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Présidentielle 2012: Me Ousmane Sèye « disqualifie » Wade

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Me Ousmane Sèye invite le président de la République « à jouir de ses droits à la retraite en toute quiétude », à ne pas se présenter par conséquent à un troisième mandat, tout en préconisant un report « consensuel » de la présidentielle à 2014. Il a fait cette déclaration hier, dimanche 9 octobre à l’occasion d’un point de presse sanctionnant la journée d’étude de son mouvement : « Alliance bleue ».

Si certains ténors ou hommes en vue du Parti démocratique sénégalais (Pds) clament qu’il n’existe aucun plan B en ce qui concerne la candidature déclarée à sa (re) succession de leur porte-étendard, Me Abdoulaye Wade malgré la vive polémique qu’elle suscite jusque dans leurs rangs, d’autres « frères » qui paraissent plus prudents, s’interrogent eux sur l’opportunité d’une telle candidature. Ils entendent questionner celle-ci pour le moins iconoclaste et ébauchent des candidatures de substitution pour que leur camp ne soit pas forclos.

Me Ousmane Sèye est à compter désormais dans ce camp. Un camp qui n’est pas seulement composé de « journalistes » et d’opposants en mal de programmes ou encore de « menteurs » pour parler comme Me Madické Niang, ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, invité hier, dimanche 9 octobre de l’émission « Opinion » de Walf Tv. Se prévalant de ses qualités de juriste et de confident du chef de l’Etat, l’avocat plénipotentiaire en chef du Sénégal a martelé en substance « qu’un plan B n’était qu’une vue d’esprit », certainement malfaisant de l’opposition et/ou des journalistes. Me Madické Niang s’est évertué à démentir l’existence d’un quelconque plan B, ne s’interrogeant même pas sur l’opiniâtreté de son débatteur du jour à le relancer sur le sujet.

Il se susurre en effet, dans les milieux proches du pouvoir qu’une « vaste opération toxou » (déménagement en wolof), une transhumance à rebours est en gestation. Des pans entiers du Pds « authentique » s’apprêteraient à rejoindre soit Idrissa Seck, le maire de Thiès qui ne s’en cache pas, soit Macky Sall, l’autre ex-n° 2 du Pds et de l’Etat, aujourd’hui candidat déclaré également. Une opération qui surviendrait si le chef de l’Etat s’obstinait à maintenir sa candidature. Pour ceux-là qui trouvent que la candidature de Wade était bien légale, « elle était cependant pour un autre ». Tous les yeux se tournent vers le Fils.

Pas dans le secret des Dieux peut-être, sans en être très éloigné pour autant, Me Ousmane Sèye, le président lui aussi contesté du mouvement politique de soutien au président Wade et à son régime : « Alliance bleue », n’est assurément pas de l’avis de son confrère Madické Niang qui exclut « catégoriquement ? » tout plan B. Prenant les devants ou voulant prendre les devants, il s’est interrogé lui, en « homme libre » sur l’opportunité de la candidature du vieux président.

Faisant l’économie de la journée d’étude de son mouvement aux journalistes hier, dimanche, l’ex-avocat de l’Etat dans l’affaire dite des chantiers de Thiès 2004 et dans d’autres où il a été commis, a indiqué que l’actuel occupant du fauteuil du Palais « Léopold Sédar Senghor », Me Wade devrait se retirer de la course à la présidentielle au profit d’un autre candidat qui sera choisi dans son parti, car n’ayant plus rien à prouver. «Le président ne peut pas faire autant en dix ans de pouvoir et continuer à se tuer à la tâche. Il a fait beaucoup de réalisations dans tous les domaines. Pour perpétuer son œuvre, il doit préparer sa succession dès maintenant», énonce celui qui, pourtant, il n’y a guère longtemps, défendait bec et ongle la « constitutionnalité » de la candidature du président sortant.

Se veut-il un recours? «Non », rétorque-t-il, « ma personne importe peu ; ce qui m’intéresse c’est le Sénégal».

Parce qu’intéressé par le Sénégal, sa stabilité et la pérennité de son régime démocratique, Me Ousmane Sèye plaide pour un report de la présidentielle jusqu’en 2014. Car, il estime que le «Sénégal se trouve à un tournant décisif qui peut accoucher d’un chaos» au regard des positions antagonistes entre opposition et pouvoir. L’avocat-politicien a révélé avoir entrepris des démarches auprès de la classe politique, notamment auprès des partis politiques de l’opposition. «Ce report ne doit pas être imposé aux partis; il doit faire l’objet d’un large consensus. Ces discussions vont se faire avec l’implication d’autres pays sur la base d’un agenda précis». «Je n’ais pas besoin de prendre langue avec Wade avant de mener ces démarche ; Je suis un citoyen libre et j’ai le courage de mes idées», répond-il à ceux qui l’accusent de vouloir lancer un ballon de sonde pour le pouvoir. La cause est entendue. Son mentor l’entendra-t-il de cette oreille ? Rien de moins sur.

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