Le professeur Bakary Sambe a indiqué, mardi à Dakar, que la crise malienne est »la résultante de la faiblesse de son Etat », déplorant la porosité des frontières et la trans-nationalité des acteurs.
‘’Cette crise est la résultante de la faiblesse politique de l’Etat malien et des Etats africains en général’’, a déclaré le Professeur Sambe, enseignant-chercheur à UFR civilisation, religion, arts et communication à l’université Gaston Berger de Saint-Louis,
Il a axé sa communication sur ‘’la crise au Mali et ses répercussions dans la région du Sahel », lors du panel intitulé : ‘’Géopolitique, menace islamiste sur le Sahel : impact des médias’’.
Cette rencontre entre dans le cadre de la quatrième édition du colloque international de deux jours sur ‘’ Enracinement et ouverture plaidoyer pour le dialogue interreligieux’’, organisée sur la Fondation Konrad Adenauer.
Bakary Sambe considère qu’’’il y a des contradictions d’une démocratie en gestation mais cette crise dure et a la particularité d’avoir des répercussions sur la sécurité humaine dans le Sahel, au regard de la porosité des frontières et la transnationalité des acteurs’’.
‘’La multiplicité des acteurs impliqués rend difficile la résolution de ce conflit. La problématique reste la viabilité des Etats africains. Le 17 janvier, l’Etat central du Mali a très vite été anéanti’’, a-t-il déploré.
‘’D’ailleurs ces derniers éléments semblent en faveur d’une propagation du phénomène jihadiste dans le Sahel qui n’est pas totalement à l’abri d’une propagation idéologique’’, a-t-il ajouté.
L’enseignant-chercheur est d’avis que ‘’les errements diplomatiques dans la sous-région ajoutés aux dysfonctionnements des certains services de renseignements et l’installation d’infrastructures jihadistes étrangers dans le Nord du Mali montre que les pays du Sahel n’ont qu’une emprise très limité sur la chose’’.
Assurant la modération du débat, Abderrahmane Ngaïdé , a rappelé que ‘’la réalité de la chose c’est qui c’est l’Algérie qui est en train de perturber et les gens n’osent pas en parler ».
Il a ajouté : »C’est pourquoi il y a une concurrence entre la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) et l’Union africaine (UA). L’ONU est encore venu renforcer davantage cette division’’.
‘’Si l’Algérie s’oppose aujourd’hui à une intervention au Mali c’est qu’il y a problème, parce qu’elle ne peut pas lutter contre ses citoyens qui sont de l’autre côté de la zone. Il y a ces éléments qui sont extrêmement importants dans la crise et ne sont généralement pas pris en considération’’, a-t-il renseigné.
Le Nord du Mali est occupé depuis avril par une rébellion indépendantiste associée à des islamistes armés. Le pays vit depuis une crise politique aigüe, qui a notamment débouché sur un coup d’Etat ayant mis fin au pouvoir de l’ancien chef de l’Etat, Amadou Toumani Touré.