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Procès Imam Ndao : L’accusé, Mactar Diokhané relate sa rencontre avec Sheikhao

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XALIMANEWS : « Oui j’ai rencontré une chef combattant, je ne sais pas si c’est celui de Boko Haram ou non.je ne l’avais jamais rencontré jusqu’au jour où on m’a informé que des Sénégalais avaient des problèmes. On m’a sollicité pour aller introduire la requête vue que c’était des problèmes relatifs à la religion, et vu que j’ignorais les raisons de leur présence, je suis intervenu. Ce pour venir en aide à des concitoyens. J’ai alors vu un certains Moustapha. Lui a parcouru quelques 4 kilomètres, c’est–à dire le fief de Boko Haram pour demander à Sheikao », a indiqué le présumé recruteur.

Il poursuit : « Après 4 jours, j’ai été voir les concitoyens pour demander leur condition. Ils étaient une vingtaine et m’ont dit qu’ils avaient un problème avec eux parce qu’ils détenaient une pièce d’identité ? Sheikao trouvait que le fait de s’abstenir de quitter le Sénégal pour se rendre dans un pays musulman était un problème.
J’ai compris qu’ils étaient conduits là-bas contre leur gré. Je leurs ai demandé de collaborer pour s’en sortir et au Nigéria et au Sénégal. J’avais alors suggéré au détenteur de passeport de remettre les documents réclamés à la place des cartes d’identités. C’est alors qu’Aboubacar est venu me chercher. On a fait un parcours de 2 heures de routes avec beaucoup de check points. Ma rencontre avec Sheikao a porté sur la détention de la carte d’identité et le débat sur l’absence de migration d’une personne d’un pays laïque ou non musulman a un pays islamique ».

Parlant de ses échanges avec le chef combattant, le mis en cause estime que « les échanges n’ont duré que près de 9 heures. On était desfois interrompues de temps en temps. Je l’avais précédé dans une tente, il m’y a rejoins. Nos échanges ont porté sur ces deux points. Mais la raison principale est que Mohamed Mballo avait commencé à frôler la folie. Il avait un discours incohérent qui renseigne de son état de santé mental défectueux. J’y suis allé avec un mal au cœur. On m’a présenté à lui et lui ai parlé de la raison de ma visite. On a discuté sereinement et j’ai compris qu’il voulait juste qu’on reconnaisse son autorité. J’ai joué le jeu et l’ai soutenu dans ses convictions sur ces deux ponts. Je lui ai dit des choses qui cadraient avec sa conviction. Mais, j’avais senti qu’il avalait tout ce que je lui disais. J’ai fait un bref exposé et il a accédé à ma demande. Même si je n’étais pas convaincu que détenir une carte d’identité n’est pas un acte de mécréance, j’ai fait semblant de partager sa conviction ».

Devant les gendarmes il aurait dit que les Sénégalais risquaient la mort si Sheikao apprenait qu’ils ont abandonné le combat, mais lui dit n’avoir jamais tenu de tels propos. « Je n’ai jamais parlé de combat, je ne sais même pas comment mener un combat. Ce sont des propos que l’on me prête.
Je n’ai jamais amené une quelconque personne au Nigéria. Je ne connaissais personne de ces accusés. Si je savais que j’allais faire l’objet de toutes ces choses qui me sont reprochés aujourd’hui, je n’allais pas intervenir pour leur venir en aide » renseigne-t-il.

Avant d’ajouter que « quand j’étais avec Sheikao, j’étais sous le feu de l’émotion. Il m’a félicité et a dit à ses hommes de laisser libre champ à tous ceux qui veulent rentrer. Lorsque je sortais de la zone, Aboubacar qui est un de ses hommes m’a remis 3 millions de nairas (environs 12 000 Euros équivalant de 15 millions 600 000 F Cfa). Il m’a dit que c’est pour les frais de transport. Et que la moitié était à moi et le reste pour les autres Sénégalais. Moi, je ne peux pas expliquer les raisons de cette générosité de sa part. Lui seul est en mesure de le faire. Peut-être parce que j’ai eu à enseigner quelques-uns de ses parents. Là-bas, il y est presque comme un président. Je voulais éviter que l’on me fasse un faux procès après avoir réussi à les tirer d’affaire. J’ignore qui les a amenés au Nigéria. Même si ce sont des amis qui les auraient conduits là-bas, cela relève de leur responsabilité et non des miennes. Et, vu que j’ai fait 6 mois de travail, avec un mois de congé, j’avais la possibilité de revenir au bercail ».

Un congé qu’il n’a jamais évoqué devant les enquêteurs dit le juge. Mais, il dit l’avoir évoqué et poursuivit. « Une fois au Sénégal, j’avais continué à être porte-parole et coordonnateur du groupe avant de faire quoi que ce soit. Je devais leur mettre en rapport avec un sage qui serait en mesure de les guider afin qu’il les conseille. Mais ils devaient accepter le règlement que j’ai élaboré. J’ai tenu à donner des conditions parce que je voulais éviter qu’on m’attribue une responsabilité ».
Toutefois, lui rappelle le juge, selon un des accusés, un projet de daawa était sur le point d’être réalisé par Diokhané et que c’est l’arrestation de celui-ci qui a fait tout capoté. Le prévenu conteste avant de démentir de tels propos. « Vu le nombre, j’ai demandé au groupe de se scinder en deux parties. L’un des groupes a été arrêté à Zinder. Informé par Moussa Aw de leur arrestation, motivée par la détention de fausse monnaie. J’ai voulu intervenir pour les assister».

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