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Projet de prise d’actions à La Sonatel : Des négociations secrètes entre France Télécom et l’Etat

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Un paquet d’actions entre 3 et 6%, c’est la fourchette que France télécom et l’Etat sénégalais sont en train de négocier à l’abri de tous les phénomènes parasites, sans aucune base officielle. Une manière détournée de violer la volonté populaire totalement opposée à la prise de contrôle totale de l’entreprise par la propriétaire de la marque mondiale Orange. Par Momar DIENG

ImageLes experts l’avaient dit et soutenu : le principe de la cession d’actions que l’Etat du Sénégal détient dans la Sonatel à la maison-mère, la société France télécom, reviendrait tôt ou tard à la surface. Il y a plusieurs mois en effet, les négociations entamées entre les deux parties avaient été entravées, et finalement suspendues, sous la pression populaire. Aujourd’hui, nos informations indiquent que, l’orage passé, les manœuvres souterraines entre les deux composantes essentielles de la plus liquide et de la plus prestigieuse des sociétés nationales ont repris, dans le plus grand secret. Officiellement, la Direction générale de la Sonatel n’est pas partie prenante à ces négociations, mais il ressort de nos investigations qu’elle ne fait rien pour s’opposer au but recherché par la partie française.
Selon nos investigations, le schéma de discussions est profilé autour de la vente d’un paquet d’actions tournant entre 3% et 6% des actions de l’Etat à France télécom. Vu que Ft ne dispose pour le moment «que» de 42% du capital de la Sonatel, l’acquisition d’un surplus de 6% ne lui donnerait au mieux qu’un maximum de 48%, soit à seulement 3% du seuil stratégique de 51%. D’après nos informations, si 48% restent insuffisants pour avoir le contrôle stratégique de l’entreprise, ils donneraient néanmoins à France télécom la possibilité d’exercer un «contrôle politique» sur la Sonatel. Elle pourrait alors user d’influence auprès des niches minoritaires détentrices de  stocks d’actions qu’elles pourraient facilement convaincre par rapport à ses objectifs.
Si l’Etat du Sénégal succombait aux avances et pressions de France télécom, dirigée depuis quelques semaines par Stéphane Richard, l’ancien Directeur de cabinet de la ministre de l’Economie Christine Lagarde, il se serait rendu coupable de violation de la très nette volonté populaire exprimée sur ce dossier par les syndicats et structures de cadres de la société, par des organisations de la société civile, l’opinion publique, la presse, etc. Aux yeux de tous, devoir trouver de l’argent pour renflouer les caisses du Trésor qui ne sont plus aussi pleines qu’au milieu des années 2000 reste un motif inacceptable et suicidaire pour que le Sénégal se sépare quasi définitivement de ce «bijou de famille» qu’est la Sonatel. A cet effet, l’opinion la plus partagée est que l’Etat doit garder la marge de manœuvre qui lui permettra encore de s’opposer aux orientations stratégiques contraires à l’intérêt national que France télécom imprimerait à la Sonatel. Et c’est à ce niveau que résident les inquiétudes de certains cadres et syndicalistes encore opposés à la prise de pouvoir total ambitionnée par Ft. Sans une opposition interne et prestigieuse, les Français changeront fatalement la face de Sonatel. Les syndicats et les structures de cadres sont interpelés face à leurs responsabilités.

lequotidien.sn

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