Suite aux propos tenus par le chroniqueur Mamadou Sy Tounkara sur la 2Stv et relatifs à la Mauritanie, le Cnra a adressé une observation à ladite télévision. L’organe de régulation des médias, tout en formulant des recommandations pour le respect scrupuleux des cahiers de charges et de la loi par les médias audiovisuels, pointe dans son quatrième avis trimestriel de l’année 2016 un certain nombre de dysfonctionnements et de manquements dans les programmes diffusés par les radios et télévisions de la place.
La déclaration du chroniqueur Mamadou Sy Tounkara sur la chaîne de télévision privée 2Stv, le 20 janvier dernier, appelant les militants mauritaniens anti-esclavagistes à prendre les armes pour combattre le régime du Président Mohamed Ould Abdel Aziz a été évoquée par le Conseil national de régulation de l’audiovisuel. Dans son dernier avis trimestriel portant sur les mois d’octobre, novembre et décembre 2016, l’organe de régulation des médias annonce avoir «adressé une observation à la 2Stv, suite à la diffusion, le 20 janvier 2017, de l’émission ‘’Le Grand rendez-vous’’ consacrée ce jour-là à l’esclavage en Mauritanie». Cette sortie de M. Tounkara avait suscité une vive réaction des autorités mauritaniennes qui s’en étaient plaintes auprès de leurs homologues sénégalaises. Ce qui avait d’ailleurs poussé le secrétaire d’Etat à la Communication, Yakham Mbaye, à adresser une lettre au Dg de la 2Stv dans laquelle il menaçait de procéder à la fermeture de ladite chaîne.
En guise de recommandation à ce propos, le Cnra «appelle les médias audiovisuels à une préparation particulière et une attention soutenue lorsque des questions sensibles sont abordées, afin d’éviter des dérapages, confusions, prises de positions inappropriées de nature à entraîner des conséquences préjudiciables».
Par ailleurs, le Cnra a relevé durant le quatrième trimestre de l’année 2016 cinq types de dysfonctionnements et de manquements dans les programmes diffusés par les médias. Ainsi, on notera : la programmation de films comportant des séquences obscènes et violentes à des heures de grande écoute, la diffusion de séries télévisées mettant en scène des victimes ensanglantées, la diffusion par certaines télévisions de publicité autour de thématiques dédiées aux praticiens de la médecine traditionnelle, le placement systématique de produits ou publicité commerciale sauvage pendant des émissions télévisées et enfin la persistance des dérives verbales, la diffusion de propos grossiers et choquants, notées lors d’émissions radiophoniques.
A la suite de ces dysfonctionnements et manquements, le Cnra a formulé des recommandations. On peut noter que l’organe de régulation prône «l’arrêt de la diffusion de scènes obscènes ou de violence et de propos grossiers et choquants aux heures de grande écoute, où le jeune public est susceptible d’être le plus présent devant l’écran». Aussi, le Cnra réitère-t-il «sa recommandation de mise en place, au sein des télévisions, conformément au cahier des charges, de commissions de visionnage qui seront chargées de recommander aux chaînes une classification des programmes».
La structure présidée par Babacar Touré invite aussi les médias au «respect des dispositions des lois, règlements et stipulations des cahiers des charges relatifs à la publicité».
Lequotidien.sn
Les relations tendues, pour ne pas dire mauvaises, de la Mauritanie avec ses voisins, principalement le Sénégal, préoccupent les FLAM et au-delà, tous les Mauritaniens qui voient leurs quotidiens bousculés par ces sempiternelles querelles.
L’intervention du journaliste Mamadou Sy Tounkara dans l’émission « le Grand rendez-vous » sur la chaîne 2STV face au militant anti-esclavagiste Ahmedou Vall Messaoud, initiateur de la pétition « contre l’esclavage en République islamique de Mauritanie », a encore fait monter d’un cran la tension dans les relations entre la Mauritanie et le Sénégal.
La cause du délit : la dénonciation du racisme et de l’esclavage en Mauritanie sur une chaîne privée, tribune d’expression culturelle et politique libre.
Aujourd’hui, face aux protestations des autorités mauritaniennes, la chaîne de télévision 2STV est menacée de retrait de sa licence, ce qui constituerait une atteinte aux libertés d’expression et à la démocratie.
Les FLAM :
expriment leur soutien au journaliste Mamadou Sy Tounkara et à la chaîne 2STV,
affirment que la stabilité de la Mauritanie réside dans des rapports sains, respectueux et cordiaux avec les pays voisins et surtout le Sénégal, pays frère,
Fait à Paris le 5 février 2017
Le Département de la Communication des Flam