XALIMANEWS : Pour battre le réquisitoire du ministère public, la défense compte bien se saisir de toutes ses chances. A tour de rôle les conseils du député-maire s’en prennent ouvertement à Serigne Bassirou Gueye. Plus particulièrement Me Seydou Diagne. Prenant la parole la robe noire n’est pas passée par quatre chemins pour défendre son client.
« Pour le blanchiment, il faut changer de terrain de jeu. Pour le blanchiment il faut être dans la délinquance. On attendait le procureur pour qu’il dise quelles sont les opérations. Mais le procureur dit « je ne suis pas dans un terrain de déguisement et de manipulation ». Si vous détenez quelque chose qui provient d’un crime et d’un délit c’est du recèle », assène-t-il.
Sans détour, il poursuit : « Sur le faux, les dénonciations sont fausses et inventées. Dans son réquisitoire, il n’y a même pas d’information judiciaire. Vous ne menez aucune enquête, aucune investigation. Le parquet est aussi faible pour le blanchissement dans ce dossier. Il ne peut mener aucune action. Le Centif a servi un rapport transmis au maître des poursuites. C’est le juge d’instruction qui a l’exclusivité sur les blanchiments d’argent. Parce que tout va s’écrouler comme un château de sable. Le ministère public, en même temps, chargé de défendre la société, vient vous dire que je ne suis pas pour Khalifa Sall, il ne peut même pas montrer un seul élément qui a un fondement juridique ».
« Le procureur doit montrer qu’il est l’avocat de la société et qu’il ne fait pas un traitement particulier à Khalifa Sall. On s’acharne sur Khalifa Sall alors que les 40 millions que l’Etat demande à Bara Sady sont renvoyés. Depuis 4 ans, le dossier est là alors qu’il dit qu’il est avocat de la société », fulmine Me Diagne.
Toujours dans plaidoirie, le conseil a évoqué l’affaire de Carmelo Sagna dans la gestion de la SAR. « On avait requis 1 an de prison pour lui. Et à la chambre, il y a eu contestation et il a été mis en liberté. Depuis lors il n’y a eu aucune évolution sur le dossier. Thierno Ousmane Sy avec l’acquisition de la 3eme licence de téléphonie mobile, et on lui réclame 10 milliards. Sur ce dossier, depuis 2015, je demande un procès mais rien n’a été fait. Mais comme tous ces gens ne sont pas candidats à la présidentielle, tous ces dossiers sont laissés sur la table du procureur », précise-t-il.
Avant de conclure que « le procureur est assis sur des réclamations de l’Etat du Sénégal à peu près 120 milliards et n’organise pas de procès. Je conclue pour rappeler respectueusement au tribunal que dans notre pays depuis 2012, ce sont les procureurs qui se mêlent de la matière électorale pour invalider les candidatures. On attrait devant votre juridiction, que ceux qui ont des ambitions politiques ».
Eu égard de ces faits, il sollicite ainsi une demande de renvoi de Khalifa Sall à des fins de poursuite.