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Présidentielle 2024 : Le rêve brisé de Sonko (Par Aly Saleh)

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La cour suprême a examiné hier le pourvoi en cassation déposé par les conseils du leader de l’ex-parti Pastef dissous dans le cadre de l’affaire des 29 milliards de francs du Prodac. La juridiction a confirmé le verdict en appel et Ousmane Sonko est devenu inéligible et il n’y a ainsi plus aucune possibilité pour le maire de Ziguinchor de participer à l’élection présidentielle de février prochain. La cour d’appel qui avait confirmé les 200 millions de francs Cfa de dommage et intérêt retenu par le juge en première instance, avait condamné à 6 mois de prison avec sursis pour les délits de diffamation et d’injures publiques. Mais Mame Mbaye Niang et le parquet n’étaient pas satisfaits de cette décision et avaient interjeté appel pour ensuite obtenir gain de cause.
Hier, les conseils du ministre du tourisme ont crié victoire. La cour a jugé recevable le pourvoi en cassation du maire de Ziguinchor confirmant le jugement en appel mais a cassé la partie sur la contrainte par corps en déclarant aussi irrecevable l’exception d’inconstitutionnalité soulevée par les avocats de Sonko qui continuent de parler de complot d’Etat.
Et ce verdict dans le cadre de cette affaire du Prodac met sans nul doute fin au feuilleton judiciaire qui aura fait partie des faits les plus saillants de l’actualité politico-judiciaire de l’année écoulée. En jouant ainsi sa dernière carte, le maire de Ziguinchor espérait que la cour suprême casse la décision de justice. Maintenant que la messe est dite, Sonko perd ses droits civiques et citoyens et ne pourra pas être candidat le 25 février 2024.

Mais, il est tout de même important de rappeler que la date du 4 janvier marque aussi l’anniversaire du pastef dissous qui aurait pu souffler ses 10 bougies hier. En neuf ans, déjà l’ex-parti des africains patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité, dissous le 31 juillet 2023 par les autorités pour mouvement insurrectionnel, actes de saccage et pillages de biens publics et privés, a réussi à se baliser un chemin et une percée fulgurante dans le champ politique. Malgré l’emprisonnement de leur leader, ses militants se battent toujours pour garder la tête hors de l’eau. Déjà, pour sa première participation à une élection présidentielle, Ousmane Sonko avec son virulent discours antisystème est arrivé 3ème derrière Macky Sall et le chef de file de Rewmi, Idrissa Seck en 2019. Mais les déboires ont commencé lorsqu’en février 2021, la masseuse Adji Sarr porte plainte contre lui pour viol. Une affaire qui d’ailleurs est à l’origine de violentes manifestations qui ont secoué le pays pendant 2 années et se sont soldées par la mort de quatorze personnes.

Malgré tout ce qui s’est passé, l’amour que ses partisans ont pour Sonko en prison, est resté intact. Mais le risque de révoltes et de contestations plane présentement surtout avec le parrainage citoyen des députés de l’ex-pastef dont vient de bénéficier le candidat à la présidentielle, Habib Sy. Lorsque l’on sait que c’est le slogan « Sonko ou rien » qui est encore scandé dans les rangs de l’ex-pastef. Le choix de Habib Sy qui n’a ni la légitimité ni la popularité en leur sein, pourrait être problématiquepour cette opposition farouche qui compte faire face au candidat de Benno.
A quelques encablures de la présidentielle prochaine, le rêve de l’ex-pastefien en chef se voit ainsi briser par Mame Mbaye Niang qui vient de faire invalider sa candidature.

Aly Saleh

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