Allant de déception en déception sentimentale, ces messieurs tout comme ces dames en arrivent à se demander ce qui cloche chez eux au point de passer à côté à chaque fois du grand amour. Pourtant, ces candidats au mariage sont sains d’esprit, normalement constitués, avec un bon job et une solidité financière conséquente. Mais toujours est-il que ces célibataires endurcis ont énormément de mal à trouver chaussure à leur pied. Quelles sont les raisons pour lesquelles les flèches de Cupidon ne produisent plus aucun effet sur ces gens là ? Votre Magazine PiccMi.Com est allé à la rencontre des victimes de cette curieuse maladie d’amour. Témoignage à cœur ouvert.
Curieusement, mademoiselle Ndiaye est une jolie jeune femme, de teint noir, au charme certain. Elle ne passe pas inaperçue avec son mètre quatre-vingts. Alors où se situe le problème ? « Les hommes ne sont pas sérieux. Je suis stable financièrement. Je ne leur demande que leur cœur et leur fidélité. Et puisqu’ils sont incapables de me le donner, je leur tourne le dos. Je suis une fois tombée sur un quadragénaire qui m’a dit et juré qu’il n’aimait que moi. Mais quelle ne fût ma surprise de constater quelques mois plus tard qu’il était marié à deux femmes. Il avait prétendu qu’il était veuf et n’était pas prêt à se remarier mais que mon entrée dans sa vie avait changé la donne ! Que dois-je donc penser de tous ces mensonges soigneusement dissimulés ? Jamais plus je ne tomberai dans ce genre de piège », conclut-elle d’une voix tremblante.
Et pourtant A. Ndiaye est loin d’être un cas isolé. Massamba Mbaye, menuisier métallique de son état, officiant à la Médina traverse la même crise sentimentale en ce moment. A vingt-cinq ans révolus, ce beau jeune homme s’est amouraché d’une fille castée dont ses parents à lui ne veulent pas comme bru. Il affiche son désespoir en nous avouant qu’il a tout d’abord envisagé d’épouser sa dulcinée en cachette. Il s’est ravisé par la suite devant l’insistance de ses meilleurs amis qui l’ont incité à laisser tomber ce projet et à s’incliner devant la volonté de ses géniteurs de le voir se caser avec sa cousine Soda Diagne, vingt-deux ans, étudiante en Economie. Mais le hic c’est que Massamba n’a d’yeux que pour sa castée que l’avenir semble lui refuser.
Tamsir Sow, informaticien de son état, quant à lui, a tout bonnement décidé de tirer un trait sur l’amour. Les raisons de ce revirement, pour qui n’est pas au courant des détails de son infortune, sont à chercher du côté de la relation désastreuse qu’il a entretenue pendant un certain temps avec une de ses correspondantes qui réside à l’étranger.
Celle-ci, venue en vacances au Sénégal l’année dernière, est venue le trouver chez lui à Fann où il vit avec sa famille. A la surprise générale, la petite amie de Tamsir s’est entichée du meilleur ami de celui-ci. Au final, en trois mois de sortie, les deux « traitres » se sont mariés au plus grand désarroi de Tamsir qui a voulu mettre fin à sa vie en apprenant la trahison à laquelle ces deux là l’avaient confronté. N’eut été sa famille et ses amis de longue date qui l’ont soutenu durant cette douloureuse épreuve, Tamsir avoue dans un souffle qu’il ne s’en serait pas sorti.
D’un autre côté, ce jeune cadre supérieur en banque-assurances déclare qu’il prendra son temps pour chercher et trouver la femme de sa vie. Selon lui, les filles sont loin d’être sérieuses. Elles passent leur temps à agrandir leur tableau de chasse et à vouloir soutirer de l’argent à des crédules qui pensent que l’Amour existe encore. Son collègue confirme ses propos en jetant la pierre à toutes celles qui font semblant de faire croire à leurs prétendants qu’ils sont les « seuls et uniques perles rares » de leur vie alors qu’il n’en est rien.
Au vu et au su de toutes ces considérations purement matérielles qu’ont certaines dames par rapport à l’engagement qui les lient à des partenaires désireux de trouver chaussure à leur pied, on est tenté de se demander dans quel type de société vit-on. En même temps, cette « crise sentimentale » est mondiale. Aucune couche sociale n’est épargnée par ce phénomène. Les gens ne croient plus pouvoir trouver de relation amoureuse stable au point où en est la société qui se désintègre curieusement de jour en jour. Les valeurs sociales qui constituaient jadis le pilier de toute bonne société ne sont plus de mise.
Des amours mythiques telles que celles qu’ont vécues Roméo et Juliette, Tristan et Yseult, Guenièvre et Lancelot, entre autres couples fort occupés à échanger des serments solennels d’amour, d’engagement et de fidélité, sont désormais reléguées dans les annales des histoires romantiques. Il faut croire qu’on vit dans une société robotisée où tout noble sentiment, l’amour y compris, est désormais exclu…jusqu’à preuve du contraire.
L’amour serait-il mort et Cupidon se serait-il exilé ? Mais pour aller où ?