Pourissement Des Mangues : Les Decrochages par Abdou Ndukur Kacc Ndao

Alors que je me trouvais hier après-midi sur la route de Bagnikaky en passant par Kabadio pour rejoindre Niafrang, dans le département de Bignona, je fus attiré par des mangues à perte de vue qui pourissent dans l’indifférence presque générale. La situation est sumilaire dans toutes les autres parties de la Casamance. La liste de ces produits qui pourissent le long des champs est longue.
Cette situation très déroutante nous interpelle au moins sur un aspect de nos modèles économiques : notre infrastructure technique est-elle adaptée à nos besoins de production ? A quoi cela sert-il de produire des millions de tonnes de mangues, de cajou, de lait, de tomates si les conditions techniques minimales de leur exploitation ne sont pas assurées ?
Les décrochages sont très profonds entre les sophistications macro économiques et les réalités basiques de nos systèmes locaux de production. Et cela dure depuis longtemps.
Ces décrochages ressemblent parfois à du sabotage tant les logiques qui les sous – tendent sont parfois incomprehensibles : mettre en circulation 3 bateaux pour desservir la Casamance est un excellent début. Cependant, refuser d’y vendre des jus de cajou, du vin de palme et autres produits locaux pour leur promotion ne fait pas sens. Pourtant on y vend bien des royal et autres Duch biéres. Voila les décrochages qu’il faut réduire.
C’est pourquoi un ami sous une pointe de sourire malicieux me disait que le bateau Aguen devrait s’appeler Angela Merkel. On y vend des Royales mais pas du vin de palme, boisson mythique des Diolas et Sérères. Chercher l’erreur !!!
Excellente journée à toutes et tous.
ANKN