Certes, on se mariait le plus souvent par amour, et pour beaucoup d’autres raisons, mais Dieu gardait toujours sa place dans cette union. Malheureusement, à l’heure actuelle, du fait de la sécularisation de nos sociétés, de la crise morale (des valeurs) et de l’activisme des mouvements féministes, cette place s’est beaucoup rétrécie ; et tout laisse croire que c’est cette conjonction de situations qui explique le mieux la trop grande fréquence des divorces et leur prématurité.
En vérité, faire abstraction de Dieu le Créateur Suprême, sans qui, il ne peut y avoir de l’amour (affection) ; c’est faire preuve d’un manque de clairvoyance et de reconnaissance pour les bienfaits dont Il nous a gratifiés :
(17) Glorifiez Allah donc, soir et matin ! (18) A Lui toute louange dans les cieux et la terre, … (21) Parmi Ses signes, Il a créé de vous, pour vous, des épouses pour que vous viviez en tranquillité avec elles et Il a mis entre vous de l’affection et de la bonté. Il y a en cela des preuves pour des gens qui réfléchissent. (22) Et parmi Ses signes, la création des cieux et de la terre et la variété de vos idiomes et de vos couleurs. Il y a en cela des preuves pour les savants.
(30. Les Romains : 17-18 … 21-22 – Ar-Rûm)
(223) Vos épouses sont pour vous un champ de labour ; allez à votre champ comme [et quand] vous le voulez et œuvrez pour vous-mêmes à l’avance. Craignez Allah et sachez que vous le rencontrerez. Et fais gracieuses annonces aux croyants !
(2. La Vache : 223 – Al-Baqarah)
Oui, le mariage ne peut pas être envisagé en dehors de Dieu et donc en dehors de l’épreuve :
(14) Ô vous qui avez cru, vous avez de vos épouses et de vos enfants un ennemi. Prenez-y garde donc. Mais si vous [les] excusez passez sur [leurs] fautes et [leur] pardonnez, sachez qu’Allah est Pardonneur, Très Miséricordieux.
(64. La Grande Perte : 14-15 – At-Tagaboun)
Pour nous musulmans, tout a été dit à propos du mariage et du divorce ; nous n’avons de références que le Coran et de modèle que le Prophète (PSL) – notre maître à penser éternel.
(21) En effet, vous avez dans le Messager d’Allah un excellent modèle [à suivre], pour quiconque espère en Allah et au Jour dernier et invoque Allah fréquemment.
(33. Les Coalisés : 21 – Al-Ahzâb)
Le Prophète (PSL) lui-même n’a pas échappé aux troubles de ménage ; mais il a toujours fait preuve de miséricorde envers ses épouses, en endurant, jusqu’à se faire rappeler par son Seigneur que le divorce était licite :
(1) Ô Prophète ! Pourquoi, en recherchant l’agrément de tes femmes, t’interdis-tu ce qu’Allah t’a rendu licite ? Et Allah est Pardonneur, Très Miséricordieux. (…)
(5) S’Il vous répudie, il se peut que son Seigneur lui donne en échange des épouses meilleures que vous, musulmanes, croyantes, obéissantes, repentantes, adoratrices, jeûneuses, déjà mariées ou vierges.
(66. L’Interdiction : 1 – At-Tahrîm)
En vérité, il y a une tradition d’endurance chez les prophètes ; les exemples de Lot et de Noé sont très éloquents ; ils ne se sont pas séparés de leurs épouses, en dépit de leurs agissements coupables :
(10) Allah a cité en parabole (exemple) pour les mécréants la femme de Noé et la femme de Lot. Elles étaient sous l’autorité de deux vertueux de Nos serviteurs. Toutes deux les trahirent et ils ne furent d’aucune aide pour [ces deux femmes] vis-à-vis d’Allah. Et il [leur] fut dit : « Entrez au Feu toutes les deux, avec ceux qui y entrent ».
(66. L’Interdiction : 10 – At-Tahrîm)
Ces deux exemples devraient renforcer la motivation des croyants à endurer davantage et de considérer certaines turpitudes de leurs épouses comme leur propre épreuve et un moyen de se rapprocher de leur Seigneur ; oui, Dieu est avec les endurants et leur a promis d’immenses grâces et bénédictions :
(155) Très certainement, Nous vous éprouverons par un peu de peur, de faim et de diminution de biens, de personnes (ou d’honneur) et de fruits. Et fais la bonne annonce aux endurants, (156) qui disent, quand un malheur les atteint : « Certes nous sommes à Allah, et c’est à Lui que nous retournerons ». (157) Ceux-là reçoivent des bénédictions de leur Seigneur, ainsi que la miséricorde ; et ceux-là sont les biens guidés.
(2. La Table Servie : 155-157 – Al-Baqarah)
En vérité, pour le croyant, le divorce ne devrait être qu’une solution ultime (voire exceptionnelle). Il suffit de bien méditer les conditions exigées pour la répudiation pour se convaincre que l’Islam est véritablement le défenseur des droits de la femme :
(1) Ô Prophète ! Quand vous répudier les femmes, répudiez-les conformément à leur période d’attente prescrite ; et comptez la période (3 mois) ; et craignez Allah votre Seigneur. Ne les faîtes pas sortir de leurs maisons, et qu’elles n’en sortent pas, à moins qu’elles n’aient commis une turpitude prouvée. Telles sont les lois d’Allah. Quiconque cependant transgresse les lois d’Allah, se fait du tort à lui-même. … (2) Puis quand elles atteignent le terme prescrit, retenez-les de façon convenable, ou séparez-vous d’elles de façon convenable ; et prenez deux hommes intègres parmi vous comme témoins. Et acquittez-vous du témoignage envers Allah. Voilà ce à quoi est exhorté celui qui croit en Allah et au Jour dernier. Et quiconque craint Allah, il lui donnera une issue favorable, (3) et lui accordera Ses dons par [des moyens] sur lesquels il ne comptait pas. Et quiconque place sa confiance en Allah, Il [Allah] lui suffit. … (6) Et faites que ces femmes habitent où vous habitez, et suivant vos moyens. Et ne cherchez pas à leur nuire en les contraignant à vivre à l’étroit. Et si elles sont enceintes, pourvoyez à leurs besoins jusqu’à ce qu’elles aient accouché. Puis, si elles allaitent [l’enfant né] de vous, donnez-leur une pension. Concertez-vous [à ce sujet] de façon convenable. Et si vous rencontrez des difficultés, prenez une nourrice pour l’enfant. (7) Que celui qui est aisé dépense selon sa fortune ; et que celui dont les biens sont restreints dépense selon ce qu’Allah lui a accordé – Allah n’impose à une personne que selon ce qu’Il lui a donné – et Il fera succéder l’aisance à la gêne.
(65. La Répudiation : 1-7 – At-Talâq)
En vérité, toutes les conditions citées tantôt ne visent qu’à dissuader les croyants qui seraient tentés de se séparer de leurs épouses et à favoriser la réconciliation ; mais si le divorce s’impose, pour une raison ou une autre, qu’il soit fait de façon convenable :
(128) Et si une femme craint de son mari abandon ou indifférence, alors ce n’est pas un péché pour les deux s’ils se réconcilient par un compromis quelconque, et la réconciliation est meilleure, puisque les âmes sont portées à la ladrerie. Mais si vous agissez en bien et vous êtes pieux… Allah est, certes, Parfaitement Connaisseur de ce que vous faites. (129) Vous ne pourrez jamais être équitable entre vos femmes, même si vous en êtes soucieux. Ne vous penchez pas tout à fait vers l’une d’elles, au point de laisser l’autre comme en suspens. Mais si vous vous réconciliez et vous êtes pieux… donc Allah est, certes, Pardonneur et Miséricordieux. (130) Si les deux se séparent, Allah de par Sa largesse, accordera à chacun d’eux un autre destin. Et Allah est plein de largesses et parfaitement Sage.
(4. Les Femmes : 128-130 – An-Nisâ’)
En vérité, Il y a dans le divorce (effectué de façon convenable) une dimension spirituelle qui n’est pas souvent prise en compte par les musulmans ; c’est la garantie par Allah d’amélioration de la situation antérieure des époux croyants par des voies inespérées. Et cette garantie devrait permettre à la femme de s’engager sans compter pour le service de son époux, de se soumettre totalement à son autorité, d’accepter la polygamie comme une éventualité – oui, la polygamie a toujours existé ! Abraham le père de tous monothéistes – et dont perpétuons sa tradition – n’était-il pas polygame ? Être croyant, c’est accepter le projet de Dieu dans toute sa globalité. Et à l’évidence, tout cela contribue à envisager l’avenir avec beaucoup de sérénité ; ce qui supprime tous les réflexes de protection qui aggravent la crise de confiance et installe un cercle vicieux qui mène fatalement au divorce. Un croyant doit se préparer psychologiquement aux crises de ménage ; oui, elles sont incontournables, car, dans la logique de Dieu, chaque situation de plaisir et de confort est inéluctablement suivie de déplaisir et d’inconfort, voire d’amertume, et de désillusion ; il faut le savoir et savoir faire avec.
Il faut cependant noter que le divorce est souhaitable dans certaines situations, mais toujours dans une perspective de réconciliation ; car il permet la mise à plat de toutes les tensions et la prise de conscience par les époux de la gravité de leur décision, tout en laissant une large porte pour une réconciliation éventuelle :
(229) Le divorce est permis (successivement) pour seulement deux fois. Alors, à chaque fois, c’est soit la reprise conformément à la bienséance, ou la libération avec gentillesse. [La reprise se fera sans condition, si la période d’attente n’a pas expiré ; sinon, il faut renouer tout simplement le mariage]… . (230) Par contre, s’il divorce avec elle (la troisième fois), alors elle ne lui sera plus licite tant qu’elle n’aura pas épousé un autre. Et si ce (dernier) la répudie alors les deux ne commettent aucun péché en reprenant la vie commune, pourvu qu’ils pensent pouvoir tous deux se conformer aux ordres d’Allah. Voilà les ordres d’Allah, qu’Il expose aux gens qui comprennent. … Voilà à quoi est exhorté celui d’entre vous qui croit en Allah et au Jour dernier. Ceci est plus décent et plus pur pour vous. – Allah sait, alors que vous ne savez pas !
(2. La Vache : 229-232 – Al-Baqarah)
Au vu de toute cette procédure préconisée par Dieu, il est évident qu’une justice laïque ne pourra jamais régler les problèmes liés au divorce de façon satisfaisante. Dans nos tribunaux, l’échec des conciliations est la règle, car les juges ne sont guère préparés à cette démarche qui nécessite de vraies connaissances psychologiques et religieuses.
En fait, c’est Satan – le ‘’mauvais conseiller’’ – qui est le seul responsable des problèmes conjugaux ; c’est lui qui fait craindre l’indigence (précarité) et commande des actions honteuses; c’est lui, notre ennemi déclaré, qui donne de fausses promesses commande la turpitude :
(268) Le Démon (Satan) vous fait craindre l’indigence et vous recommande des actions honteuses ; tandis qu’Allah vous promet pardon et faveur venant de Lui. La grâce d’Allah est immense et Il est Omniscient.
(2. La Vache : 268 – Al-Baqarah)
(118) Allah a maudit le Démon (Diable) et celui-ci a dit : « Certainement, je saisirai parmi Tes serviteurs, une partie déterminée. (119) Certes, je ne manquerai pas de les égarer, je leur donnerai de faux espoirs, … je leur commanderai, et ils ‘’altéreront la création d’Allah’’ [(dépigmentation chimique, entre autre) ; ainsi, il devrait y avoir une corrélation entre cette pratique (‘’khessal’’) et le divorce !!!] ». Et quiconque prend le Diable pour allié au lieu d’Allah, sera, certes, voué à une perte évidente. (120) Il leur fait des promesses et leur donne de faux espoirs. Et le Diable ne leur fait que des promesses trompeuses.
(4. Les Femmes : 118-120 – An-Nisâ’)
En réalité, la crise qui sévit actuellement dans la presque totalité des ménages, et qui à l’origine de l’augmentation des divorces, est un témoin de la crise des valeurs (morales) qui caractérise la fin des temps (akhirou zamân), et prédite par le Prophète (PSL), il y a quatorze siècles :
– « Parmi les conditions de l’Heure (fin du monde), il y aura l’apparition de la grossièreté et de l’indécence, la rupture des liens familiaux, la trahison de l’homme loyal et la confiance donnée aux traitres. ».
(At-Taârânî)
Dans un hadith transmis par le Qâdî Abû Al Faradj et remontant à Ibn ‘Abbâs, il a été rapporté ces propos du Prophète – sur lui la grâce et la paix – : «Les hommes en ce temps-là feront de leurs mosquées un lieu de passage public. La corruption apparaîtra et l’usure se répandra. On pratiquera la vente à terme … les hommes prendront des manières de femmes et les femmes des manières d’hommes … Il y aura des gens pour blâmer Dieu, en se plaignant de son sort (litt. de Lui). Quand les hommes se mettront à jurer en invoquant ce qui ne convient pas d’invoquer dans ces moments-là ; quand ils jureront notamment par le divorce ; or seuls les corrompus jurent par le divorce. La mort brutale se répandra, la ka’ba sera détruite, la terre se mettra en mouvement. ».
En vérité, en cette fin des temps, la paix des ménages – et d’une manière générale, celle du temporel et du spirituel – ne peut passer que par l’intercession du Mahdi, le ‘’rassembleur attitré’’ et pôle exclusif de rayonnement du Saint-Esprit. Dès lors, une nouvelle alliance s’impose à tous. Et de rappeler qu’il est la première condition de l’Heure (fin du monde) ; qu’il régnera pendant 7 ans (Abû Dâwûd) – et après lui, c’est le déluge !!! Il n’est d’autre Mahdi que son confirmateur !!! (*).
A l’évidence, ceux qui cherchent le bonheur dans l’assouvissement des plaisirs ont fait fausse route ; en vérité, le bonheur ne se trouve que dans la crainte de Dieu ; c’est dire donc, entre autre, dans la préservation de l’âme contre les turpitudes et l’avidité des plaisirs et des richesses. Oui, le bonheur ne se trouve que dans la voie de la sobriété !
Docteur Mouhamadou Bamba NDIAYE
Ancien Interne des Hôpitaux de Dakar
Pédiatre à Thiès
Recteur de l’Université Virtuelle ‘’La Sagesse’’ de la Fondation Serigne Babacar SY Ihsaan – Bienfaisance (Thiès).
(*) Elucidation de la problématique du Mahdi (En écrit et audio) par Dr Mouhamadou Bamba Ndiaye : http://sites.google.com/site/missionmahdi
