XALIMANEWS- Et le gagnant pour le rachat du groupe M6 est… le groupe Bouygues-TF1. Comme révélé par Le Point et Le Figaro, le groupe de Martin Bouygues a remporté la compétition orchestrée par la banque d’affaires JP Morgan pour le compte du géant allemand Bertelsmann-RTL Group, maison mère de la société française. RTL Group et M6 ont annoncé lundi soir l’ouverture de négociations exclusives avec Bouygues-TF1 en vue bien d’une fusion de groupe TF1 et groupe M6. Objectif : peser face aux géants américain Netflix, Disney+ et consorts qui bouleversent l’industrie audiovisuelle. L’entité fusionnée TF1-M6 pèsera 3,4 milliards d’euros de chiffre d’affaires, pour un profit opérationnel courant de 461 millions d’euros. Elle aura dans sa corbeille les deux premières chaînes de télévision privée en France, TF1 et M6, ainsi que les radios RTL, Fun Radio… Bouygues disposera de quatre administrateurs, contre deux pour RTL Group, sur un conseil d’administration qui en comprendra douze.
Bouygues sera l’actionnaire de contrôle du nouvel ensemble, avec 30 % du capital, contre environ 16 % pour Bertelsmann-RTL Group, après l’acquisition par Bouygues de 11 % de la nouvelle société pour un montant de 641 millions d’euros. Nicolas de Tavernost sera nommé PDG du nouvel ensemble. À 70 ans, ce sera donc lui le patron opérationnel. Il sera en lien étroit avec le principal actionnaire, Bouygues, où Gilles Pélisson sera nommé directeur général adjoint en charge des médias et du développement.
Le schéma de fusion a été validé à l’unanimité par les conseils d’administration de RTL Group, Bouygues, TF1 et le conseil de surveillance de M6. L’opération n’est pas sans risque. Elle est en particulier soumise à l’approbation de l’Autorité de la concurrence. Reste également à voir comment réagiront les annonceurs, TF1-M6 devant peser entre 65 % et 75 % du marché publicitaire, et les producteurs. « La consolidation est une impérieuse nécessité pour que le public français et l’ensemble de la filière continuent de jouer un rôle prédominant face à une concurrence internationale exacerbée qui connait une accélération fulgurante. La combinaison des savoir-faire des deux groupes permettra une réponse française ambitieuse », souligne Nicolas de Tavernost, président du directoire de groupe M6, dans un communiqué. La fusion est « une formidable opportunité de créer un acteur majeur français du total vidéo qui garantira
l’indépendance, la qualité des contenus et le pluralisme », assure le PDG de TF1, Gilles Pélisson.
Le Point