Entre les deux tours de la présidentielle de 2012,le candidat Macky Sall avait sciemment,sans contrainte, ni pression pris l’engagement de réduire par commodité démocratique,son mandat de 7 à 5 ans une fois élu.
Devenu Président,il a,au cours de sa première adresse à la nation du 3 Avril 2012, ré-exprimé cet engagement.En voyage à Paris le 18 avril de la même année, à sa sortie d’audience avec le Président Sarkozy,le chef de l’État avait sur les perrons de l’Elysée réaffirmé sa ferme volonté de mettre en oeuvre cet engagement.Acte que tous les compatriotes et partenaires du Sénégal avaient à l’époque apprécié et salué.
Cependant depuis cette date du 18,aucun acte allant dans le sens de respecter cet engagement n’a été posé.Malgré les velléités de « wax waxeet » qui lui sont prêtées et justifiées notamment par les propos de ses plus proches collaborateurs tel que le ministre de l’intérieur, le président Sall a plus ou moins lors de sa dernière adresse à la nation,réaffirmé cet engagement mais « après avis du Conseil Constitutionnel ».Ce qui nous laisse perplexe et nous fait davantage douter.
Ce qui nous intrigue le plus aujourd’hui,nous surprend et nous déçoit,ce sont les dernières déclarations de son conseiller aux affaires juridiques,le Pr Ismaela Madior Fall.
Invité ce Dimanche sur la Rfm ,le professeur Ismaela Madior Fall a déclaré que « les avis rendus par le Conseil constitutionnel lient le Président de la République. Il ne peut pas se soustraire à son avis. Il est donc obligé de suivre l’instruction du Conseil, quel qu’il soit ». En termes clairs,le Pr Fall ,seul au monde et désavoué par ses collègues constitutionnalistes,veut nous faire croire que le Président Sall est obligé de suivre l’avis du conseil constitutionnel.Et sur ce,il prétend donc que la réduction du mandat ne saurait se faire si le conseil constitutionnel émet un avis défavorable.Par conséquent le Président Sall fera donc 7ans.Ce qui est totalement faux.
En effet tous les grands constitutionnalistes sérieux de ce pays et équidistants des partis politiques tels que les Pr Babacar Gueye, Pape Demba Sy ou encore les Pr Abdoulaye Dieye et Ababacar Gueye etc…sont unanimes que le président Sall n’a même pas besoin de requérir l’avis du Conseil Constitutionnel.Et mieux même si tel était le cas,l’avis émis ne peut lier le Président pour la bonne et simple raison qu’il est ici question d’avis consultatif et non d’avis conforme.Et ceci mêmes les profanes du droit le savent.Donc l’intervention du Pr Fall s’apparente beaucoup plus à un ballon de sonde,ou préparation de l’opinion à un « Wax waxeet » à venir qu’autre chose.
Le Pr Ismaela Madior Fall est coutumier des manipulations.On se souvient encore de sa théorie sur Sud Fm le 23 Juin 2015 selon laquelle le nombre de 10 députés qui était requis pour la constitution d’un groupe parlementaire avant la loi scélérate portant ce nombre à 15, s’expliquait par le fait qu’en 2007 l’opposition avait boycotté les législatives.Cette dernière étant numériquement faible,il fallait ramener ce nombre à 10.Ce qui était totalement faux ;le nombre de 10 requis date de 2002 comme l’atteste la loi du 15 mai 2002 en son article 20: « les députés peuvent s’organiser en groupes, par affinités politiques : aucun groupe ne peut comprendre moins de dix membres, non compris les députés apparentés, dans les conditions prévues à l’alinéa 2 de l’article 23 » …et tant d’autres exemples de manipulations du Pr Fall.
Au Président Macky Sall,nous lui demandons de faire attention aux dangereux conseils du Pr Ismaela Madior Fall. Cette question de la réduction du mandat dépasse le cadre de la légalité.C’est une question d’honneur et de dignité.Et de ce point de vue, il y va de sa crédibilité et de son image.Certes nous ne partageons pas les mêmes convictions politiques,pour autant nous ne lui souhaitons pas une sortie peu honorable.
Monsieur le Président,respectez votre engagement.Si le peuple,une fois de plus vous accorde sa confiance,tant mieux pour vous.Au cas contraire,le Sénégal continuera d’exister et l’œuvre de construction nationale se poursuivra.
Monsieur le Président,le Pr Ismaela Madior Fall risque de vous entrainer dans un gouffre qui à coup sûr plongera notre pays dans une instabilité si vous donnez suite favorable à ses conseils qui sont tout sauf juridiques que nous qualifierons d’ailleurs de politiciens.
Vous avez une chance d’écrire votre nom sur les langues de la postérité en étant le premier président de notre histoire qui par soucis d’amélioration de notre démocratie,va réduire son mandat en cours.
Au Pr Ismaela Madior Fall,nous lui demandons de s’assumer ;c’est à dire se départir de son manteau d’universitaire et faire son entrée en politique afin de sauver le peu de crédibilité qui lui reste.
En attendant,vous êtes une grosse déception cher Pr Ismaela Madior Fall. Mais l’histoire retiendra !
Amadou Sylla DIOP
Jeunesse Rewmi
Je ne sais pas en quoi un « Waxx wakhét » du président serait source d’instabilité ?
Ce serait, de mon point de vue, un pari politique très risqué voire suicidaire mais cela n’est pas de nature à plonger le pays dans le chao. Il est bon de rappeler que le président a été élu pour 7 ans. Son n’engagement par définition n’engage que lui, sa crédibilité et son « honneur » si on veut même si je doute qu’il y ait de l’honneur dans la politique au Sénégal.
Le camp présidentiel doute de sa capacité à se faire réélire en 2017 et c’est ce qui explique cette volte-face annoncée. Néanmoins, je pense qu’il a plus de chance en 2017 qu’en 2019 pour deux raisons principales.
1. Un maintien de l’élection pour 2019 suite à un « waxx wakhét » va plonger le pays dans une campagne électorale de 2 ans qui va polluer l’action du gouvernement et affaiblir son bilan.
2. Le fait de revenir sur sa parole aussi tardivement de la part du président laisserait des traces que même un bon bilan ne pourrait effacer.
Le président a, par conséquent, tout intérêt que l’élection se tienne en 2017 dans les meilleures conditions possibles car toute tentative d’entourloupe pour prendre l’opposition de court serait catastrophique pour lui.
Les politiciens ne semblent pas conscients de la profonde mutation des populations suite aux événements de 2011 et 2012. Il est devenu difficile de mobiliser les sénégalais sur des questions purement politicienne mais ils n’attendent aucun parti pour se mobiliser sur des questions d’intérêt général.
Un bananier qui tombe fait toujours plus de bruit qu’un baobab qui pousse et le Nouveau Type de Sénégalais (NTS) est entrain d’émerger en silence pendant que les politiciens continuent leur manœuvres d’un autre temps. Je ne parle pas du NTS y-en-a-marriste qui vit greffé au système qu’il dit combattre. Il s’agit du NTS qui regarde avec distance le jeu politique et qui sait qu’il est le seul décideur en dernier ressort.
Ce NTS refuse d’être gavé, à longueur d’année, de Music, de lutte et de danse. Il refuse de mener un autre combat que celui pour la nation, refuse d’être l’instrument d’une ambition autre que celle qui sert l’intérêt commun.
L’aveuglement des politiques les empêche de voir le tsunami qui se forme et qui risque emporter tout sur son passage y compris notre pseudo–démocratie qui sert de cache-sexe à un système importé largement périmé.
Que vaut notre démocratie lorsqu’elle ne se fonde ni sur la pluralité des idées et projets ni sur la liberté et la justice ?
La transhumance est devenue la norme et le débat d’idée se fait toujours attendre après plus de 50 années d’indépendance.
Les assises nationales n’ont été qu’un feu de paille. Leurs promoteurs sont devenus sous les dorures de république leurs plus féroces dénonciateurs.
Sur le plan économique, la récente querelle de chiffres, sur les indicateurs macro-économiques, en dit long sur l’incompétence des uns et des autres. On a même vu un ministre, droit dans ses bottes, donné, sur un plateau télé, une définition bien singulière du déficit budgétaire. C’est à se demander si ces hommes politiques sont conscients du spectacle qu’ils offrent.