La montagne créée par Farba Senghor, suite aux altercations qui ont émaillé la réunion d’investiture sur les listes des élections locales tenues en 2009, n’a finalement accouché que d’une souris. Pour cause, M. Senghor n’a pas été suivi dans sa logique de faire porter la responsabilité de la casse de sa voiture à ses opposants, proches de Fadel Gaye. Le Tribunal correctionnel de Dakar qui a statué hier, sur l’affaire opposant le chargé de la propagande du Pds aux inconditionnels de Fadel Gaye, a décidé tout bonnement de la relaxe des prévenus.
Seydou Kanté, Moutapha Sy, Makhtar Mbengue, El Hadji Maodo Guèye, El Hadji Yahya Diagne et Demba Aw avaient été accusés de voie de fait et de dommages à la propriété d’autrui. C’était courant 2009 à la mairie de Dakar Plateau où une bagarre avait opposé les partisans des deux leaders. Au cours des échauffourées, une pierre avait atterri sur le pare-brise arrière de la voiture de Farba Senghor, qui avait imputé les faits à Fadel Gaye et ses collègues.
Mais, selon Me Khassimou Touré qui défendait les intérêts des prévenus, le ministre n’a cherché à travers cette action judicaire, qu’à humilier ses clients. Pour lui, Farba Senghor est le premier qui devrait s’appliquer les règles de droit dont il veut aujourd’hui faire valoir. «Le sieur Senghor a eu à commettre des actes malheureux dans ce pays sans être inquiété», rappelle l’avocat.
A propos des faits, Me Touré estime qu’ils souffrent d’un problème d’imputabilité. De l’avis de l’avocat, personne ne saurait dire, avec exactitude, qui d’entre ces jeunes est l’auteur du jet ou même s’il est parmi ce groupe de prévenus. Et comme pour le conforter, son collègue de la défense, Me Doudou Ndoye soutient qu’une seule pierre ne peut être jetée par sept personnes en même temps.
Pour toutes ces raisons, la défense, de même que le ministère public a demandé la relaxe des six prévenus. Me Touré d’ajouter que cette procédure judiciaire ne devrait aller à l’encontre de personne d’autre que la partie civile. Car selon un des prévenus El Hadji Yahya Diagne, c’est Farba Senghor lui même qui aurait ouvert les hostilités en jetant une bombe asphyxiante. Ce qui a, apparemment convaincu le Tribunal qui a prononcé la relaxe pure et simple.
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