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PROROGATION DU MANDAT DE WADE JUSQU’EN 2014 La classe politique isole me Sèye

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Proroger le mandat du président de la République, Me Abdoulaye Wade, jusqu’en février 2014, comme l’a soutenu Me Ousmane Sèye et avant lui, idrissa Seck, cette idée a été rejetée par la classe politique : opposition et mouvance présidentielle. Les alliés de Me Wade réunis au sein de la Cap 21 ont dit haut et fort leur opposition à tout chamboulement du calendrier république. Même son de cloche à Bennoo Siggil Senegaal.

L’idée de Me Ousmane Sèye de proroger le mandat du président de la République, Me Abdoulaye Wade, jusqu’en 2014, est loin d’emporter l’adhésion de la classe politique.

Les cadres du Parti démocratique sénégalais (Pds), par la voix de Aziz Diop, (qui s’exprimait au micro de nos confrères de Canal Info), n’apprécient pas l’idée. Selon le responsable des cadres libéraux, Me Wade n’a pas besoin de prorogation, il est sûr de remporter, dès le premier tour, la présidentielle de février prochain. Pour lui, on doit laisser le Conseil Constitutionnel faire son travail. Le porte-parole du Pds, Babacar Gaye, dira, sur la même chaîne, que le camp présidentiel est prêt à aller aux élections en 2012 ou en 2014.

La Cap 21 défavorable à toute idée ….

Joint au téléphone, Mame Mactar Guèye, secrétaire général du Rassemblement démocratique sénégalais (Rds), porte-parole de la Cap 21 déclare : « Je comprends parfaitement la sortie de Me Ousmane Sèye, sous l’angle de la liberté d’expression, car la pensée unique est l’ennemie de la démocratie. Je le concède le droit d’avoir son opinion. Cependant la Cap 21 n’est pas d’accord à ce que l’on touche le calendrier république. Que l’on donne la possibilité à ceux ou celles qui veulent aller à la conquête des suffrages de leurs compatriotes, de le faire en toute sportivité et quiétude ». Et d’ajouter : « La Cap 21 est défavorablement à tout chamboulement du calendrier républicain. D’autant que le Protocole additionnel de la Cedeao sur la démocratie et la bonne gouvernance interdit de modifier les règles du jeu, à moins de six mois d’un scrutin ».
La lettre et l’esprit de la Constitution ….

Du côté de l’opposition, l’idée est aussi mal accueillie. Pour Moussa Tine, Président de Pencoo et chargé de communication de la Coalition Bennoo Siggil Senegal « en réalité, Me Ousmane Sèye est dans le compromis politique ». Et de renchérir : « Il ne s’agit pas de demander à Me Wade de ne pas se présenter à la présidentielle de 2012 pour préserver la paix sociale. En tous les cas, ce n’est pas seulement cela. Il s’agit de lui dire fermement que la Constitution ne lui permet pas de représenter en 2012. Pour les techniciens du droit, l’on devrait affirmer et démontrer cette incompatibilité ». De l’avis du chargé de communication de l’opposition dite significative, « Il n’y avait, jusque-là, que Me Sèye pour plaider la recevabilité de cette candidature. Mais il y a des choses qui ne sont pas négociables : l’organisation des élections régulières et à date échue, et le tripatouillage de la Constitution aux fins de satisfaire des desseins politiciens. C’est pourquoi nous rappelons notre position de principe qui a toute sa quintessence : Ne touches pas à ma Constitution ». Moussa Tine de faire remarquer : « Nous n’accepterons pas de négocier la lettre et l’esprit de la Constitution qui sont très clairs et nous ne serons pas dans cette sorte de marchandage du genre : vous ne vous présentez pas, on vous laisse faire deux ans de plus. Si le Pds prend la décision de modifier la Constitution à cette fin, ce serait inévitablement un remake du 23 juin. A bon entendeur, salut », soutient le chargé de communication de Bennoo Siggil Senegaal.
C’est Idy qui a commencé

Rappelons que Me Ousmane Sèye n’est pas le premier à évoquer cette idée de proroger le mandat du Président Wade jusqu’en 2014. Le maire de Thiès, Idrissa Seck l’avait fait en mars dernier. « Cette question soulève débats et polémiques, mais je pense que dans le cadre d’un vrai dialogue politique, il est possible de réfléchir à une solution intermédiaire qui pourrait être que le nombre de mandats du président soit limité effectivement à deux, mais que le terme du mandat en cours passe de 5 à 7. Ce qui permettrait de renvoyer les échéances à 2014 », a déclaré l’ex Premier ministre, ancien numéro deux du Pds.
En effet, interrogé par notre confrère de Rfi sur la question de savoir si, dans son esprit, un report de 2012 à 2014 éviterait surtout une candidature de Wade en 2012, Idrissa Seck a répondu que « ce ne serait pas un report. C’est l’application concomitante de deux réformes constitutionnelles en vigueur. »
« Je m’interdis toute idée… »

Mais cette sortie du maire de Thièes a vite créé une polémique. Ce qui l’a obligé à repréciser sa pensée : « Je souhaite dire d’abord que je ne suis pas un spécialiste du droit constitutionnel, mais par la grâce de Dieu, le Sénégal en compte beaucoup et d’excellents. Deuxièmement, je ne suis pas le juge constitutionnel qui est seul habilité à trancher ce débat », a-t-il déclaré, avant d’ajouter : « Je m’interdis de promouvoir toute idée contraire à la loi en général et à la Constitution en particulier et je m’interdis toute idée qui puisse remettre en cause le calendrier républicain. » Même s’il soutient que sa proposition a été formulée dans « le souci de la paix, de la stabilité et de la tranquillité du pays ».
Un débat d’essence politique et non juridique

Interpellé sur cette idée du maire de Thiès, le Pr El Hadji Mbodj, spécialiste du droit constitutionnel, avait soutenu que «Le report de l’élection présidentielle ne peut se faire qu’au terme d’un énième tripatouillage d’une Constitution vidée de toute sa substance, par son instrumentalisation sans commune mesure par le pouvoir libéral». Et d’ajouter : « le débat sur l’opportunité d’une prolongation du mandat en cours du président Wade jusqu’en 2014, alors qu’il doit constitutionnellement expirer en 2012, est d’essence politique et non juridique ».

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