Malgré le rejet de la candidature de l’opposant Ousmane Sonko par le Conseil constitutionnel, son parti Pastef, qui est officiellement dissous, se dit sûr de la victoire, même avec un candidat de substitution qui est aujourd’hui derrière les barreaux.
Le 28 janvier, dans une vidéo non datée, Ousmane Sonko, qui est en prison, a désigné son numéro 2, Bassirou Diomaye Faye, comme son remplaçant à la présidentielle du 25 février au Sénégal. Certes, Bassirou Diomaye Faye est, lui aussi, en prison. Mais lui a vu sa candidature validée par le Conseil constitutionnel. Et sur RFI et France 24, Birame Souleye Diop, qui est le vice-président du Pastef et le chef du groupe Pastef à l’Assemblée nationale, affirme aujourd’hui que le candidat-prisonnier Bassirou Diomaye Faye est « tout à fait calibré pour répondre aux attentes des électeurs, car il a rigoureusement travaillé sur le programme politique que nous portons ».
Comment faire campagne derrière les barreaux ? Birame Souleye Diop rappelle qu’il y a un précédent célèbre. En août 2018, au Brésil, le prisonnier Lula da Silva s’est présenté à la présidentielle d’octobre. Certes, sa candidature n’a pas été validée à l’époque. Mais quatre ans plus tard, Lula, qui avait été libéré entre-temps, a été élu.
Le camp d’Ousmane Sonko ne risque-t-il pas d’être laminé par la machine électorale qui soutient le Premier ministre Amadou Ba, le dauphin du président Macky Sall ? « Pas du tout, réplique Birame Souleye Diop, car Amadou Ba, il ne passe pas dans la rue pour qu’on dise “Amadou Ba”, il passe dans la rue pour entendre “Ousmane Sonko”, il n’a jamais fait de politique, il ne se préoccupe pas de la vie chère et les intentions de vote en notre faveur tournent autour de 71 % ».
L’absence de réactions dans la rue après le rejet de la candidature d’Ousmane Sonko ne traduit-elle pas un essoufflement de son camp ? Absolument pas, répond le vice-président du Pastef, car son mouvement « adapte sa stratégie aux circonstances ». Après la stratégie de la rue est venue celle des urnes.
RFI