Malgré la liberté d’opinion que s’accorde le maire de Thiès, contrairement aux autres leaders, Macky Sall hésite encore à se séparer de cet allié encombrant. Le spectre d’une jonction avec le Parti démocratique sénégalais (Pds) et la capacité de nuisance prêtée, à tort ou à raison, à Idrissa Seck auraient-ils émoussé les ardeurs de «l’homme du 25 mars» ? Décryptage !
En dépit des attaques frontales et autres remontrances du maire de Thiès contre Macky Sall et son régime, Idrissa Seck semble toujours intouchable. Les multiples appels des « fous » du roi à se séparer d’un allié encombrant n’y feront rien pour l’heure. Le chef de l’Etat qui a minimisé depuis les Etats-Unis les propos du patron du parti Rewmi, hésite encore à prendre une décision radicale et consommer le divorce avec Idrissa Seck. De quoi a peur le patron de l’Alliance pour la république (APR) ? La question a tout son pesant d’or. L’ancien premier ministre reste et demeure un adversaire redoutable pour le chef de l’Etat en vue des échéances futures, particulièrement pour la présidentielle de 2017. Les leaders du parti socialiste (PS) et l’Alliance des forces de progrès (AFP) ayant leur avenir politique derrière, l’ancien premier ministre est le seul potentiel adversaire que le président de la République peut d’ores et déjà compter au sein de la coalition majoritaire au pouvoir. En effet, il reste clair qu’avec la nouvelle réforme institutionnelle qui fixe la limite d’âge à 70 ans, beaucoup de candidats à l’image de Moustapha Niasse ne seront pas de la partie. Cela dit, l’évocation du seul nom du maire de Thiès installe une peur marron pour ne pas dire la panique dans le camp de Macky. D’ailleurs si pour certains responsables de l’Apr notamment Moustapha Cissé Lô, Abdou Abel Thiam ou encore Moustapha Diakhaté, il faut s’en débarrasser cependant qu’il est encore temps, leur mentor pense autrement vraisemblablement. En cause, Idy peut faire mal. Et même trop mal, à Macky et à la coalition hétérogène et hétéroclite de Benno Bokk Yaakaar (BBY).
PEUR … BLEUE. La personne du maire de Thiès n’est que l’arbre qui cache la forêt dans ce duel à fleuret moucheté qui l’oppose au régime de Macky Sall. Il faut dire en réalité que la probabilité d’une jonction avec le Parti démocratique sénégalais (PDS) requinqué par la procédure biaisée de la traque des biens présumés mal acquis et surtout par l’arrêt de la Cour de justice de la CEDEAO, fait redouter une jonction entre Idy et le PDS. Macky Sall ne veut pas prendre le risque de créer les conditions d’un rapprochement entre le maire de Thiès et l’ancien ministre des transports et de l’énergie, Karim Wade, l’autre potentiel adversaire de Macky pour 2017. L’on comprend aisément pourquoi, le fils de l’ancien est considéré comme l’homme à abattre par les tenants actuels du pouvoir. En tout état de cause, le maire de Thiès a réitéré son encrage dans la Coalition Benno Bokk Yaakaar.
DJIM MOMATH KIDIERA
Le Pays au Quotidien