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Pourquoi les Sénégalais n’accordent-ils pas de l’importance à la Oumrah ? (Par Cheikh Oumar Tall)

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La Oumrah 2022 est comme une bataille. A cause du Covid-19, les conditions d’organisation du petit et du grand pèlerinage sont si contraignantes, qu’il faut avoir la bravoure d’un soldat et être au rythme des nouvelles technologies de l’information et de la communication, pour effectuer ses rites. Nous vous proposons une analyse des dures conditions de la Oumrah, dans ce contexte de Covid-19, pour préparer les futurs pèlerins sénégalais. Nous saisissons ce prétexte pour examiner en même temps, les deux raisons qui font que les Sénégalais n’effectuent pas la Oumrah. Il s’agit essentiellement de la cherté du package et des nombreux évènements confrériques. Finalement, les talibés de ces différentes confréries sont préoccupés par le déroulement de ces cérémonies con­frériques qui jalonnent toute l’année, alors que la Oumrah doit se tenir le long de l’année.
Le Sénégal est un pays particulier. Si particulier que les confréries sont un réel écran aux obligations et recommandations religieuses comme la Oumrah. Cette recommandation est difficile à accomplir, à cause de la cherté du package. En d’autres termes, le fait que les Sénégalais n’effectuent pas la Oumrah est essentiellement causé par deux grands facteurs. Premièrement, la cherté du prix que fixent les convo­yeurs privés. Deuxièmement, la multiplicité des évènements religieux confrériques qui se déroulent régulièrement et continuellement au Sénégal.
La cherté du package fixé par les convoyeurs sénégalais, est un frein qui limite les fidèles : 2 millions 500 mille F Cfa, c’est trop. C’est tout le contraire des pèlerins tchadiens qui disent avoir payé, comme package, un million 500 mille F Cfa à partir du Tchad. Ce qui est raisonnable, compte tenu du court séjour de la Oumrah, allant de 10 jours à deux semaines au maximum. A cause de cette cherté, certains pèlerins préfèrent ajouter un montant complémentaire pour effectuer le Hadj qui se profile à l’horizon.
Les pèlerins qui viennent des pays africains, surtout frontaliers du Sénégal, comme la Gambie, la Guinée-Conakry, le Mali, la Côte d’Ivoire, etc., ont payé beaucoup moins cher que ceux qui viennent du Sénégal. J’ai vu pas mal de pèlerins de ces pays frontaliers du Sénégal, qui disent n’avoir pas atteint 2 millions de F Cfa pour venir à la Mecque. Par contre, les pèlerins africains vivant en Europe, comme l’Italie, la France, la Grande Bretagne, la Belgique, l’Espagne, etc., ont pratiquement tous payé 1500 euros, y compris leur séjour à l’hôtel et le billet d’avion. Ce qui prouve une fois de plus que le package que certains convoyeurs sénégalais appliquent, est extrêmement élevé par rapport à ce que paient les pèlerins du reste du monde. Au Sénégal, le package varie entre 2 millions 300, 2 millions 500 et plus, pour un court séjour d’une dizaine de jours, dont 4 à Médine et 5 à la Mecque.
Certes, le pèlerinage est obligatoire une seule fois dans la vie du musulman qui en a les moyens, et il ne se fait qu’une fois par an. Mais tout fidèle qui le désire, peut multiplier le Hadj autant de fois qu’il le veut, car Dieu seul sait le pèlerinage qui est exaucé. C’est pourquoi il est recommandé de multiplier le nombre de fois qu’on l’effectue, au même titre que les prières et jeûnes surérogatoires.
La Oumrah, par contre, n’a pas de date spécifique. On peut la célébrer à tout moment de l’année. A ce titre, les guides religieux du Sénégal ont leur part de responsabilité dans le peu d’intérêt que les Séné­galais lui accordent. Ils de­vraient dire aux fidèles que la Oumrah est aussi importante que les évènements confrériques (Gamou, Ziar, etc.). C’est une Sounnah qu’il faut perpétuer avec assiduité, surtout qu’il y a un hadith du prophète (Psl) qui dit que : «Le musulman ne doit se déplacer que pour aller se recueillir devant les mosquées de la Mec­que, de Médine et d’Al Aqsa.»
Concernant les évènements confrériques, leur multiplicité, régularité et périodicité éclipsent l’importance de la Oumrah. En effet, de la même manière qu’on donne de l’importance aux Magal, Gamou et Ziar, on devrait le faire pour la Oumrah, d’autant plus que Dieu l’a mentionné dans le coran comme un culte fondamental. Voir Sourate 2, verset 195. Dieu dit : «Faites le pèlerinage et la Oumrah.» A cela, s’ajoute un hadith où le prophète dit : «Celui qui effectue la Oumrah durant le ramadan, est semblable à celui qui s’est acquitté du pèlerinage en ma compagnie.»
Hélas, au Sénégal, on passe tout notre temps à célébrer des évènements confrériques et à vénérer des hommes de Dieu, qui ne sont plus de ce monde. Or, ces saints hommes que l’on honore, ont déjà accompli leur mission et ils seront interrogés, de même que toute autre génération sera interrogée, conformément à ce qu’a dit Dieu dans la sourate 2, verset 134 : «Voilà une génération bien révolue. A elle, ce qu’elle a acquis, et à vous, ce que vous avez acquis. On ne vous demandera pas compte de ce qu’ils faisaient.»
Il est temps que les Sénégalais reviennent à la raison. Ils prennent à la légère la Oumrah, pensant que seul le pèlerinage suffit. Et pourtant, de très jeunes musulmans, souvent âgés entre 20 et 30 ans, viennent du monde entier, surtout d’Europe, d’Asie et d’Afrique noire, pour célébrer la Oumrah, car ils connaissent son importance. C’est tout le contraire des Sénégalais, qui pensent que le grand pèlerinage les exempte de la Oumrah. Les rares Sénégalais qui l’effectuent, attendent les 10 derniers jours du ramadan parce qu’ils calculent les bienfaits de la nuit de la destinée (Laylatoul Qadr).

Oumrah 2022 et Covid-19
Abordant l’organisation du pèlerinage, nous voudrions alerter les Sénégalais, désireux de l’effectuer, du changement radical qui les attend à la Mecque comme à Médine. En effet, un nouveau système est mis en place avec des mesures restrictives. Partout, il est exigé une patte blanche, c’est une autorisation, c’est-à-dire un laisser-passer qui est dans le téléphone, connecté Internet, et qui atteste que le pèlerin est vacciné et qu’il a bien fait le test anti-Covid. C’est ce qu’on appelle en Arabie Saoudite, Tawakkalna et E.tamarna. Dans les grandes surfaces, pharmacies, restaurants, etc., un laisser-passer est exigé. Tout est informatisé maintenant. Autour des sites religieux, la Kaaba à la Mecque, le Mausolée du prophète Mouhamed (Psl) à Médine, c’est plus rigoureux. A chaque deux mètres, il y a un contrôle qui se fait par le service de sécurité. Les barrières et restrictions sont nombreuses et contraignantes.
Avec l’avènement du Covid, on n’accède plus à la Kaaba ou bien à l’intérieur de la Mos­quée du prophète Mouhamed (Psl), là où il repose et qu’on appelle le rawdou djannatou ou le jardin du paradis, comme on le faisait librement dans le passé. Maintenant, pour y accéder, il faut montrer patte blanche, le fameux E.tamarna connecté à Internet que le pèlerin doit montrer au service de sécurité posté à l’entrée. C’est une programmation, une planification à l’avance, que le pèlerin doit faire pour accéder à la Kaaba et faire son Tawaaf, et pour accéder à l’intérieur de la Mosquée, dans le jardin du paradis, pour se recueillir devant le prophète (Psl). Les autorités saoudiennes disent que c’est ce système qui sera maintenu et reconduit, lors du Hadj de 2022. Malgré la forte affluence, il n’y aura plus de télescopage ou d’embouteillage de personnes. Ce qui prouve donc qu’on ne peut plus accéder à la Kaaba et ses alentours, comme on le faisait auparavant.
Les futurs pèlerins sénégalais sont donc avertis. Ceux qui vont effectuer le Hadj 2022 devront être formés, informés et encadrés dès maintenant, à Dakar. Surtout les illettrés qui ne sont pas au rythme des nouvelles technologies de l’information et de la communication (Ntic), sinon ils ne pourront pas effectuer tous leurs cultes. Si ce n’était que la cherté du package, on pourrait le supporter. Mais avec le Covid, l’entrée en force des Ntic a créé une rupture radicale avec l’ancien système d’organisation du Hadj, ce qui sera durement ressenti par les analphabètes du numérique. Ainsi, les convoyeurs sénégalais ont la lourde tâche de préparer les futurs pèlerins, de les informer, les initier à la manipulation de ces applications et les encadrer à un Hadj de plus en plus informatisé et difficile à effectuer. C’est parce que le coronavirus a tout chamboulé.
Cheikh Oumar TALL – Directeur de publication du mensuel «Al yawmou-le Jour»

1 COMMENTAIRE

  1. Une météorite était tombée au coeur d’un petit village d’Arabie il y a des siècle avant l’avènement de l’islam! Pour les habitants de l’époque, une pierre de vingt klos tombée du ciel en pleine nuit, toute chaude, ne pouvait être qu’un signe de Dieu du ciel et de le terre, d’où une adoration autour de cette pierre pendant des siècles ! A l’arrivée du monothéisme prôné par les Koreïchs grâce à la Thora et le nouveau testament en Arabe, cette météorite ne pouvait être mise aux rebuts et on continua à l’adorer. Question : Depuis quand les Arabe emploient-ils le mot « Allah » ? Si le prénom de Muhammad(PSA) est Adallah, on peut en déduire que le terme Allah existait déjà en Arabie ! La Oumra est un petit pèlerinage pour ceux qui n’auraient pas le temps ou les moyens de faire le grand pélerinage.

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