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Poutine remporte la présidentielle dès le 1er tour

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Le premier ministre et homme fort de la Russie, Vladimir Poutine, remporterait au premier tour la présidentielle de dimanche avec 61,8 % des voix après dépouillement de 14,5 % des bureaux de vote, a annoncé la commission électorale russe. « Cette victoire au premier tour était évidente », a déclaré le chef de campagne de M. Poutine, Sergueï Govoroukhine. « Il n’y aura pas de deuxième tour », a-t-il ajouté, cité par Interfax.
Président de 2000 à 2008 (deux mandats de quatre ans), puis chef du gouvernement faute d’avoir pu enchaîner un troisième mandat consécutif interdit par la Constitution, M. Poutine, resté l’homme fort du pays malgré la baisse nette de sa popularité, va donc entamer un nouveau mandat, cette fois porté à 6 ans.

UN SCRUTIN « DE VOLEURS »

Le communiste Guennadi Ziouganov arrive en deuxième position avec 17,82 % des voix. Il a aussitôt dénoncé un scrutin « de voleurs, absolument malhonnête ». L’opposant libéral Vladimir Rijkov a quant à lui jugé le vote illégitime : « Pas un paramètre ne permet de considérer cette élection comme légitime », a estimé celui qui demeure l’un des leaders des manifestations d’opposition de ces derniers mois.

En troisième position, le populiste Vladimir Jirinovski (8 %) devance le milliardaire Mikhaïl Prokhorov (7,5 %) et le centriste proche du Kremlin Sergueï Mironov (3,67 %). Ces chiffres ont été diffusés dès 21 heures locales (18 heures à Paris) à la fermeture des derniers bureaux de vote à Kaliningrad, enclave russe entre la Pologne et les pays baltes.

IMPORTANT DÉPLOIEMENT POLICIER

L’ex-agent du KGB pourrait faire une apparition lors d’un grand meeting dimanche soir Place du Manège, à côté du Kremlin, où ses partisans sont attendus pour fêter sa victoire. Selon la police, plus de 100 000 manifestants pro-Poutine se sont rassemblés dans la capitale en début de soirée. Une scène avec des écrans géants et des hauts parleurs dignes d’un concert de rock ont été montés dans la journée sur cette place qui jouxte la Place Rouge.

De très importantes forces de police ont été mobilisées dans le centre de la capitale dimanche soir pour dissuader toute velléité de contestation, donnant par endroit à la ville des allures de camp retranché. Quelque 36 500 hommes, dont des soldats des forces armées du ministère de l’intérieur, ont été mobilisés dans la ville. Des dizaines de camions des forces de l’ordre étaient visibles dans le centre.

La raison de cette mobilisation est « d’assurer pleinement le maintien de l’ordre et la sécurité des citoyens », a souligné un porte-parole de la police de Moscou. Aucun groupe d’opposition n’a appelé officiellement à manifester dimanche soir. L’opposition a appelé à un grand rassemblement Place Pouchkine, dans le centre-ville lundi soir, qui devrait faire de cette journée une étape cruciale pour l’avenir du mouvement de contestation.

MUTLIPLES FRAUDE RELEVÉES

Des partis d’opposition et une ONG russe dénoncent les fraudes dans de nombreux bureaux à travers le pays. Le site control2012.ru, mis en place pour comptabiliser les infractions constatées par la Ligue des électeurs, le parti démocrate Iabloko et les partisans du candidat milliardaire Mikhaïl Prokhorov, avait comptabilisé vers 17 h 30, heure de Paris, plus de 4500 cas de violation de la législation électorale.

Ce site recensait notamment 327 cas de « transport massif d’électeurs » pour qu’ils votent en groupe (soit un soupçon de vote répété dans différents bureaux grâce à des autorisations frauduleuses) et 103 cas de bourrage d’urnes. Des milliers de jeunes ont en effet été conduits à Moscou depuis d’autres régions à bord d’une centaine de bus, a constaté un journaliste de l’AFP.

« LE MANÈGE »

Ces personnes n’ont pas voulu dire qui avait organisé leur déplacement, mais ont confié être venues spécialement pour voter pour Vladimir Poutine. La loi électorale permet à une personne de voter dans un autre bureau que le sien, une règle qui, selon l’opposition, facilite les fraudes.

Le parti communiste dénonce lui aussi toute une série de fraudes, comme celle commise selon ses observateurs dans un bureau de vote de la région de Kirov, où une liasse de bulletins a été jetée dans l’urne. Dans la région d’Orenbourg, tout un groupe de minibus, transportant les électeurs de bureaux en bureaux pour voter plusieurs fois – une pratique appelée « le manège » – a été arrêté, indique le parti communiste sur son site. Le site des observateurs de Saint-Pétersbourg (www.spbelect.org) recense notamment une personne décédée dans la liste des électeurs du bureau 1718.

L’ONG Golos, qui réalise une carte des fraudes interactive en ligne (www.kartanarusheniy.ru) en coopération avec l’édition russe du magazine américain Forbes, recensait de son côté vers 12h30 heure de Moscou (10h30 à Paris) plusieurs centaines de violations. A la mi-journée, plus de 2 000 messages de personnes dénonçant des violations avaient été déjà publiés sur le site de l’ONG, qui avertit toutefois que la véracité des informations n’est pas vérifiée.

CAMÉRAS DE SURVEILLANCE

Malgré cette victoire annoncée, l’homme fort de la Russie fait face à une vague inédite de contestation depuis les élections législatives de décembre, entachées par des fraudes massives selon l’opposition. Pour répondre à cette défiance, Poutine a fait installer quelque 180 000 web-caméras de surveillance dans 90 000 bureaux de vote (sur une totalité de 95 000) afin d’éviter les fraudes électorales.

Une idée accueillie avec scepticisme par la mission d’observation électorale de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) en Russie, les web-caméras ne pouvant pas filmer le processus de comptage des bulletins de vote. De premières fraudes ont d’ailleurs déjà été constatées dimanche à Vladivostok, selon le Parti communiste local.

Vladimir Poutine, premier ministre depuis 2008, avait quitté le Kremlin cette année-là faute de pouvoir effectuer plus de deux mandats consécutifs, conformément à la Constitution. Il avait propulsé son subordonné Dmitri Medvedev à la présidence et ce dernier s’est effacé en septembre pour laisser son mentor y revenir en 2012. Une réforme constitutionnelle a porté le mandat de quatre à six ans, si bien que M. Poutine aurait le droit de se représenter en 2018 et pourrait se maintenir au pouvoir jusqu’en 2024.

lemonde.fr

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