La classe politique participante au dialogue, de connivence avec le Président Macky Sall, s’inscrit dans une logique de reporter de façon indéfinie, les élections locales en violation de la norme constitutionnelle communautaire.
C’est une incohérence pour notre pays de condamner le putsch du Mali au nom du Protocole de la CEDEAO et ne pas respecter sa disposition selon laquelle « Les élections à tous les niveaux doivent avoir lieu aux dates ou périodes fixées par la constitution ou les lois électorales. »
Le Sénégal doit respecter tout le Protocole et pas seulement l’article qui protège les mandats des Présidents de la République.
C’est dommage qu’au moment où dans les démocraties dignes de ce nom, les débats portent sur les voies et moyens pour renforcer les pouvoirs des collectivités locales, au Sénégal les participants du dialogue politique se contentent de proposer à leur pays des réformettes du genre, report d’élections, audit du fichier électoral, élection au suffrage universel direct des maires et des présidents de conseil départemental.
Pourtant les chantiers ne manquent pas. Les différentes vagues de décentralisation depuis 1972 n’ont pas conduit à donner aux collectivités territoriales une autonomie effective.
Pilotées par en haut, les premières réformes ont conduit l’État à déterminer à la place des populations vivant dans les collectivités territoriales, quelles devaient être les compétences des Communes, Départements. Régions réduisant ainsi considérablement leur capacité effective pour se gouverner par eux-mêmes.
Pour décentraliser efficacement, le dialogue politique devrait proposer de rompre avec la logique de la réforme imposée « par le haut ».
Plutôt que de laisser à l’État le soin de répartir lui-même les compétences des différents échelons territoriaux, il convient d’inverser la logique et de partir du bas pour commencer par donner le choix au plus petit échelon : les Communes, Départements et Regions. Eux-mêmes choisiraient quelles compétences ils exercent et lesquelles ils désirent déléguer à l’échelon plus haut.
C’est ce débat qui devait agiter le dialogue politique pour réformer notre modèle de décentralisation manifestement arrivé à bout de souffle.
Helas !
Vive la République !
En avant, pour l’amour du Sénégal !
J’ai toujours dit qu’au Sénégal la décentralisation est parcellaire et superficielle. On ne peut décentraliser alors que les partis sont nationaux ( pds, ps, Pastef…) et non locaux. Avec la division territoriale qu’on a aujourd’hui, on peut juste faire des partis départementaux et ou communaux du genre takhayou Dakar, vision thies, ziguinchor Mong kou mong (mains ensemble), les nanthios de sedhiou etc. Éviter que les maires soient choisis depuis Dakar par la direction centrale du parti à la place des locaux. Obligation au maire d’une ville comme tambacounda par exemple d’être un résident effectif de la localité (réside au moins 75% de l’année dans la localité) et non un maire qui est ministre ou DG du port de Dakar et en même temps maire de tamba. On a en mémoire le marché de tilene à ziguinchor qui passe entièrement au feu et les populations et commerçants restent plus de 72 heures sans voir leur maire débarquer sur les lieux. Ce n’est plus un administrateur mais un observateur de loin. La législation doit aussi interdire les doubles voire tri-fonction. On ne peut pas ajouter à la fonction de maire à tout autre emploi qu’il soit à temps partiel ou complet. Un maire doit se consacrer exclusivement et à 100% à cette activité pour laquelle il est élu et payé pour.