Le procès relatif à l’affaire des chantiers de Thiès, qui devait se tenir hier, a connu un deuxième report. Il aura lieu le 18 Mars prochain. Ce renvoi est motivé par la présentation devant le Tribunal des rapports de l’Inspection générale d’Etat (Ige), qui épinglent l’entreprise Jean Lefebvre Sénégal (Jls) pour surfacturation.
L’affaire des chantiers de Thiès a été enrôlée hier en audience spéciale devant le juge correctionnel. Et comme lors de la première audience, Bara Tall, le patron de Jean Lefébvre, a déféré à la convocation. Il n’a pas eu, cependant, l’occasion de s’expliquer devant le juge. Car, d’accord partie, les conseils de Bara Tall et ceux de l’État du Sénégal ont convenu du renvoi du procès à la date du 18 Mars à pour plaidoirie. L’autre motif non moins important, qui a motivé le renvoi, constitue la production des rapports de l’Inspection générale d’Etat (Ige), qui font état de « surfacturations » et dont se serait rendu coupable le patron de Jls dans l’affaire dite des chantiers de Thiès.
La production des citations à témoin adressées au ministre de l’Economie et des Finances, Abdoulaye Diop, à l’ancien Premier ministre, Idrissa Seck, et au président du Sénat, Pape Diop, est perçue comme un coup tordu par les avocats de l’Etat, en l’occurrence Mes Mbaye Jacques Ndiaye et Ousmane Sèye. Ces derniers ont reproché à la défense d’avoir déposé sur la table du juge ces documents, sans les leur avoir communiqués au préalable. C’est pourquoi, ils exigent que les citations leur soient présentées. Cela dit, ni l’argentier de l’Etat, ni le président du Sénat ne se sont présentés à l’audience. Itou pour Me Madické Niang cité aussi en qualité de témoin.
D’ores et déjà, l’audience du 18 Mars promet des révélations. A toutes les audiences, Bara Tall a toujours répondu présent, l’air très sûr de lui. En plus, il a eu un soutien de taille, en la personne de l’ancien Premier ministre, Idrissa Seck. Qui était d’ailleurs à l’audience d’hier, comme il l’avait promis.
Pour rappel, le patron de Jls doit s’expliquer sur l’affaire des chantiers de Thiès. Il est poursuivi pour faux et usage de faux et détournement de deniers publics. L’Etat du Sénégal lui reproche d’avoir usé de manœuvres frauduleuses pour empocher un pactole de 8 millions de francs. Ce, au moyen surtout de surfacturation. Bara Tall n’est pas au bout de ses peines, puisqu’il risque de perdre le siège social de l’établissement de Jls, s’il ne désintéresse pas ses créanciers. Le montant de ses créances s’élève à près d’un milliard (900 millions de francs). Et comme par hasard, alors qu’il est appelé en audience spéciale devant le juge correctionnel pour répondre de ces multiples chefs d’inculpation, au même moment, le Tribunal des criées statuait également sur ses biens immobiliers. Ceux-ci notamment le siège social de son entreprise devaient être mis aux enchères. À la demande de son conseil Me Aly Fall, l’audience a été renvoyée au 8 Février prochain. Les conseils de la Cbao espèrent que d’ici à cette date, Bara Tall pourra solder les créances qu’il doit à leur cliente.
Alassane DRAME