L’ancien ministre d’Etat et secrétaire générale de la présidence de la République, Aminata Tall, démissionnaire du Parti démocratique sénégalais (PDS, au pouvoir), a déclaré, dimanche à Dakar, qu’elle sera candidate à l’élection présidentielle de février prochain.
‘’Vous voulez que je sonne la révolution de l’histoire politique du Sénégal par une candidature à la prochaine présidentielle ? Eh bien, je l’accepte’’, a-t-elle affirmé devant ses partisans venus assister à sa rentrée politique, au Centre international pour le commerce extérieur du Sénégal (CICES).
‘’Ma candidature sera le parachèvement de l’énoncé de la parité [homme-femme] dans mon pays’’, a dit Aminata Tall, ancien maire de Diourbel (centre). ‘’Les hommes cherchent le pouvoir pour être quelqu’un, les femmes cherchent le pouvoir pour faire quelque chose’’, a-t-elle déclaré, paraphrasant un penseur occidental.
Mme Tall, démissionnaire du PDS en fin 2010 après avoir milité pendant une trentaine d’années dans ce parti, dit avoir ’’mesuré toute la charge émotionnelle et les sacrifices que cela requiert’’ d’être à la tête d’un pays.
C’est pourquoi elle dit ‘’compter s’ouvrir aux formations politiques et syndicales, aux personnalités et leaders d’opinion, à la société civile, aux paysans, pasteurs et groupements sociaux’’.
‘’J’ai lancé Synergie pour l’éthique et la transparence (SET-SELLAL), qui est un mouvement politique pour restaurer les valeurs au Sénégal’’, a-t-elle souligné.
’’Il est grand temps, a-t-elle commenté, de redresser les choses dans ce pays. L’énorme espoir né en 2000 […] s’est transformé en déception, désespoir et regrets’’, a-t-elle soutenu, faisant allusion à l’élection d’Abdoulaye Wade, en mars 2000, à la présidence de la République.
‘’C’est pourquoi notre mouvement SET-SELLAL compte restaurer les valeurs par la création d’un code d’éthique et le respect de la parole donnée’’, a ajouté la dissidente du PDS.
Aminata Tall est, pour le moment, la deuxième femme à annoncer sa candidature à l’élection présidentielle, après l’universitaire Amsatou Sow Sidibé, leader de Convergence des acteurs pour la défense des valeurs républicaines (CAR-LANEEN).
aps.sn
Intégralité de son discours
Je voudrais rendre grâce à Dieu, Soubhanahou Wa Talla, sacrifier au rituel de courtoisie et vous remercier très chaleureusement, pour avoir répondu à notre invitation de ce jour 18 septembre 2011, ici au CICES, cadre de rencontre, d’échange économique et culturel à la fois, ici, dans cette salle de l’Unité Africaine, encore un autre symbole et prendre à témoin l’opinion nationale et internationale.
Me féliciter ensuite de cette mobilisation exceptionnelle et, surtout enthousiaste mais tout aussi colorée dans la diversité des croyances et des convictions, pour se fondre autour d’un objectif noble, la solidarité pour la paix des peuples et le meilleur être de l’humanité.
Merci encore une fois pour cette générosité de cœur et cette grandeur d’âme qui nous élèvent au-delà des clivages partisans et des frontières virtuelles qui nous séparent, pour faire de l’Humanité, le point de convergence de toutes les différences constructives de bonheur partagé, au demeurant du Sénégal.
Notre Pays traverse l’une des périodes cruciales des plus inquiétantes de son Histoire. Il est donc de la responsabilité de chacune et de chacun de se mobiliser pour l’avènement d’un Sénégal nouveau, un Sénégal de Paix, de stabilité pour un développement durable et harmonieux.
Nous en rêvons tous ! Et c’est possible ! Avec vous.
Cela se fera avec l’engagement patriotique et la détermination sans limite qui ont toujours caractérisé l’Homme Sénégalais : sa Bravoure, sa Dignité, son Honneur, Vertus cardinales, qui le singularisent dans ses choix, ses actes et ses paroles.
Chers compatriotes, ce Pays nous appartient tous, nous devons le reconstruire, le développer en restaurant les valeurs d’éthique et de transparence dans tous les domaines, pour pouvoir le rendre demain à cette vaillante jeunesse débordante d’énergie, de compétence, et d’amour pour son pays : le Sénégal.
Notre détermination est encore plus forte quand, nous pensons à toutes ses femmes aux fins fonds du Walo, du Cayor, du Baol, du Sine, du Saloum, du Dandé Mayo, du Bundou, de la Casamance, de Dakar et de tous ses Sénégalais de la Diaspora.
Certes, la tâche sera difficile mais exaltante, tellement la situation dans laquelle se trouve le Pays est catastrophique. En effet, Il n’est un secret pour personne que les espoirs nourris dès 2000 à l’avènement de l’alternance et les idéaux pour lesquels nous nous sommes sacrifiés amenant ainsi le Peuple, comme un seul homme à y adhérer, sont devenus déception, désespoir et regret.
C’est pourquoi, nous sommes tous interpellés pour l’éveil des consciences – l’appel à une nouvelle citoyenneté – au sens du devoir – à la restauration de l’Etat, de la République et de ses fondamentaux, pour une réforme institutionnelle orientée vers la consolidation de notre démocratie qui s’appuie sur des institutions fortes, garantes de la séparation des pouvoirs.
Cela est à notre portée fort heureusement car la nouvelle approche citoyenne du peuple qui, au demeurant commence à germer et, dont la plus belle illustration est le refus catégorique de la fameuse Loi scélérate du Ticket Présidentiel que le pouvoir voulait imposer au Peuple pour une dévolution monarchique.
« Et cette date du 23 Juin 2011 reste et restera mémorable à tout point de vue. Le peuple n’est plus indifférent à ce que font les politiques ». Un Pasteur disait « Savoir s’étonner à propos de tout est le premier pas sur la route de la découverte ». Cette assertion lourde de sens nous montre à quel point l’indifférence et l’insouciance sont néfastes et insidieuses pour l’affirmation et l’aspiration du Peuple.
Si des citoyens responsables et conscients de leurs droits et devoirs ont décidé de dire non à une oligarchie aveuglée par des dogmes dépassés, secondée par les auxiliaires que sont [médias d’Etat et les leurs, entre autres] nous devons nous interroger sur les risques de confrontation que nous vivons présentement, d’autant plus que tout devient illusion dans ce pays tant sur le plan économique, politique que social et culturel.
Et comme disait MARX : « IL FAUT DETRUIRE LES ILLUSIONS POUR POUVOIR CHANGER LES CIRCONSTANCES QUI DETERMINENT LES ILLUSIONS ».
De quoi souffre le Pays ?
1- Au plan économique
La crise est marquée par l’amateurisme, le pilotage à vue, la prolifération d’agences aux modes de gestion douteuse, le manque de planification, une régression de la croissance. En effet, le Sénégal qui avait connu une bonne croissance entre 2000 et 2007 de l’ordre de 6 à 7% est aujourd’hui à 4,2% avec comme conséquence, une crise énergétique sans précédent dont la solution se saurait être, ce fameux plan TAKKAL, crise énergétique couplée à une hyper inflation et à la non compétitivité de beaucoup d’entreprises, ce qui impacte naturellement sur la consommation des ménages.
S’y ajoute une politique affairiste et hasardeuse dans le domaine des marchés publics et du foncier, source de beaucoup de conflits sociaux. (Mbane, Dakar, Yoff, Bambilor, toutes ses terres de paysans et de la collectivité léboue etc)
A titre d’exemple, le rapport de la Cours des Comptes et de l’ARMP qui ont mis à la lumière du jour plusieurs scandales que la décence et la réserve m’interdisent de citer.
L’immixtion intempestive de l’Etat dans quelques entreprises qui font la fierté des Sénégalais, (on peut citer la Sonatel, les ICS, entre autres gérées par de vaillants compatriotes) est en passe de déstructurer notre tissu social et, par voie de fait, de menacer la stabilité de nos familles et l’avenir de nos enfants.
L’agriculture, quant à elle, reste le parent pauvre de l’économie alors qu’elle cristallise 60% de la population active pour moins de 20% du PIB.
2- Au plan politique
Elle est marquée par une prise de conscience aigue qui réclame plus de démocratie, plus de transparence, dans la gestion des affaires. En conséquence, plus de respect et d’équité aux administrés, de meilleures pratiques de bonne gouvernance : en résumé, plus d’éthique.
En effet, l’absence totale de moralité chez certains hommes politiques qui nous gouvernent qui n’ont aucun sens de l’intérêt général, nous plonge aujourd’hui dans des scandales financiers révélés ici et là par les audits.
L’impunité aidant, le pays est installé dans un climat tendu ponctué d’une campagne électorale à l’infini.
3- Une crise des valeurs : les fondamentaux de notre société.
Etre un contre modèle est devenu la règle de gouvernance. S’y ajoutent la promotion de la médiocrité, l’instabilité de notre institution répondant de besoins politiciens cyniquement calculés.
4- Une crise d’autorité enfin, source d’indiscipline et de régression en somme le Sénégal est traversé aujourd’hui avec brutalité, par des changements qui bousculent les repères : l’incertitude étant la chose la mieux partagée avais-je déjà dit en septembre 2009.
En effet, le déroulement des événements paraît échapper à tout contrôle, les valeurs morales semble être balayées sans ménagement.
Ainsi les citoyens sont-ils au cœur de la crise ; ce que Tocqueville soulignait, je cite : «quand le passé n’éclairant plus la vie, l’esprit marche dans les ténèbres».
Devant une telle situation, devons-nous nous comporter en observateur et subir lâchement les contre coups de ces crises croisées ?
Devons-nous nous soustraire du combat de la restauration des valeurs pour la reconstruction nationale, notre chère Nation qui nous a tout donné ?
Devons-nous, pour la préservation égoïste et éhontée d’intérêts personnels, nous réfugier derrière un mutisme coupable et laisser nos institutions à la merci d’orfèvres aux mains de diable qui n’ont de référentiel que les valeurs les plus négatives de l’échelle : la corruption, la concussion, la manipulation, le tripatouillage de nos canons de sécurité de notre civilisation.
La réponse est non, non et non à la suite de Lat Dior Ngoné Latyr, de Cheikh Ahmadou Bamba, de El Hadji Malick Sy, des femmes de Nder, d’Aline Sitoé Diatta, de Djeumbeute Mbodj, de Mame Coumba Ndoye et tant d’autres dignes fils du Sénégal.
Notre devoir à nous est de nous dresser comme des sentinelles, ensemble, la main dans la main, pour que la Paix nous dicte les solutions sages face à la menace qui nous guette quotidiennement.
Je sais, que chacun de vous ici et ailleurs, à sa manière, spontanée ou mûrie de participer dignement à la construction du mur de refus pour que le Sénégal qui a déjà occupé sa place dans le concert des Nations et cité comme modèle de démocratie ne redevienne point le théâtre de la honte.
En ce qui nous concerne, notre engagement est de servir « la Cité, les Citoyens, l’Etat et la République ».
Et, si nous partageons cette noble interprétation d’un Religieux pour qui « la politique est la plus haute expression de la charité : Pie XI», vous comprendrez bien que la structure politique que nous avons l’honneur de présenter SET-SELLAL – Synergie pour l’Ethique et la transparence trouve sa pertinence dans ce contexte.
On peut nous rétorquer qu’on ne nourrit pas les gens avec la morale mais nous restons convaincu que la morale dans la politique c’est comme le sucre dans le café on ne le voit pas mais on le sent»
Dévoiler le tableau !
G. B. Shaw : un écrivain irlandais ne disait-il pas que : «certaines personnes voient les choses telles quelles sont et se demandent pourquoi ; je rêve de choses qui n’ont jamais été et me demande pourquoi pas ? »
Alors :
– Pourquoi pas un SENEGAL où l’éthique serait aussi un instrument de survie de nos actions quotidiennes publiques comme privées ?
– Pourquoi pas un Sénégal où l’équité s’appliquerait à tous les secteurs de la vie pour irradier les dimensions sociale (respect du droit) politique, économique et culturelle ?
– Pourquoi pas un Sénégal où la solidarité serait le lien entre toutes les couches sociales, entre ceux qui ont mieux réussi et ceux qui ont moins réussi leur projet de société traduisant ainsi une bonne gouvernance ?
– Pourquoi pas un Sénégal avec une démocratie réelle qui organise des élections dans les conditions les plus transparentes sans souci d’accaparement éternel de l’appareil Etat pour des fins égoïstes et ostentatoires ?
– Un Sénégal avec un programme de développement soigneusement planifié dans une approche participative et apaisée pour rassurer les masses vulnérables que sont les jeunes, les femmes, les handicapés et le troisième âge.
– Un Sénégal pour redistribuer de manière équitable les ressources du pays jusque dans les zones rurales enclavées où souffrent nos infatigables paysans et pasteurs.
Combien de vies avons-nous perdues qui, à la naissance faute de cases de santé équipées, faute de pistes de production etc.
Pourquoi pas :
– Un Sénégal qui mette un frein à la fuite de ses cerveaux, faute de politique de motivation de ses ressources humaines ?
– Un Sénégal qui mette un frein à l’exode rural, à l’émigration clandestine expression de Barça ou Barsakh, au vagabondage, aux agressions répétées, faute d’alternative de survie ?
– Un Sénégal où les femmes ne sont plus à la merci des mobilisations pour élire des hommes non vertueux qui leur font miroiter une parité de façade et, où la démocratie réfute la théorie de la constante parce que la dérivée d’une constante est nulle (avons-nous appris en mathématiques) ?
Soyons plutôt les défenseurs de la démocratie des variables qui s’adaptent aux réalités du temps, de l’espace et des mentalités.
Soyons des citoyens et des citoyennes modèles, imbus de nos devoirs d’acteurs de développement, porteurs d’initiatives productives, aux comportements civiques irréprochables.
Mesdames, Messieurs,
Oui, c’est possible, avec Vous, avec nos partenaires.
Oui, je vous ai écouté et entendu.
Oui, vous avez raison, il faut rallumer la flamme qui permet au peuple de soulever des montagnes : Martin Luther King, I have a dream »
Oui, j’ai le devoir de solidarité, vous voulez que je sonne la révolution de l’Histoire politique du Sénégal en parachevant l’énoncé de la parité par une candidature déclarée aux élections présidentielles 2012.
Eh bien, je l’accepte !
En en mesurant la charge émotionnelle, l’espoir, la confiance, mais aussi et surtout les sacrifices que cela requière.
En lançant un appel à toutes les forces vives de la Nation : formations politique ou syndicale, personnalités, leaders d’opinion, société civile, cadres, paysans, pasteurs, groupements socio-professionnels pour porter ensemble haut ce flambeau.
Nous retiendrons la leçon du journaliste Christian Anan pour qui « les hommes cherchent le pouvoir pour être quelqu’un, les femmes cherchent le pouvoir pour faire quelque chose ».
Nous retiendrons aussi celle de Lord Acton qui nous rappelle que « le pouvoir rend fou mais le pouvoir absolu rend absolument fou ».
Nous retiendrons surtout et nous terminerons sur cette boutade de quelqu’un qui décrivait un certain Président africain dont nous tairons le nom comme un « homme entier, s’enfermant souvent dans une pseudo rigidité derrière le masque d’un père débonnaire et calme, tel un cobra qui cherche à séduire sa proie par une danse macabre d’hypnose avant de l’avaler par sympathie ». Nous, il ne va pas nous avaler, ce n’est pas parce qu’il n’a pas essayé !
Vive le Sénégal !
Vive l’Unité Africaine !
Vive l’Unité de ses dignes fils et filles !
Vive l’Amitié !
SHAME ON YOU !!!
tu n es qun pion de WADE
Pour diminuer la force de l OPPOSITION
Soxna Aminata Tall, on eprouve bcoup de respect a ton egard. Seulement, une femme a la tete du Senegal est contraductoire avec les enseignements de L’islam. Cependant, beuseul sa xole!!!