Le professeur Mame Moussé Diagne sonne l’alerte. Au cours d’une journée de réflexion sur la démocratie, jeudi à l’Université Cheikh Anta Diagne de Dakar (Ucad), le professeur de philosophie a attiré l’attention sur le danger que représente la situation qui règne dans la banlieue de Dakar.
« Qu’est-ce que la démocratie ? » C’est autour de ce thème que le professeur Mame Moussa Diagne, agrégé en philosophie, a axé son intervention lors d’une journée d’échanges organisée jeudi à l’Université de Dakar par le Club des amis de la francophonie. De l’avis de Mame Moussa Diagne, pour avoir une société démocratique, il faut une justice sociale. « Il ne peut y avoir de démocratie là où on ne mange pas à sa faim », dit-il. Aussi a-t-il appelé les autorités politiques à travailler pour l’instauration d’« un modèle démocratique basé sur la justice sociale, le consensus et la paix ».
Mame Moussa Diagne rappelle : « Il y a longtemps, je me demandais s’il peut y avoir de démocratie là où on ne mange pas à sa faim, où on n’a pas la possibilité d’acheter son pain. » Répondant à sa propre question, il ajoute : « La démocratie vise la restauration de la justice. » « Il faut un minimum de justice pour mettre les hommes en situation de s’exprimer démocratiquement », a laissé entendre le professeur Mame Moussé Diagne qui avertit : « La banlieue constitue des bombes qui littéralement nous encerclent et qui vont nous exploser au visage. »
Pourtant, Mame Moussé Diagne est convaincu que la démocratie est l’antidote à la violence. « Le débat démocratique se substitue à la guerre. La guerre des mots remplace la guerre des sabres », dit-il. Avant de poursuivre : « On est d’accord pour ne pas être d’accord. On n’est pas d’accord pour être d’accord… »