Au troisième de son interrogatoire, l’expert comptable Omar Samb a été mis à rude épreuve par la cour, le procureur spécial et la partie civile.
Le commissaire aux comptes des entreprises AHS SA, ABS SA, Hardstand SA… soutenait depuis hier vendredi que la société AHS n’avait que des actions nominatives. Mais ce matin il a soutenu le contraire. En effet, il précisera à l’assesseur que Hamath Diouf que « Bibou (IbrahimAboukhalil, ndlr) et Pape Pouye (Mamadou Pouye, ndlr) m’ont montré des attestions produites par un commissaire aux comptes luxembourgeois et prouvant que la société leur appartenait) ». Ce qui signifie que les actions d’AHS SA ne sont pas nominatives mais au porteur. Sur un autre aspect, l’assesseur Yaya Dia lui a rappelé qu’il a longtemps soutenu qu’il n’y avait aucune dissimulation. Or dans un de ces rapports sur ABS SA, il note une dissimulation de capitaux. Interrogé sur ce fait, M. Samb a précisé qu’il ne s’agissait pas d’une dissimulation parce que l’argent était logé dans un autre compte dela même entreprise, alors qu’il ne devait pas s’y trouver.
Le parquet spécial, prenant la suite de la cour, est revenu sur la société ABS SA aussi. Le substitut Antoine Diome a rappelé au témoin les déclaration d’Alioune Samba Diassé, directeur général de cette société selon qui les premiers actionnaires de n’étaient que des porteurs pour son véritable associé et lui même. L’expert comptable dira qu’il ne pouvait pas savoir que Véronique Manga et Fatou Babou n’étaient que des porteurs d’actions.
C’est ensuite le tour de la partie civile, notamment par Me Aly Fall, d’interroger le témoin. Me Fall lui est revenu sur les flux financier autour de la société ABS SA pour savoir si des montants aussi important n’ont pas éveillé des soupçons chez l’expert comptable. Ces flux sont quand même d’un montant total d’un milliard six cent quatre vingt quatre millions de francs CFA (1,684 milliards FCFA). M. Samb a répondu qu’à partir du moment où il a la justification de ces flux, il n’a pas à chercher plus loin.
Effectivement, dès lors que Samb avait des justifications de ces flux,rien ne lui permettait de douter qu’il s’agissait d’autre chose que du légal ! Le Sénégal n’est pas un îlot dans un océan, partout ailleurs, c’est ainsi qu’on procède dans ce genre d’affaires !