C’est un désintéressement total des populations qui a été constaté hier à l’occasion du vote pour élire les 150 députés dans les 45 départements qui couvrent le Sénégal. Ce manque d’engouement électoral, signifierait que les Sénégalais savent plus sanctionner un régime qu’élire un député.
C’est la conviction du Professeur Babacar Guèye, coordonnateur d’une plate forme qui regroupe plusieurs organisations non gouvernementales (Ong) impliquées dans l‘observation des scrutins législatifs qui ont enregistré un faible taux de participation sur l’ensemble du territoire national.
Pas de queue ni de file dans les différents bureaux de vote du département de Guédiawaye, Thiaroye ou Keur Massar contrairement à l’élection présidentielle notamment au deuxième tour. En attendant les résultats définitifs, pas besoin de douter du faible taux de participation des électeurs pour le scrutin législatif d’hier. Le professeur Babacar Guèye qui coordonne l’observation électorale d’une coalition de plus de 500 organisations de la société civile, lesquelles ont déployées des milliers d’observateurs sur le terrain, partage ce constat.
Ainsi, si les élections se sont déroulées sans incident majeur, il faut noter d’emblée le manque de motivation de l’électorat qui s’est raréfié au fil de la journée au point de tendre à battre un nouveau record de faiblesse de la participation électorale.
Ce désintéressement des populations est aux antipodes de la dernière présidentielle qui a été très épouvante pour les nerfs. Et pour cet analyste, les électeurs avaient besoin de souffler. Mais la raison principale réside sur le fait que les Sénégalais savent plus sanctionner qu’élire, a affirmé le coordonateur du Collectif des organisations de la société civile pour les élections(COSCE). L’enjeu de la présidentielle pour les populations est de loin plus important que les législatives a-t-il poursuivi. C’est pourquoi il y a un faible taux de votant. Pourtant, renseigne toujours Babacar Guèye, ce sont les députés qui doivent voter des lois et contrôler l’action gouvernementale et devraient en conséquence susciter une grande mobilisation de l’électorat.
En attendant de revenir plus en détail sur ces législatives, le professeur Babacar Guèye a rappelé qu’outre les organisations de base qui constituent le collectif et qui sont l’Ajed, Endagraf, le Forum Civil, la Ligue Civique, l’ONDH, l’Ong3D, le RADI, la RAHO, le Réseau Siggil Jigeen et la Radio Oxyjeunes, la plateforme des organisations civiles regroupe plusieurs autres entités dont le clergé catholique, l’Association des handicapés moteurs et l’Acapes. Au total ce sont 4995 observateurs qui ont été déployés par cette coalition dans tout le Sénégal.
Un quartier général a été installé à l’hôtel Radisson où trois chambres techniques ont été retenues pour remonter et recueillir les informations par Sms avant de faire le point sur le déroulement du système électoral. Ce dispositif d’alerte a été appuyé par les organisations américaines dont le NDI et Oneworld qui, à l’instar de la présidentielle, permettent de mettre en place un système de remontée des résultats rapide et efficace.
sudonline.sn