Le diabète a enregistré une nette et très rapide évolution au Sénégal. En effet 720 000 sénégalais sur une population de 12 millions d’habitants sont touchés par cette maladie, soit un taux de prévalence nationale de l’ordre de 4 à 6 %. Entre 1980 et 2000, plus de 2500 nouveaux cas ont été recensés par an. Des chiffres effrayants selon les estimations de la Fédération internationale du diabète (Fid).
Le Professeur Seydou Nourou Diop directeur du Centre du diabète Marc Sankalé a même tiré hier la sonnette d’alarme pour sensibiliser l’opinion sur la prolifération de cette maladie dite sucrée. C’était à l’occasion de la cérémonie de lancement du programme de formation en diabétologie pratique.
Le diabète continue, sans aucun doute de faire mal dans le monde. Et notre pays n’est pas épargné par le fléau. S’exprimant sur cette problématique hier à l’occasion de la cérémonie de lancement du programme de formation destiné à renforcer la capacité des professionnels du secteur, le Professeur Seydou Nourou Diop a mis en avant les projections de la prévalence nationale de cette maladie suite aux révélations de diverses publications.
D’après lui, la prévalence nationale de la maladie est de 2 à 2,5 % de la population, mais selon les estimations de la Fédération internationale du diabète (Fed), 4 à 6 % des sénégalais vivent avec la maladie. Ce qui veut dire que 720 000 personnes sont atteintes. Le même spécialiste de souligner que le nombre de nouveaux cas y est passé rapidement de 200 environ entre 1965 et 1990, à plus de 2500 cas par an depuis le début des années 2000.
Ces chiffres, à en croire le diabétologue, auraient pu être dramatiques au Sénégal si des mesures d’urgence n’étaient pas prises. Parmi elles, il y a l’érection du Centre du diabète Marc Sankalé depuis 1965 qui a permis d’éduquer et de former des médecins en vue d’une meilleure prise en charge de la maladie. En témoigne, dit-il, en trois ans les décès par coma sont passés de 37 % à 1% et les amputations de jambes pour cause de gangrène infectieuse sont passées de 7 % à 2%.
En dépit de l’ampleur de la maladie, les actions à entreprendre restent toujours insuffisantes. Selon toujours le même spécialiste, le nombre de médecins ayant la capacité de prendre en charge les personnes atteintes reste encore limité et la prise en charge structurée n’est effectuée qu’au Centre national du diabète et dans quelques autres structures.
D’où l’importance de la formation en diabétologie proposée au Sénégal par le laboratoire Novo nordisk dont le lancement officiel a eu lieu hier mercredi et qui a réuni plusieurs acteurs de la santé. La formation vise à augmenter progressivement le nombre de médecins capables d’assurer correctement la prise en charge des diabétiques à travers le pays.
Profitant de cette rencontre, le directeur de cabinet du ministre de la Santé, qui a présidé la cérémonie d’ouverture, a tenu à féliciter les initiateurs de ce programme, parce qu’il a estimé que la meilleure prise en charge des patients du diabète nécessite la formation du personnel pour la gestion des complications.
sudonline.sn