Le chef du service de néonatologie de l’hôpital Abass Ndao dit refuser de se faire des illusions sur la question des morts fréquentes dans les maternités. Pour le Pr Ousmane Ndiaye, des décès, il y en a eus dans son service et il y en aura toujours, du fait souvent des infections qui peuvent même provenir des bébés qui leur sont référés. Neuf mois après le scandale des bébés morts au service de néonatologie de la maternité de l’hôpital Abass Ndao, voilà que le chef dudit service vient (re)mettre de l’eau dans le moulin du journal Le Quotidien, qui avait révélé l’information. Le Pr Ousmane Ndiaye a reconnu hier, au cours d’un atelier sur les nouveau-nés à Dakar, que «des décès, il y en a eus et il y en aura toujours dans nos services». Répondant à une question dans ce sens, il s’est empressé d’ajouter qu’il «y a une part de responsabilité de tous» y compris du journal Le Quotidien qu’il semble accuser d’avoir dansé plus vite que la musique, en affirmant la mort de plus de sept bébés, suite à une infection à la salmonella.
Seulement, se félicite-t-il, les dysfonctionnements évoqués par le journal et qui ont sans conteste causé la mort de ces nouveau-nés ont ceci de positif que «la prise en charge néonatale s’est beaucoup améliorée» dans son service. Et de remercier Le Quotidien pour «avoir mis en exergue cet aspect» de la prise en charge parfois défaillante des nouveau-nés dans les maternités de manière générale.
Même s’il n’a pas souhaité revenir sur cet épisode, il a quand même laissé entendre que les infections proviennent souvent de ces bébés convoyés à partir de la périphérie de Dakar. Avant de faire encore remarquer : «Je suis le seul service (néonatologie de la maternité d’Abass Ndao), qui reçoit tous les enfants, même ceux qui n’ont aucun espoir de vie.»
Par rapport à la négligence dénoncée des agents de santé sur la surveillance des bébés dans les crèches, le Pr Ousmane Ndiaye jure que, par le passé, il a toujours fait partir des «agents qui ont fauté dans (son) service». Et jusqu’à présent, assure-t-il, il ne s’est pas départi de cette règle, pour promouvoir la qualité des services de santé, offerts dans son département. «On va essayer de nous améliorer en fonction de vos (les journalistes) critiques», dira-t-il encore.
L’atelier a été aussi l’occasion pour lui, de promouvoir la méthode Kangourou, qui a moins de risque pour les bébés nés prématurés. Avec cette méthode, indique le Pr Ndiaye, «on est parvenus à récupérer beaucoup de bébés qui étaient même à moins de 700 grammes, après leur naissance».
A propos de l’atteinte des Omd 4 et 5 qui concernent la santé de la mère et de l’enfant, le Dr Mari Kâ Diop a manifesté ses inquiétudes en rapport avec l’embûche que constitue la mortalité néonatale sur le chemin de ces Omd. Pourtant, rappelle-t-elle, pour s’en désoler : «Les morts sont évitables, mais ne sont pas toujours évitées.» Alors qu’il est impératif d’améliorer la qualité des soins dans les services de néonatologie, pour arriver à réduire le maximum de décès de nouveau-nés dans les maternités. D’où d’ailleurs, l’ingénieuse idée de promouvoir les centres d’excellence dans toutes les maternités du pays, selon cependant des critères d’évaluation des performances des unes et des autres. Pour elle, il suffit de respecter jusqu’à 85% au moins, les normes de sécurité édictées par les partenaires au développement et le ministère de la Santé, pour être érigé en centre d’excellence.
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