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Pourquoi le pouvoir a-t-il peur de Sonko? Par Bosse Ndoye

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En prenant soin d’écarter malicieusement mais précautionneusement les embûches qu’ils croyaient susceptibles de rendre le chemin menant à leur maintien au pouvoir long et tortueux – Khalifa Sall emprisonné, Karim Wade éloigné du territoire, grosses pointures de l’opposition phagocytées, filtre de candidatures installé par le parrainage -, le président Macky Sall et son équipe pensaient pouvoir dormir tranquillement en attendant les échéances électorales de 2019 pour être reconduits au pouvoir les doigts dans le nez. Sans doute était-ce sans compter avec un obstacle de taille, Ousmane Sonko, qui allait surgir de nulle part pour troubler leur sommeil en se dressant sur leur chemin.

En effet, la montée en flèche du leader de Pastef et l’engouement grandissant qu’il a suscité et qu’il continue de susciter chez plusieurs de ses compatriotes tant au niveau national qu’international ont fini de semer doutes, confusions et panique au sein de l’APR. Si bien que les autres partis de l’opposition, même les plus anciens, sont relégués au second plan.

Dès lors tous les moyens semblent bons du côté du pouvoir et de ses affidés pour « abattre » Sonko. Des critiques acerbes de son livre aux attaques ad hominem dont il fait souvent l’objet, en passant par son affiliation supposée à Daesh, sans oublier la question de sa barbe, celle du voile de ses femmes et de l’origine prétendue suspecte du financement de son parti…tous les arguments, les uns parfois plus farfelus que les autres, ont été brandis. L’objectif étant bien sûr de semer le doute et /ou de susciter des suspicions dans l’esprit des membres ou des potentiels adhérents au parti de l’ancien inspecteur des impôts tant il fait peur  au régime en place.

Toutefois ce qui a le plus marqué l’actualité ces dernier jours, c’est une vidéo où ce dernier a tenu des propos outranciers à l’endroit des différents présidents qui se sont succédé à la tête du pays depuis 2000.

Mais quelque condamnables que puissent être les mots proférés, les contre-feux virulents auxquels ils ont donné naissance ne doivent pas pour autant occulter les questions essentielles, à savoir : des propositions intéressantes à faire au peuple pour les prochaines élections présidentielles et un bon bilan à défendre.

Sur le premier plan, Sonko a eu le courage de décliner sa vision politique dans son livre Solutions, que chacun peut lire et juger par lui-même. Quant au bilan à défendre, sa virginité politique et son passage non entaché d’irrégularités connues jusque-là à la Direction générale des impôts et domaine semblent plaider en sa faveur.

Qu’est-ce qui est proposé pendant ce temps par le pouvoir en place ? Pas grand-chose! Peut-être sa boutique de promesses a-t-elle fait banqueroute quoiqu’il reste encore quelque temps avant la tenue des prochaines élections. Mais le magistère en cours a été marqué par un si grand nombre de dossiers scandaleux – dont il serait bien de rappeler quelques-uns pour rafraîchir la mémoire de ceux qui sont enclins à l’amnésie -, que l’équipe gouvernementale ne semble plus être en odeur de sainteté auprès de nombre de nos compatriotes. Des rapports de l’IGE accablant quelques-uns de ses membres sont rangés aux oubliettes, des milliards ont été banalement perdus dans l’affaire Bictogo, d’autres se sont volatilisés comme par coup de magie dans l’affaire Prodac. Sans oublier l’affaire Frank Timis, la justice à deux vitesses décriée par la population, le manque d’eau et d’électricité, les sommes faramineuses dépensées dans la confection de cartes biométriques et la signature de contrats pétroliers qui désavantagent le pays. Loin d’être exhaustive, cette liste constitue autant d’affaires scandaleuses ayant entaché la gouvernance saine et transparente qui avait été promise aux Sénégalais.

Par conséquent les poursuites judiciaires pouvant en découler en cas d’alternance font que le régime en place va se cramponner au pouvoir et fera tout être reconduit au premier tour lors des prochaines élections présidentielles, dût-il employer des moyens non conventionnels. D’autant que tous les crimes financiers seront punis,  a dit Sonko, s’il était élu.

Le soutien récemment apporté par Me Wade à ce dernier, fût il formel et symbolique, ne fera qu’attiser les peurs du côté du pouvoir.

Mais quoiqu’il advienne le dernier choix incombe au peuple. Du moins le croit-on. Mais le peuple a été si souvent trompé qu’il ne semble plus connaître de quel bord se trouvent ses intérêts. Car il n’élit pas souvent ses dirigeants d’après leur programme et leur probité, mais selon des intérêts véniels et fugaces qu’il peut tirer d’eux.

 

Bosse Ndoye

[email protected]

3 Commentaires

  1. Sonko est synonyme de « samba-talli » alias « bulldozer », en route vers la présidence de la République… Il écrabouille irrésistiblement tous ceux qui se dressent et tout obstacle sur son chemin!!!
    NAGNKO DEFFAL HAIES D’ HONNEUR, té NIAANALKO YALNAKO YALLA DIAPALÉ

  2. Pourquoi tout ce pessimism mon cher. Le forcing auquel vous faites allusion est possible que quand plus de 45% sont avec le pouvoir.
    Avec les statistiques que nous connaissons tous, non seulement l’armée ne participera pas car ils savent que we serait suicidale.

  3. Voila un esprit malpensant encore .Ce monde ou nous vivons a ses raisons que des populistes comme sonko ignorent .Leur arrivee au pouvoir ne creera que desolation violence amertume et regret
    Il y’a des exemples comme le venezuela l’egypte de Morsi et Ahmedine najar d’iran.
    Avec lui au pouvoir ces solutions ne seront que des equations non solubles .

Les commentaires sont fermés.

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