faire trés attention avant qu’ils ne le coupent du peuple comme ils l’ont fait avec wade.