La perspective du financement par la Banque islamique de développement d’un projet susceptible de créer en 5 ans 300 mille emplois dans le monde rural fait saliver deux ministres de Macky Sall, qui veulent chacun se l’approprier. Et sur ce point, Benoît Sambou semble avoir pris de l’avance ; ce qui pousse son collègue à crier au voleur. Alors qu’il vient à peine d’en finir avec les tensions suscitées par les différences d’approches entre ses ministres dans la traque des biens mal acquis, Macky Sall va également devoir très rapidement trancher un autre conflit de compétences qui oppose deux de ses ministres, et qui porte sur un aspect essentiel de son programme de création d’emplois. En effet, le ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural (Maer), Abdoulaye Bibi Baldé, reproche à son collègue de la Jeunesse, de l’Emploi et de la Promotion des valeurs civiques, Benoît Sambou, de marcher sur ses plates-bandes, et littéralement, de vouloir lui piquer un de ses projets essentiels. Ce projet porte sur ce que le gouvernement a appelé, l’aménagement des Domaines agricoles communautaires (Dac). Et si Macky Sall refusait de s’y impliquait, ce sera un autre volet de son programme Yonnu Yokkute qui va connaître un grand retard, pour ne pas dire qu’il va prendre du plomb dans l’aile.
100 milliards et 300 mille emplois
Ce programme, très ambitieux, vise à créer environ 300 000 emplois, en particulier dans le monde rural, tout en trouvant des débouchés à des jeunes diplômés des écoles de formation secondaires et universitaires, notamment dans les secteurs de l’agriculture, de l’élevage et de l’aquaculture. Cela se fera en aménageant dans les cinq années à venir 9 domaines agricoles communautaires repartis selon un choix spatial qui prend en compte toute l’étendue du pays. Ces Dac faisant environ 30 000 ha de terres aménagées vont disposer d’infrastructures leur permettant l’accès à l’eau, à l’électricité, au génie civil et à des ouvrages de voirie.
Le ministère de Abdoulaye Bibi Baldé, qui affirme y réfléchir quasiment depuis son arrivée à la tête de ce département, a même produit depuis le mois de septembre 2012, un document conceptuel pour ce projet. Placé sous la tutelle de l’Agence nationale d’insertion et de développement agricole (Anida), nouvelle appellation de l’ancienne Agence du Plan Reva si cher à Abdoulaye Wade et son Farba Senghor, ce projet a l’espoir de décrocher les 100 milliards de francs Cfa nécessaires à sa réalisation, auprès de la Banque islamique de développement (Bid). Des travaux d’approches fructueux avaient déjà été entamés auprès de cette banque. Or, c’est au moment où la Bid s’apprête à envoyer une équipe de prospection, qui va déterminer si le projet est viable et mérite d’être financé, que les services du ministère de l’Agriculture voient poindre le nez de l’ancien titulaire de ce poste, Benoît Sambou.
Alléché sans doute par Jean-Pierre Senghor, le Secrétaire général de son département, dont il avait pu faire le Président du conseil d’administration de l’Anida à l’époque où il en assurait la tutelle, Benoît Sambou aurait commencé depuis un certain temps, à vouloir faire transhumer le projet des Dac sous la tutelle de son ministère de la Jeunesse. Du moins, les collaborateurs de M. Baldé, qui lui font ce reprochent, notent qu’il a l’intention d’aller très vite et de mettre tout le monde devant le fait accompli. D’ailleurs, il a, à ce propos, convoqué une réunion demain, avec «toutes les parties prenantes de ce projet». Il aurait, semble-t-il, même demandé à son collègue de l’agriculture de s’y faire représenter.
Abdoul Mbaye pour Sambou
Les collaborateurs de ce dernier font remarquer l’ironie de l’affaire en notant qu’aucune des parties prenantes de ce projet ne relève de la tutelle de la Jeunesse. Il s’agit essentiellement de l’Anida, qui dépend de l’Agriculture, de l’Agence nationale de l’aquaculture (Ana), qui dépend de la Pêche, ainsi que des services des ministères de l’Elevage, de l’Aménagement du territoire, de l’Economie et des Finances, ainsi que des collectivités locales affectées. Au nom de quoi, disent donc ses détracteurs, «Benoît Sambou s’arroge-t-il alors le droit de piloter ce projet ?». Les mêmes indiquent que même si ce projet avait été conçu à l’époque où il était ministre de l’Agriculture, «la continuité de l’Etat et l’élégance républicaine exigeraient de lui qu’il en laisse la poursuite à son successeur». Quoi qu’il en soit, M. Sambou semble avoir convaincu son Premier ministre qui, le vendredi dernier, lors du Conseil interministériel sur la filière tomate, lui a publiquement attribué la tutelle de ce projet. Ce qui a fait sortir Baldé de sa réserve après la rencontre.
De leur côté, les collaborateurs de ce dernier ont développé un argumentaire pour contrer le travail de leur collègue, en relevant le fait que le projet des Dac entre dans le cadre des missions régaliennes dévolues au département de l’Agriculture, conformément au décret de nomination de Baldé, de juillet 2012. Ensuite, il y a surtout le fait, pour eux, que «le ministère de l’Agriculture est le seul qui compte au moins 5 directions nationales et agences (Anida, Ancar, Isra, Dapsa, Dhort), plus 14 directions régionales impliquées dans ce projet». De plus, ajoutent-ils, «sur les 6 préoccupations qui justifient la mise en œuvre de ce projet, les questions d’emplois ne concernent qu’un point, et c’est dans le secteur agricole. Toutes les autres préoccupations concernent le développement rural». Mieux, indiquent les détracteurs de Benoît Sambou, dans le document originel du projet, il n’était même pas mentionné le ministère de l’Emploi…
Soupçonné d’être la cheville ouvrière de Benoît Sambou dans son projet d’appropriation du projet de 100 milliards de la Bid, son Secrétaire général, Jean-Pierre Senghor, n’était pas joignable le vendredi dernier. Son téléphone sonnait dans le vide, et comme le souligne le robot de la Sonatel, «la messagerie vocale n’{était} pas activée». Le Quotidien espère néanmoins qu’il a reçu notre Sms.
[email protected]
Je me réjouis de cette sollicitation du Privé pour permettre à notre Agriculture de faire de grands bons qualitatifs et quantitatifs.
Cette sollicitation du Privé est certainement motivée par le constat que nos CULTIVATEURS qui auraient dû être formés pour devenir de véritables AGRICULTEURS depuis ces vingt dernières années, n’ont pas assez de moyens financiers pour de gros investissements.
Je suis d’accord sur le constat, mais rien ne devrait nous empêcher de les regrouper par G.E.I, en « grappes » opérationnelles de deux membres actifs, leur prêter une somme équivalente à un million par membre, en exigent une gestion rigoureuse et un remboursement sans faille.
Je mets en garde le Gouvernement du Sénégal, contre toute intégration dans l’encadrement de nos paysans, en particulier nos maraîchers de prétendus Techniciens Marocains, soit disant pour former nos Paysans.
Il faut vrai être très naïf pour croire que les Marocains vont nous aider à casser leurs marchés fructueux avec l’Union Européenne, en faisant en sorte que les produits Sénégalais de bonne qualité soient plus visibles et en abondance en Europe.
Jamais, ni le Marocains, ni les Tunisiens, encore moins les Algériens ne feront rien qui puisse développer la culture maraîchère Sénégalaise, Malienne, ou Burkinabé, et ce peut être compris, chaque gouvernement protège ses paysans et cherche à acquérir des marchés à forte rentrées de devises.
Quand je vois sur le plateau, ce matin, nos journaliste vanter nos bonnes relations avec le ROYAUME CHERIFFIEN presque en état de nirvana, sans souligner que ces même Marocains seraient même prêts à nous danser la fameuse danse du ventre, avec ces milliards qu’ils « puisent » dans nos pauvres pays négro-africains de l’Ouest, je crois être seul sur cette terre du Sénégal à voir autre chose !
Non, les Marocains ne sont pas mes frères, plus que ne le sont les Grecs ou les Français, leur Tijuana, aussi séduisante soit-elle, ne doit pas faire d’eux ceux qui auraient le privilège de nous exploiter comme une vache à lait!
Les Marocains, Tunisiens ont intérêt à faire de nos pays, des déserts en grandes Ecoles, en Agriculture florissantes, que notre Tourisme ne soit pas attrayante, que nos babouches soient de très mauvaise qualité, que nos couturiers et couturières si ingénieuses travaillent comme il y a cinquante ans, pour que nos commerçantes continuent à se bousculer devant les guichet de la Royale Air Maroc pour aller parcourir les souks de Casa, de Meknès ou de Rabat en vue de s’provienne en produits marocains qui font tourner des centaines de petits ateliers familiaux§ R E V E I L E Z -VOUS et réveillez les autres !
J’ai actualisé ce commentaire pour attirer l’attention de ces deux ministre sur le grand danger que constituerait toute coopération, en matière Agricole avec les Marocains, éternels saboteurs de l’agriculture de nos pays subsahariens!