Les enquêteurs dans une affaire de proxénétisme et d’abus de biens sociaux en France tentent de faire parler la puce d’un téléphone portable pour reconstituer les échanges téléphoniques entre l’un des inculpés et Dominique Strauss-Kahn au sujet de parties fines, selon le magazine Le Point.
Ce téléphone aurait été oublié par l’homme d’affaires Fabrice Pazskowski, inculpé dans cette affaire, lors d’une partie fine tarifée en février 2011, et aurait été récupéré par Dominique Strauss-Kahn qui ne l’aurait rendu à son propriétaire que le 13 mai, à l’occasion d’un autre rendez-vous avec des prostituées, cette fois-ci aux États-Unis.
Le Point affirme que les deux hommes auraient pendant cette période échangé plusieurs textos via cet appareil pour organiser des rendez-vous galants. Mais seuls des propos de M. Strauss-Kahn ont été retrouvés par les enquêteurs, ceux de M. Pazskowski ayant été effacés par ce dernier.
«Tu viens accompagné à Washington?», aurait ainsi demandé l’ancien directeur du FMI à l’entrepreneur, avant d’ajouter «Je la connais?»
Selon l’hebdomadaire, Fabrice Pazskowski aurait récupéré son téléphone le 13 mai et réinitialisé la puce le 14 mai, jour de l’arrestation de DSK à la suite de l’affaire du Sofitel de New York, effaçant ainsi l’ensemble des propos qu’il avait échangés avec l’ancien patron du FMI.
Les enquêteurs tentent de faire parler la carte SIM du mobile, dont les données informatiques sont conservées par l’opérateur de téléphonie.
Fabrice Paszkowski a été inculpé le 21 octobre pour proxénétisme aggravé en bande organisée, association de malfaiteurs, escroquerie et abus de biens sociaux, et placé en détention provisoire.
Cette affaire dite «du Carlton de Lille», du nom de l’hôtel de cette ville du nord de la France dont le propriétaire est également inculpé, a révélé la possible participation de Dominique Strauss-Kahn à des soirées à Paris et à Washington avec des prostituées payées par des entrepreneurs.
Aucune charge n’est pour l’instant retenue contre l’ancien favori de la course à la présidentielle en France, dont la carrière a été brisée par son arrestation à New York après la plainte pour viol d’une femme de ménage du Sofitel, classée depuis.
avec AFP