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PRESIDENTIELLE – Le compte à rebours a démarré : 100 jours d’incertitudes

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Plus que 100 jours, à partir de ce vendredi, pour connaître le successeur de Abdoulaye Wade, dans l’hypothèse bien sûr que le Conseil constitutionnel valide d’abord sa candidature et qu’il soit battu. Ou alors, si le Sénégal doit encore compter sur lui pour un autre mandat de 7 ans Dans tous les cas, le compte à rebours d’une joute épique sur fond de tensions a commencé. PEUR
A 100 jours de l’élection présidentielle du 26 février 2012, le cœur bat et à un rythme d’incertitudes pour les candidats qui affûtent leurs armes, dans les deux sens. Pour les Sénégalais hantés par un spectre de violence sur fonds de recrutement de milices supposés entre les deux camps, opposition et pouvoir. Pour la communauté internationale et précisément les chancelleries établies à Dakar qui se mettent déjà à des exercices d’évacuation de leurs ressortissants. La haute tension notée, depuis quelques mois, met tous sous pression. Le déploiement de gros bras et de chiens dans le feuilleton Malick Noël Seck, l’invasion des domiciles de Tanor et Niasse, le coup de feu de Barthélémy Dias devant la Mac de Tambacounda provoqué par le durcissement de la gestion de l’affaire Malick Noël Seck, le spectacle des pistolets de Me El Haj Diouf et Famara Senghor, etc., le cocktail n’est pas loin d’exploser. La «surprise» d’un autre «23 juin» en cas de validation de la candidature de Wade et la menace des Libéraux en cas d’invalidation, installent une psychose terrifiante. Le vocabulaire macabre entre les parties prenantes et les allusions cahoteuses du Président qui chantent le «chaos pire qu’en Côte d’Ivoire» ne laissent pas indifférent. L’au­dace des marchands ambulants qui ont jeté un torrent de pierres jusque dans le tribunal pour se faire justice est révélatrice d’un gonflement de nerfs dont on ne connaît pas le bout.

OPPOSITION
Dans cette course contre la montre, l’opposition est en retard. Celle de Bennoo Siggil Senegaal (Bss) qui n’arrive toujours pas à trouver un candidat, même si l’argument de la candidature de Wade en 2000 est un refuge. C’est un paravent pour cacher les divergences officialisées entre les deux candidats à la candidature de Bss, depuis le délai sine die du comité de facilitation. C’était connu que le hic se trouve dans la détermination de Moustapha Niasse et de Ous­mane Tanor Dieng à ne pas faire de concession. Tanor Dieng a lâché le morceau hier : «Il faut que quelqu’un se désiste.» Refusant comme l’avait fait Bathily et le groupe de facilitation, de donner une date, au risque de se faire «piéger». Le temps presse, le Bennoo (l’unité) s’éloigne. A moins que Amadou Makhtar Mbow, parrain des Assi­ses nationales, l’ultime facilitateur, décroche la lune que tout le monde scrute sans la voir. Il était attendu, dit-on, pour concilier les deux «éternels rivaux» coincés dans l’obsession unitaire piégée. Mais le 26 février n’attend personne. Il ne peut y avoir que deux scénarii : Niasse ou Tanor ou Niasse et Tanor.

«L’alternative» à Bennoo Siggil Senegaal joue au larron avec, pourtant la même démarche. L’initiative Ba2012 est encore à l’état d’appel à candidatures et de consultations avec son comité de sélection- comité de facilitation pour Bss- mais toujours sans candidat. Alors que les nombreux indépendants restent encore suspendus à l’examen de recevabilité de leur candidature. Comme celle du candidat sortant de Fal 2012, la plus attendue.

WADE ET LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL

Le temps est encore plus précieux pour Abdoulaye Wade qui se précipite, tout de même, dans ses gestes et déclarations : Séminaire de «ses» constitutionnalistes lundi prochain, mise en place de son Directoire de campagne depuis deux mois, d’une délégation générale il y a une semaine, cooptation de frustrés, probabilité d’un congrès d’investiture, etc. Le Président Wade coincé entre deux soucis : la recevabilité ou l’irrecevabilité de sa candidature, avant le 26 février, et sa réélection ou non. Il en est conscient et a pris les devants. Au cas où il serait admis à la Présidentielle, il aura au moins mis en place son équipe. Du reste comme c’est le cas pour le leader de Rewmi et Macky Sall qui se sont déjà déclarés candidats. Mais le candidat de Fal 2012 piaffe d’impatience pour obtenir un ndiguël venant des khalifes généraux des confréries et des marabouts politiques comme Cheikh Béthio Thioune ou Serigne Modou Kara. Les déclarations de soutien à Wade ou à d’autres candidats ne manqueront pas d’ci février. Cha­que minute, chaque heure et cha­que jour qui passent sont une éternité pour les «cinq Sages» qui doivent décider de la suite du processus électoral, tel que l’a annoncé encore hier le M23 dans sa résolution contre la candidature de Wade.

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