Treize ans après la liquidation de leur entreprise, les 2182 travailleurs de l’ex-Sotrac courent derrière plus de 9 milliards F Cfa. Pour rentrer dans leurs fonds, ils se sont constitués en mouvement citoyen dénommé « Lu Jot Yomb », incluant leurs familles, pour soutenir, à la présidentielle de 2012, tout candidat qui s’engage à résoudre leurs problèmes.
« Nous avons notre intérêt qui est notre argent que nous réclamons depuis 1998. Si toutefois nous rencontrons quelqu’un, une organisation ou un parti capable de nous donner satisfaction, sans hésitation, nous le soutiendrons, quelle que soit sa position, en février 2012 ». C’est Talibouya Ouattara, président du Rassemblement des travailleurs de l’ex-Sotrac qui dévoile ainsi leur nouvelle trouvaille pour rentrer définitivement dans leurs fonds, treize ans après la liquidation de leur entreprise (1998). C’est à l’occasion d’une assemblée générale tenue au Complexe culturel Léopold Sédar Senghor de Pikine hier, mardi 23 août 2011.
Convaincus que « les gens ont rompu avec les idéologies et options politiques et ne choisissent leur camp qu’en fonction de leurs intérêts propres ». Ces travailleurs ont mis en place un « mouvement citoyen » pour exiger la satisfaction de leur doléance en échange de leurs suffrages à la présidentielle de 2012.
Selon Talibouya Ouattara, ce sont 2182 travailleurs, actuellement admis à faire valoir leur droit à la retraite qui sont concernés par cette situation. « Nous nous sommes constitués aujourd’hui en mouvement citoyen « Lu Jot Yomb » pour être une force politique capable d’influer sur les décisions de février 2012. Nous ne sommes affiliés à personne. Nous ne soutiendrons que celui qui nous donnera une raison de le soutenir, c’est-à-dire satisfaire nos revendications, et surtout pas de promesses ».
Pour cela, précise-t-il, « nous n’avons aucune préférence ni pour le pouvoir ni pour l’opposition, nous voulons seulement recouvrer nos fonds. Nous sommes assez influents compte tenu de notre effectif, donc plus de 2000 électeurs, sans compter nos épouses, sachant que certains sont polygames, nos enfants et des amis et proches parents qui nous soutiennent, pour être capable de soutenir n’importe qui nous donne satisfaction, même l’opposition, si une fois au pouvoir elle peut éponger le reliquat ».
Ces dus découlent d’un différentiel de salaire qui était octroyé aux travailleurs, à partir d’un programme de redressement après la dissolution de la Sotrac. Cette somme était évaluée, par l’agent judiciaire de l’Etat, à plus de 14,113 milliards de F Cfa, représentant 81 mois du premier différentiel (1992) à la date de la liquidation en octobre 1998. Seuls 5 milliards de nos francs ont été versés à ce jour. Il reste encore plus de 9 milliards.