Pourquoi l’Aibd et l’aéroport Léopold Sédar Senghor sont incompatibles

L’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd) sera fonctionnel en décembre d’après les projections des autorités. Dès l’ouverture de ce nouvel aéroport, Léopold Sédar Senghor devra fermer car d’après les techniciens, la proximité entre les deux infrastructures ne permet pas leur opérationnalité au même moment sous peine de collusion d’avions. Explications techniques.
Avec le projet de l’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd) qui en est à sa phase de finition à plus de 85% de taux de réalisation, d’aucuns pensaient que le Sénégal pourrait garder Léopold Sédar Senghor pour avoir deux aéroports internationaux sur la côte ouest du pays. D’après les spécialistes, dès que l’Aibd sera fonctionnel, le mythique aéroport Lss devra mourir de sa belle mort. La raison principale est la proximité entre les deux aéroports. «Les deux axes sont presque parallèles et il suffit que l’avion décolle de l’aéroport Léopold Sédar Senghor traverse la mer pour se retrouver sur le champ de l’Aibd. C’est un danger, car cette proximité peut causer des collisions d’avions. Si on autorisait les deux aéroports, ce serait dangereux parce que dans un aéroport, les avions vont décoller et faire un virage à droite et dans l’autre décoller et virer à gauche», indique un spécialiste. Ce dernier estime que du fait de leur proximité, les deux aéroports ne peuvent pas fonctionner en même temps car «à vol d’oiseau, la distance ne fait même pas 5 minutes en avion entre les deux aéroports».
«Le site de Yoff, meilleur pour un aéroport» Toutefois, sur le plan de la position des aéroports, notre interlocuteur est d’avis que le site de Yoff est le meilleur pour abriter un aéroport. «Yoff, c’est le site idéal pour un aéroport car toutes les procédures des avions se font en mer. Actuellement, pour les procédures d’atterrissage, les avions les entament en mer avant de terminer la phase sur la terre ferme. C’est l’avantage de l’aéroport Léopold Sédar Senghor», analyse le spécialiste en aéronautique. Contrairement à l’aéroport Léopold Sédar Senghor, l’Aibd est situé à l’intérieur des terres et toutes les manœuvres s’y feront avec les risques que cela peut comporter.
Actuellement on parle beaucoup d’occupation de l’emprise de l’aéroport Léopold Sédar Senghor de Dakar où le mur de clôture a été déplacé de plusieurs mètres pour céder la place à un lotissement immobilier. D’ailleurs, ces maisons sont en train d’être détruites après le constat de l’ancien ministre des Transports aériens, Abdoulaye Diouf Sarr. Avec la spéculation foncière et le fait qu’il est à la mode ces temps-ci d’acheter un terrain vers la zone de l’Aibd, ce nouvel aéroport, dont l’inauguration est initialement prévue en décembre 2015, risque aussi de voir son périmètre de sécurité menacé. Notre interlocuteur se demande si avec cette ruée vers ces terres, on ne va pas avoir de problème de servitude à l’Aibd. «À l’image du mur de l’aéroport qui a été déplacé, le risque est là et il faut que les gens veillent à cela à l’Aibd», alerte le spécialiste en aéronautique.
Il se demande aussi si la piste de l’Aibd est bien placée. Sur ce, il pense que c’est une étude météorologique qui peut déterminer la qualité de la piste. «Il y a aussi le problème des positions. Est-ce que l’Aibd a plus de positions que Dakar ? C’est-à-dire le parking de stationnement des avions. Combien d’avions peut-on garer en même temps sur le parking de l’Aibd. Actuellement, à Léopold Sédar Senghor, on est à 32 positions. On a beaucoup investi à Aibd et il faut qu’au-delà de la modernité l’aéroport soit plus fonctionnel que Lss», indique le spécialiste de l’aéronautique qui exige, par ailleurs, l’audit du secteur de l’aéronautique sur le plan technique et managérial.
PARKING AVIONS :L’Aibd a une cinquantaine de positions pour les avions Notre interlocuteur s’interrogeait sur le nombre de positions de l’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd) craignant que le nombre ne soit inférieur à celui de Léopold Sédar Senghor. Cependant, il peut se rassurer car l’Aibd a une cinquantaine de positions selon la Direction de la structure. Sur le positionnement de la piste d’atterrissage aussi, la Direction de l’Aibd affirme que scientifiquement cette piste a été très bien positionnée et même en cas de problème, il est prévu des alternatives au plan technique selon les règles en vigueur dans le secteur.
En outre, allant dans le sens de l’expert, des sources proches de la direction indiquent «qu’en réalité, on ne peut pas tenir techniquement les deux aéroports». Même du point de vue économique, cela ne serait pas rentable.

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